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L’UFC Que Choisir déclare la guerre à Facebook, Twitter et Google [MàJ]

L’association de consommateurs emboite le pas aux actions de la CNIL en matière de protection de données personnelles. Elle lance une pétition et met en demeure Facebook, Twitter et Google de changer leurs règles d’utilisation.

La météo n’est pas très bonne pour les réseaux sociaux américains. Alors qu’une étude de Médiamétrie confirme leur très forte pénétration dans la société française, les attaques sur leur gestion des données personnelles des citoyens se succèdent d’un bout à l’autre de la planète. En Europe, la France est en première ligne de ces opérations avec la CNIL qui, le 20 juin, a donné trois mois à Google pour se mettre en conformité avec la loi française en matière de protection des données, sous peine de sanction financière.

C’est désormais au tour d’UFC Que Choisir d’entrer dans la bataille. L’association de consommateurs a envoyé des courriers de mise en demeure à Facebook, Twitter et Google pour leur intimer l’ordre de modifier leurs règles dans 21 jours. En cas de refus, des actions en justice seront lancées.

Les reproches sont identiques à ceux déjà adressés par la CNIL : conditions d’utilisations illisibles et parsemées de liens hypertextes vers des textes en anglais, collecte des données considérée comme de la « manipulation », opacité volontaire sur l’usage des informations privées, protection des mineurs qui peuvent s’inscrire dès 13 ans sans autorisation parentale, et, pour finir, des failles qui laissent filtrer des quantités impressionnantes de données confidentielles.

Une campagne de mobilisation et une pétition

La liste est longue comme le signale Alain Bazot, président d’UFC Que choisir : « Le lettre de mise en demeure que nous avons adressé fait une centaine de pages. C’est l’une des plus importantes que j’ai jamais vu. » Ces courriers ont été adressés aux États unis pour Google et Twitter et en Irlande pour Facebook.

Parallèlement, l’association lance une campagne de mobilisation en proposant d’insérer une bannière sur ses sites ou ses comptes sociaux. Une pétition en ligne est également publiée pour accentuer la pression.

L’issue de ces grandes manœuvres reste toutefois incertaine. Les géants des high-tech vont-ils, et peuvent-ils, réellement modifier leur contrat en 3 semaines sous la pression d’une association française quand les demandes des plus importantes instances internationales restent toujours sans réponses.

Se référant aux relations délicates entre la CNIL et Google, il précise que « si la CNIL ne peut pas faire plus que d’envoyer des coups de semonce, en tant qu’association de consommateurs nous pouvons les traîner en justice. » M. Bazot ajoute aussi qu’il est convaincu d’une mobilisation des associations de consommateurs en Europe. Il conseille aux réseaux sociaux de prendre au sérieux cette action.

Pour l’instant, aucun des trois réseaux sociaux désignés n’a encore réagi à l’injonction d’UFC Que Choisir.

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Pascal Samama