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Facebook supprime des milliers de pages, comptes et groupes liés au mouvement conspirationniste QAnon

Face à l’influence grandissante de cette mouvance d’extrême droite,  le réseau social a décidé de la censurer. Alors que Donald Trump déclare  « apprécier » les adeptes de « QAnon ».

« Je ne sais pas grand-chose sur eux. J’ai compris qu’ils m’aiment beaucoup, ce que j’apprécie », a déclaré le président américain lors d’une conférence de presse, mercredi 19 août, à propos des adeptes de la mouvance d’extrême droite conspirationniste « QAnon ». Donald Trump a laissé entendre que leur regain de popularité récent était lié aux manifestations Black Lives Matter qui ont eu lieu à Portland ou New York.

Facebook censure, Trump adoude

Donald Trump était interrogé sur ce sujet au moment où Facebook a décidé de bannir et d’imposer des restrictions à des milliers de comptes liés à cette mouvance, un ensemble de théories conspirationnistes essentiellement propagées par des partisans du milliardaire républicain. Cocktail explosif mêlant complot, extrême droite, violence, antisémitisme, racisme… 

« Nous avons vu croître des mouvements qui, même s’ils n’organisent pas directement de violences, célèbrent des actes violents, montrent qu’ils ont des armes et suggèrent qu’ils vont les utiliser, ou ont des fans susceptibles de comportements violents », écrit la firme californienne dans un communiqué.

Le groupe – qui détient Facebook, Instagram et WhatsApp – a annoncé avoir retiré près de 800 groupes, 100 pages et 1 500 publicités directement liés à ce mouvement sur sa plate-forme principale et avoir limité l’influence de près de 2 000 groupes et 440 pages. Sur Instagram, des mesures ont été prises pour limiter la portée de 10 000 comptes. Comment ? Sur les deux réseaux, le groupe a réduit leurs recommandations, les ont rétrogradé sur les fils d’actualité pour les rendre plus difficiles à trouver mais aussi les empêcher de faire de la pub ou vendre des produits.

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L’objectif est de « restreindre leur capacité à s’organiser ». Toutefois, les utilisateurs pourront continuer à publier des contenus qui soutiennent QAnon, tant qu’ils n’enfreignent aucun règlement de la plate-forme.

Facebook tient à rappeler qu’il s’attaque aussi à des « groupes anarchistes qui encouragent la violence dans les manifestations » et à des milices basées au États-Unis, autant d’organisations qui « représentent des risques pour la sécurité publique ». Une façon de se dédouaner de tout soupçon d’arbitraire. 

« QAnon » veut « sauver le monde »

Selon les adeptes de la nébuleuse « QAnon », les États-Unis sont dirigés depuis des décennies par une organisation criminelle impliquant les Clinton, les Obama, les Rothschild et d’autres membres de l’élite mondiale. Ils pensent que Donald Trump viendra à bout du complot et rendra le pouvoir au peuple. Une sorte de messie politique. 

« Il y a cette idée selon laquelle vous sauvez secrètement le monde d’un culte de pédophiles et de cannibales, vous y croyez ? », a demandé directement un journaliste au président américain, pendant ladite conférence de presse. 

Des extrémistes pour Facebook, des patriotes pour Trump

« Je n’ai pas entendu ça », a-t-il répondu, avant d’ajouter : « Si je peux aider à sauver le monde des problèmes, je veux bien le faire. […] En vérité, nous sommes en train de sauver le monde d’une philosophie de gauche radicale qui va détruire ce pays. » Donald Trump les voit simplement comme des « des gens qui aiment notre pays ».

Comme Facebook, Twitter aussi a récemment supprimé des milliers de comptes liés à ce mouvement, qui a pris de l’ampleur et est observé de plus près à l’approche de l’élection présidentielle en novembre prochain. De manière générale, les réseaux sociaux sont de plus en plus sous pression. 

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M. S.-R. avec AFP