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LaCooPol.fr, le futur Facebook du PS à usage interne et externe

Benoît Thieulin, directeur de l’agence Web La Netscouade, décrit le projet de réseau communautaire en cours de développement pour le Parti socialiste.

Après le Modem, le Parti communiste, peut-être avant l’UMP, le Parti socialiste va se doter d’une plate-forme communautaire. Mais ce projet, appelé LaCooPol.fr – pour « coopération politique » – est plus qu’un simple Facebook politique. Il est aussi un véritable réseau informatique interne pour le parti et son organisation. Explications avec Benoît Thieulin, directeur de la Netscouade, agence Internet en charge de ce projet.

LaCooPol.fr, c’est le Parti socialiste qui se met au Web communautaire ?
Benoît Thieulin :
à la base, il y a une réflexion engagée sur les chantiers numériques au sein du PS. A la fois pour pouvoir remonter des informations sur l’opinion mais aussi pour rénover son réseau interne. C’est comme ça qu’est arrivé le projet LaCooPol.fr au printemps dernier.
Nous sommes partis des choses qui fonctionnent bien au PS, à savoir le quadrillage du terrain par les militants. Or, pour cela, le parti utilise des outils archaïques. Le but, donc, c’est d’outiller les 4 000 sections du PS. Que chaque secrétaire de section puisse animer des groupes, gérer des invitations à des événements, importer ses contacts d’autres plates-formes (webmail, messagerie instantanée, Facebook…), que les militants sachent où des tracts ont déjà été distribués grâce à de la géolocalisation, etc.

De quels outils dispose le PS, pour l’instant ?
De pas grand-chose en fait… Un site Internet, des possibilités d’envoyer des SMS et des e-mails aux militants. Il a aussi sa base de données de militants, Rosam, plutôt performante, mais le PS n’a jamais eu de système d’information complet qui intègre l’ensemble des contenus et des fonctions.

« Un outil de production, d’action et de décloisonnement »

LaCooPol.fr est donc plutôt une plate-forme à usage interne ?
Pas seulement. En interne, en effet, ce sera à la fois un outil de production, de type wiki, un outil d’action pour optimiser l’action militante sur le terrain et un outil de décloisonnement du PS.
Pour l’instant, il n’y a pas beaucoup de possibilités d’échange d’une section à l’autre. Alors on va mettre en réseau l’ensemble des sections et les militants pourront se regrouper par affinité, sans tenir compte de l’organisation territoriale, en créant des groupes. Ils seront totalement libres, comme sur Facebook. Cela va donner beaucoup de pouvoir aux militants. Mais le site sera aussi ouvert à n’importe quel citoyen.

D’autres partis, le MoDem et le PCF, se sont dotés d’outils communautaires. Que pensez-vous de ces initiatives ?
Tout le monde aujourd’hui a son réseau social. Lesdemocrates.fr, la plate-forme du MoDem, est un réseau où militants et sympathisants peuvent publier des informations. Comme le PCF, avec sa webTV. Je ne dis pas que ce n’est pas intéressant, mais ce n’est qu’un aspect du Web social. Ce que prépare l’UMP, un projet de grande ampleur apparemment [Créateurs de possible, NDLR], a l’air d’être un système de remontée de problèmes depuis le terrain. Un peu comme Désirs d’Avenir.

Quand LaCooPol.fr arrivera-t-il sur la Toile ?
Le développement a commencé en juin. Vingt sections testent une version 0 depuis septembre. Nous avons fait deux mises à jour depuis et aujourd’hui, nous lançons une v1 à l’échelle de la région Alsace. Progressivement, nous interconnecterons toutes les sections et à la fin du mois de décembre, une version test sera disponible pour le grand public, sur invitation avant l’ouverture générale début 2010.

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Propos recueillis par Arnaud Devillard