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Faut-il encore essayer de concilier numérique et environnement ?

Le Think Tank The Shift Project dévoile un rapport sur la façon dont on pourrait appliquer le principe de sobriété numérique. Il présente un outil mathématique concret pour piloter nos choix technologiques.

Qu’est-ce qu’on fait maintenant que l’on sait que l’empreinte environnementale du numérique est amenée à croître de façon exponentielle ? Alors que le concept de « sobriété numérique » semble faire consensus au sein du gouvernement, le Think Tank The Shift Project sort aujourd’hui un rapport sur la façon dont on pourrait appliquer ce principe. «

 A type d’usage constant, essayons de consommer le moins possible », a résumé l’un des auteurs, Hugues Ferreboeuf, lors d’un point presse. Un objectif qui ne va pas forcément de soi. « L’apparition de nouveaux forfaits illimités pour la 5G et le nouveau modèle de subvention d’achat de télévisions 4K des opérateurs ne nous semblent pas aller dans le bon sens », fait observer Hugues Ferreboeuf.

Le numérique n’est pas la solution pour l’environnement

Est-il intéressant de connecter ses lumières ou son chauffage ? La réponse du Think Tank ne relève pas d’une démarche novatrice mais a le mérite de rappeler des principes de base. Aucun usage numérique n’est bénéfique ni condamnable en soi. Il faut réaliser un cycle de vie complet de chaque technologie et examiner chaque critère de production et de consommation pour avoir la réponse.

« Nous appelons à une rigueur sur la manière dont on évalue la pertinence du numérique », explicite Maxime Efoui-Hess, l’autre auteur du rapport.

The Shift Project propose pour cela un outil concret à destination des simples citoyens, des entreprises mais aussi des administrations pour s’interroger sur la légitimité de chaque technologie. Il a développé un modèle mathématique et open source baptisé STERM (Smart Technologies Energy Relevance), codé en Python.

Le Think Tank estime aussi que le gouvernement français n’est aujourd’hui pas encore capable de considérer le numérique comme un système et continue malheureusement de le présenter comme la solution aux problèmes environnementaux ou même économiques.

« « Responsable », « smart », « green », tous ces mots n’ont aucun contenu normatif. On s’est autopersuadé que tout ce qui était numérisé était intelligent et par un raccourci incroyable, que c’était forcément bon pour l’environnement. Ce raisonnement est fait à l’envers. Il faut d’abord mesurer et ensuite en tirer des conclusions », souligne Jean-Marc Jancovici, président du Shift Project.

C’est donc une véritable révolution culturelle qui s’impose aujourd’hui.

Source : The Shift Project

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Amélie CHARNAY