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Google pourrait devenir opérateur de télécom et veut connecter les Etats-Unis

Cette semaine, le géant américain semble avoir multiplié les avancées dans son projet de connexion des masses à Internet. Il pourrait non seulement étendre ses réseaux fibrés depuis des antennes ou des ballons mais aussi devenir MVNO.

Vous connaissiez Google, géant de la recherche et de la publicité en ligne. Google, laboratoire de la recherche technologique ou encore Google, opérateur de fibre optique. Vous pourriez prochainement découvrir Google opérateur de téléphonie mobile. C’est ce que The Information et le Wall Street Journal ont révélé l’un après l’autre hier dans la soirée.

Un MVNO pas comme les autres

S’associant avec Sprint et T-Mobile, respectivement troisième et quatrième opérateurs aux Etats-Unis pour utiliser leurs réseaux mobiles, Google pourrait ainsi devenir un MVNO, un opérateur virtuel.

Les négociations pour aboutir à un accord auraient commencé il y a plus de 18 mois par une approche de Sprint par Google. La société de Larry Page et Sergey Brin aurait ensuite établi deux accords séparés. Une pratique qui est généralement assez lucrative pour les sociétés qui « louent » leur réseau puisqu’elle leur permet de rentabiliser la capacité excédentaire de leurs tuyaux et de recruter de nouveaux utilisateurs sans avoir à débourser d’argent pour les campagnes marketing. Sprint aurait par ailleurs inscrit un volume maximal de données attribuées au MVNO Google. Au-delà de ce plafond, le contrat devrait être renégocié, avance le Wall Street Journal.

Pour autant, cette entrée sur le marché mobile américain pourrait avoir l’effet qu’a eu l’arrivée de Free Mobile en France, à savoir une érosion rapide des prix et une amélioration des débits, estime des sources des deux publications. D’autant qu’aux Etats-Unis, les opérateurs sont confrontés à une saturation des champs de fréquences.

Au-delà d’une guerre des prix qui fait déjà rage, Google pourrait également bouleverser le classement des opérateurs américains. America Movil, un MVNO, est en effet le cinquième plus gros acteur des télécoms mobiles aux Etats-Unis. Quelque soit l’ampleur des débuts de Google, il occupera un place à part. Aucun MVNO, ou même opérateur, n’édite également le système d’exploitation mobile le plus populaire au monde…

Pour autant, les plans du géant américain ne sont pour l’instant pas très clairs, notamment pour ce qui concerne les tarifs et de la façon dont il commercialiserait cette offre. Le Wall Street Journal émet l’hypothèse que Google pourrait dans un premier temps limiter son offre à certaines villes seulement ou aux utilisateurs  de ses accès haut débit par fibre optique.

Un plan plus vaste

Le projet d’ajouter la corde MVNO à l’arc de Google serait mené par Nick Fox, un salarié de Mountain View de la première heure. Mais cet effort s’inscrirait dans un plan bien plus vaste, celui d’apporter Internet au plus grand nombre.
Ainsi, Reuters révélait d’ailleurs hier l’existence d’une demande de Google à la FCC qui visait la libération de bandes de fréquences de basse qualité, afin de pouvoir fournir des accès à Internet sans fil. Des fréquences qui n’intéressent pas les opérateurs car elles ne portent pas le signal sur de longues distances. En revanche, elles pourraient tout à fait permettre la mise en place d’un réseau à l’échelle d’une ville. Ces fréquences pourraient servir à la mise en place d’accès haut débit grâce à des antennes qui pourraient couvrir plusieurs pâtés de maisons. Un moyen de couper l’herbe sous le pied des opérateurs mobiles et des FAI. Des analystes interrogés par Reuters imaginaient que ces antennes haut débit sans fil pourraient être des prolongements des réseaux fibrés de Google. Un moyen plus économique de couvrir une plus large population.

La voie des airs

Mais pour accroître ses chances, Google ne mise pas tout sur les solutions « terrestres ». En début de semaine, le géant a adressé une autre demande à la FCC concernant d’autres bandes de fréquences pour offrir des accès à Internet depuis ses ballons Loon ou ses drones de haute altitude.

C’est là un possible changement stratégique pour Google. Jusqu’à présent, ses ballons stratosphériques devaient être loués à des opérateurs, comme c’est déjà le cas dans certains pays où ont lieu des tests. Cette position évitait à la firme de Mountain View d’avoir à batailler pour obtenir des fréquences à travers le monde. Il semble que Larry Page et Sergey Brin soient prêts à faire un effort sur le marché américain…

Google, sur le Web. Google et les robots, et des IA. Bientôt, Google et les assurances. Et donc, Google et les télécommunications. Ce qui paraissait déjà gigantesque pourrait n’être que le début d’un empire.

A lire aussi :
Google et un fonds d’investissement apportent un milliard de dollars à SpaceX – 21/01/2015

Sources :
The Wall Street Journal (1)

The Wall Street Journal (2)

Reuters

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Pierre Fontaine