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Google se veut plus transparent sur la censure de ses services

L’américain publie des informations sur les coupures de ses services, pays par pays. Un moyen de souligner la censure étatique à travers le monde.

Google se drape dans son rôle de défenseur de la liberté d’expression. Après avoir mis en ligne Government Requests, un baromètre recensant les pays qui interviennent le plus dans ses services, Google met à la disposition de ses utilisateurs Traffic. Ce nouvel outil, qui fait partie avec le premier du Transparency Report du moteur, met en lumière les interruptions subies dans certains pays par les utilisateurs de YouTube, Blogger, Gmail, etc. L’indice d’activité est représenté sur une échelle allant de 1 à 100.

« Notre outil d’analyse de trafic nous aide et vous aide à savoir si ces interruptions sont dues à un dysfonctionnement technique ou s’ils sont le fait de gouvernements », écrit sur le blog de la société David Drummond, responsable du développement corporate et directeur juridique de Google.

Les internautes apprennent ainsi que YouTube a été désactivé en Iran depuis le mois de juin 2009 (à la suite de l’élection du président Mahmoud Ahmadinejad). En Chine, le service de partage de vidéos est également inaccessible. Dans ce même pays, l’album de photographies en ligne maison a connu une chute drastique de son activité en juillet 2009 : Picasa est passé d’un indice d’activité de 90 à 20 en 48 heures. De là à y voir une censure…

1 017 interventions de la France

A l’occasion du lancement de cet outil de mesure, l’américain met à jour Government Requests. Sur une carte, le moteur de recherche publie les demandes de suppression de contenus et de livraison d’informations sur les données personnelles des internautes.

Pour cette seconde édition, de janvier à juin 2010, le nombre de ces demandes n’a pas baissé par rapport à la première période analysée, six mois auparavant.

Le gouvernement des Etats-Unis est toujours celui qui intervient le plus, avec 4 287 demandes d’informations et 128 suppressions de contenus. La France a adressé pendant ces six mois plus de demandes à Google qu’entre juillet et décembre 2009 : 1 017 au total. Vingt-cinq concernaient des retraits de contenus sur les services Blogger, Google Suggest, YouTube et le moteur de recherche.

Concernant ce dernier outil, on regrettera l’absence de données pour la Chine, l’Iran, le Soudan, etc., des pays où la liberté d’expression n’est pas de mise. Concernant l’empire du Milieu, Google se contente d’indiquer : « Les officiels chinois considèrent la censure comme devant rester secrète, par conséquent nous ne pouvons pas vous fournir cette information pour le moment. » La transparence prônée par le moteur de recherche connaît des limites…

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Hélène Puel