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Le match des dactylos virtuelles

Utiliser un traitement de texte sans les mains, c’est possible grâce à la reconnaissance vocale. Mais est-ce vraiment efficace ? Nous avons comparé pour vous les deux solutions actuellement sur le marché.

La reconnaissance vocale ne se résume pas à commander à la voix son téléphone ou son GPS. Elle permet aussi de dicter du texte, un peu comme si vous aviez une secrétaire virtuelle. Cette technologie est utile pour les personnes souffrant d’un handicap ne leur permettant pas d’utiliser un clavier, ou simplement pour rédiger des textes tout en lisant le journal, par exemple.

Module Windows contre logiciel spécialisé

La reconnaissance vocale permet également de gagner du temps à la saisie, le nombre de mots débités à la minute surpassant de loin les capacités des meilleures dactylos. Aujourd’hui, en France, un seul logiciel commercial est spécialisé dans la reconnaissance vocale, il s’agit de Dragon Naturally Speaking de Nuance (www.nuance.fr). Il est commercialisé 49,90 euros dans sa version Standard. Il existe cependant un concurrent gratuit à ce logiciel que vous possédez peut-être sans le savoir puisqu’il s’agit d’une fonction intégrée à Windows Vista et 7.Que valent ces deux logiciels ? Nous avons décidé de confronter leurs performances en dictée. Pertinence de la reconnaissance, simplicité d’utilisation, performance de la correction… la fonction de Windows peut-elle rivaliser avec un logiciel spécialisé ? Réponse dans ce face-à-face, entièrement rédigé à la voix bien sûr !

Installation et préparation

Dans Windows, pas de problème, le module de reconnaissance vocale est intégré en standard. Il faut juste l’activer en se rendant dans le Panneau de configuration, puis dans les Options d’ergonomie. Il faudra acquérir un microphone pour l’utiliser, l’idéal étant d’acheter un casque-micro, qui permet de garder le micro à bonne distance de votre bouche tout en conservant une liberté de mouvement. Dragon est, lui, vendu avec son propre casque-micro et s’installe très facilement. Suivez simplement l’assistant.Premier round : égalité

Apprentissage

Il y a quelques années, la reconnaissance vocale exigeait une longue période d’apprentissage durant laquelle le logiciel se familiarisait avec votre voix. Cette laborieuse lecture de textes pouvait durer des heures. A présent, que ce soit avec le logiciel intégré à Windows ou avec Dragon, cette phase est réduite au minimum. Dans Windows, mieux vaut passer par le module d’apprentissage. Cela ne prend que cinq minutes et la qualité de la reconnaissance en est grandement améliorée. Dans Dragon, tout dépend de la prononciation. Dans certains cas, le logiciel est efficace tout de suite. Cependant, pour éviter au maximum les erreurs, mieux vaut tout de même passer par le module d’apprentissage. Là encore, ce n’est l’affaire que de quelques minutes.Deuxième round : égalité

Correction et amélioration

Si la reconnaissance vocale fonctionne, elle est loin d’être infaillible. Les corrections sont donc inévitables et se font entièrement à la voix. Notez que plus vous utiliserez votre logiciel de reconnaissance, meilleur il sera. Chaque correction apporte des indications sur votre prononciation et enrichit la bibliothèque de mots.Pour faire les corrections, il faut mémoriser une liste de commandes vocales. Celles-ci sont assez proches du langage naturel et sont donc assez ressemblantes dans les deux logiciels, du type : “ effacer ça ”, “ corriger ça ”, “ épelez ça ”, etc. :En cours de dictée, effacer et répéter une phrase ou un mot suffit souvent à réparer une erreur. Exemple : si le logiciel comprend “ en sortant ” au lieu de “ ressortant ”, il suffit de dire : “ sélectionner en sortant ” puis de prononcer à nouveau “ ressortant ”. Cette méthode est plus simple avec Dragon qu’avec Windows. Pour les erreurs persistantes, les deux logiciels ont une interface de correction assez semblable. On sélectionne un mot, apparaît alors une liste de propositions approchantes, précédées de numéros. Il suffit d’indiquer l’un des numéros pour appliquer la correction.Certains mots ne peuvent être corrigés. Il faudra alors les épeler. Là encore, la méthode est équivalente dans Windows et dans Dragon. Les deux systèmes de correction sont donc efficaces. Toutefois, des petites astuces, notamment au niveau de la sélection des mots et du module Epeler, rendent celui de Windows un peu plus intuitif.Troisième round : avantage dragon

La dictée à l’épreuve des faits

L’exercice de la dictée requiert entraînement et discipline. En effet, on ne parle pas à son PC comme on parle à un ami. La machine est idiote, vos paroles ne sont pour elle que des sons dont elle ne comprend pas le sens. Pour que la reconnaissance soit optimale, il faut articuler tout en gardant un débit naturel. Il faut aussi s’astreindre à énoncer la ponctuation et s’habituer à marquer les liaisons entre les mots. Ce sont des indications précieuses pour l’orthographe.Enfin, il est important de prononcer des phrases ou des segments complets. En effet, le travail de reconnaissance ne se borne pas à retranscrire votre voix. Le logiciel doit aussi analyser les phrases, s’aider du contexte pour déduire des règles de grammaire et d’orthographe ou départager des homophones.Le module Windows s’en sort correctement, mais il faut articuler davantage qu’avec Dragon si l’on ne veut pas voir des expressions comme “ je dis ” se transformer en “ jeudi ”. Cela rend la dictée plus pénible. Autre point noir, l’orthographe. Windows commet plus de fautes que Dragon, ce qui implique qu’une partie du temps gagné avec la dictée sera perdue à corriger les erreurs. Dernier point en défaveur de Windows, la mauvaise interprétation de commandes de ponctuation et de mise en forme du texte. Au lieu d’apparaître sous forme de code typographique, les ponctuations s’écrivent parfois en toutes lettres.Quatrième round : avantage dragon

Verdict

La reconnaissance vocale est une technologie efficace mais pas une science exacte, et les résultats dépendent de nombreux facteurs : phrasé du locuteur, environnement sonore, style du texte, qualité du système audio… Côté facilité d’utilisation, les deux logiciels se valent. En revanche, au niveau des performances, Dragon est plus efficace que Windows. Celui-ci commet trop d’erreurs, notamment d’orthographe, pour être utilisé au quotidien utilisé ou avec de longs textes.Dragon Naturally Speaking : gagnant

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Sébastien Casters