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Fiscalité numérique : L’OCDE dévoile « une approche unifiée » pour taxer les Gafa

La taxation du numérique à l’échelle mondiale se dessine progressivement sous l’égide de l’OCDE. Un accord politique devrait être trouvé d’ici juin prochain.

Sur la taxe Gafa, l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) avance à petits pas. L’institution internationale qui réunit 36 pays a rendu public, mercredi 9 octobre, son « approche unifiée » pour imposer les multinationales du numérique. 

« Si nous ne parvenons pas à un accord en 2020, cela renforcera le risque que des pays agissent unilatéralement », a prévenu le secrétaire général de l’OCDE Angel Gurria dans un communiqué, en allusion à la France, qui a décidé d’imposer les géants du numérique sur leurs chiffre d’affaires dès cette année.

Cette approche répond au besoin de l’OCDE de « relancer » les discussions sur la taxation du numérique et des multinationales, bloquées autour des trois propositions « concurrentes » qui avaient été mises sur la table par le Royaume-Uni, les Etats-Unis et l’Inde. Les négociations concrètes ont été initiées à Biarritz, en août dernier, lors du G7.

Un accord « assurément en juin »

« Si nous sommes capables de faire en sorte qu’il y ait une vraie négociation, un accord politique pourrait être conclu, pourquoi pas en janvier, même si ça me paraît trop ambitieux, mais assurément en juin », a ajouté Pascal Saint-Amans, directeur du Centre de politique et d’administration fiscales, convaincu que « la dynamique est plutôt positive, même si c’est extrêmement compliqué ».

L’OCDE propose de définir le champ d’application de la nouvelle taxation des multinationales en y intégrant les groupes qui « ont une interaction significative avec les consommateurs finaux » et excluant celles, comme les équipementiers automobiles, qui vendent leur production à des fabricants.  

Selon cette approche, il faut s’attaquer à la question épineuse de la taxation des groupes qui sont commercialement présents dans un pays sans y avoir pourtant de présence physique, comme le sont souvent les Gafa.

« Une formule » qui reste à définir

« C’est le volume de chiffre d’affaires qui déterminerait un nouveau droit d’imposer pour les pays », a expliqué Pascal Saint-Amans en conférence de presse.

Pour la réallocation des profits entre les pays dits de marché, l’OCDE propose un système basé sur le profit résiduel du groupe.

« Si vous êtes très profitables, un pourcentage de ce qui est au-delà du seuil fixé va aller aux pays de marché selon une formule » qui reste à définir.

Source : OCDE

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Marion Simon-Rainaud avec AFP