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La sélection naturelle ébranle les éditeurs de logiciels internet

La fragilité financière des éditeurs et la maturité du marché signifient la fin probable de quelques spécialistes de la gestion de contenu et du commerce électronique.

Rude hiver en préparation pour les éditeurs traditionnels du commerce électronique et de la gestion de contenu sur internet. “La consolidation du marché a déjà commencé. Les plus faibles vont disparaître cette année et l’année prochaine”, affirme sans ambages Martin Brauns, PDG d’Interwoven.Son point de vue est partagé par l’autre grand nom de la gestion de contenu, Vignette. “Le marché approche de la maturité, explique son PDG, Greg Peters. Et il ne restera, à terme, qu’un leader indiscutable et quelques challengers.” Vignette devrait, selon son mentor, dominer la gestion de contenu de la même manière que SAP s’est imposé dans le progiciel intégré, Siebel dans la relation client, et i2 dans la gestion de la chaîne logistique.Par conséquent, il n’est pas étonnant que, Vignette et Interwoven revendiquent, à coup d’études, la place de numéro un aujourd’hui, gage de survie pour demain, si l’on suit leur analyse.

Des prédateurs devenus des proies

La recomposition du marché a vraiment débuté cet été avec l’acquisition d’Open Market par la société de services Divine. Plus encore que la disparition du pionnier du commerce électronique, le montant du rachat ?” 60 millions de dollars ?” a reflété la fragilité d’un secteur particulièrement éprouvé. Les capitalisations boursières ont fondu, et elles se mesurent désormais en centaines, voire en dizaines de millions de dollars.Prédateurs il y a encore un an, ces éditeurs sont devenus des proies potentielles. Pour quelques-uns d’entre eux se pose la question plus cruciale encore de leur survie. Les mauvais trimestres successifs ont érodé les réserves de trésorerie (voir infographie), et les temps ne sont guère propices aux levées de fonds. Tous les éditeurs du commerce électronique reconnaissent que leurs clients les interrogent presque systématiquement sur leur pérennité avant de s’engager.

Aucun poids lourd n’est epargné

Le cash apparaît comme l’un des critères incontournables à prendre en compte. Les sociétés coupent dans leurs dépenses et tablent sur leurs réserves pour passer les mauvais mois qui s’annoncent. Les plus exposés sont les plus petits des éditeurs, dont la trésorerie ne couvre que quelques trimestres. Tous cherchent néanmoins à rassurer. ATG, via son vice-président Europe Matt Price, indique : “Dans le pire des cas, nous pouvons vivre huit trimestres sur nos réserves de cash.”Les poids lourds du secteur ne sont pas non plus épargnés. Broadvision prévoit de “brûler” entre 15 et 20 millions de dollars par trimestre jusqu’au moment où il redeviendra profitable, à partir du milieu de l’année prochaine. A ce moment-là, l’ex-chantre de la personnalisation reconverti dans le portail proposera un logiciel entièrement Java et aura comblé son retard technologique sur ses plus jeunes concurrents. Mais plus personne n’ignore la faible validité des prévisions à six mois ou neuf mois dans le monde internet.

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Olivier Roberget