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La surveillance de satellites: une « pépite » d’Alstom très convoitée…

Rattachée à la branche énergie d’Alstom, en vente, cette activité fournit l’armée française. Sa dimension stratégique suscite des inquiétudes quant à son devenir.

Qui connaît Satellite Tracking Systems, une activité pourtant hautement stratégique d’Alstom, qui pourrait passer sous pavillon étranger ?  Spécialisée dans le suivi et repérage de satellites, cette filiale est rattachée au pôle Energie de l’industriel français, que veulent acquérir Siemens et General Electric.

Le sort de cette activité ultra-spécialisée inquiète les spécialistes de la défense et du renseignement. Selon Eric Denécé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R), cette activité relèverait du domaine stratégique.

Basée à Grenoble et héritière du savoir-faire de la société Neyrpic (qu’Alstom a complètement rachetée en 1967), elle a développé des algorithmes lui permettant de suivre et contrôler la trajectoire des satellites en orbite. Ces algorithmes sont issus de ceux utilisés pour réguler la vitesse des turbines hydro-électriques.

Dans le domaine militaire, sa technologie permettrait de vérifier qu’un satellite en orbite éxécute les ordres et instructions qui lui sont adressés par les forces armées.

La filiale d’Alstom fournit aussi industriels et opérateurs de satellites

La filiale d’Alstom fournit notamment le Centre militaire d’observation par satellite, installé sur la base de Creil, près de Paris, et qui travaille notamment au profit de la Direction du renseignement militaire (DRM).

Elle fournit aussi des industriels francais spécialisés dans les satellites (Astrium, Thalès Alenia Space,…) et des opérateurs de satellites (Eutelsat, Orange). Elle compte 900 systèmes installés au sol dans plus de 70 pays.

C’est, assure Eric Denécé, « un joyau stratégique et une cible de choix pour les Américains, qui cherchent à assurer leur domination absolue dans le domaine du renseignement et du contre-renseignement spatial, en éliminant tout concurrent en la matière ».

Il serait étonnant que le gouvernement, qui pèse de tout son poids dans la vente de la branche Energie d’Alstom afin de préserver les intérêts industriels de la France, ne s’empare pas du sort de cette discrète mais stratégique activité.

Lire aussi :

– Décret Alstom : l’Etat pourra bloquer les investissements étrangers dans les télécoms (publié le 15 mai 2014)

Alstom : une compétence numérique enviée dans les réseaux d’énergie (publié le 28 avril

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Frédéric Bergé avec AFP