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Facebook fête ses 15 ans : la saga du plus populaire des réseaux sociaux

Fonctionnalités importantes, rachats, scandales : pour les 15 ans de Facebook, nous retraçons l’épopée du réseau sociale en 21 dates clés.

Sa création date du 4 février 2004. De la start-up d’étudiants à la multinationale hégémonique, il n’aura fallu que 15 ans à Mark Zuckerberg pour développer Facebook au-delà de toutes les prévisions. Si la vie de l’entreprise était presque un long fleuve tranquille jusqu’à une période récente, elle connaît depuis l’affaire Cambridge Analytica des remous inédits. Le challenge pour les 20 ans de Facebook sera bel et bien de retrouver la confiance perdue par une partie de ses utilisateurs. Retour sur l’histoire d’un site incontournable. 

Septembre 2004 : le Mur

Imitant Myspace, le réseau social numéro 1 de l’époque, Facebook lance très vite le « Wall », un espace sur votre profil sur lequel vos amis peuvent venir écrire ce qu’ils désirent. Mais loin des GIF animés et des publicités qui encombrent Myspace, les murs de Facebook restent encore « propres ».

Octobre 2005 : Facebook Photos

Facebook s’enrichit très vite de nouvelles fonctions de partage et la possibilité de montrer des photos à ses amis sera essentielle à son développement. Avant Instagram, le réseau social veut se placer comme la plate-forme de référence pour cet usage. Au risque de réserver des surprises à ses utilisateurs : beaucoup n’avaient pas forcément compris que tout le monde pouvait consulter leurs photos de beuveries entre amis. Avant que Facebook n’introduise la notion d’audiences différentes (public, privé, amis, etc.).

Juillet 2006 : Zuckerberg refuse le milliard de dollars de Yahoo!

L’histoire de Yahoo! Aurait pu être tout autre. Désormais moribonde, la marque pionnière du Web avait proposé un milliard de dollars (873 millions d’euros) pour racheter le réseau social qui à l’époque générait à peine 20 millions de dollars (17 millions d’euros) de chiffre d’affaires. Mais Mark Zuckerberg croit dur comme fer à la possibilité de développer lui-même son entreprise. Bien lui en pris : treize ans plus tard, Facebook se place loin devant le dinosaure du Web.

Septembre 2006 : le fil d’actualités

Comment faire revenir un même utilisateur plusieurs fois par jour sur Facebook ? En lui proposant un flux d’informations mis à jour en permanence. Le « fil d’actu » qui vous informe de l’activité de tous vos amis n’arrive qu’en 2006, accompagné du « mini-feed », l’ancêtre du Journal, qui montre par ordre antéchronologique toute votre activité sur le site.

Octobre 2006 : « Partager sur Facebook »

C’est un bouton de rien du tout qui va commencer à asseoir Facebook comme un des centres de la Toile. Un petit bouton que n’importe quel site peut intégrer d’un copier-coller et qui permet aux internautes de partager un article, une photo ou une vidéo en un clic de la page web sur leur profil. Succès immédiat, Facebook ayant su s’entourer de partenaires de choix pour le lancement, comme Collegehumor, The New York Times ou l’IMDB. On comprendra plus tard que ce bouton, intégré sur les sites, permet aussi à Facebook de suivre à la trace l’activité de ses utilisateurs.

Aout 2007 : Facebook pour iPhone

La première version mobile du site a été lancée en 2006 sur les smartphones de l’époque. Mais la web app conçue pour iPhone – l’App Store n’existe pas encore – étonne par sa fluidité et son ergonomie. Ce site mobile, épaulé par une appli native dès 2008, signe le vrai départ de Facebook sur les terminaux mobiles. Désormais, le réseau social enregistre davantage de connexions depuis un mobile que depuis un ordinateur traditionnel.

Septembre 2007 : Facebook disponible pour tous en France

Jusqu’à présent absent de l’Hexagone, le réseau social s’ouvre désormais à tous les utilisateurs français. « Quoi ? T’es pas sur Facebook ? » deviendra la phrase la plus prononcée du dernier trimestre de cette année-là.

Avril 2008 : Facebook Chat

À son système de messages privés, Facebook ajoute les messages instantanés. Là encore, c’est un carton intégral. Et malgré un accord avec Microsoft qui permet à ce dernier d’intégrer les conversations Facebook à ses solutions existantes, le chat du service de Zuckerberg signera l’arrêt de mort en France de l’ancien roi de la messagerie instantanée : MSN Messenger.

Février 2009 : le bouton « J’aime »

Le pouce levé est en quelques mois devenu un symbole du réseau social et l’une de ses fonctions les plus populaires. Le « Like », d’abord conçu pour indiquer à vos amis que vous appréciez ce qu’ils ont posté sera dès 2010 accessible à tous les sites web. Aujourd’hui, rares sont ceux qui n’intègrent pas cette fonction. Mais à son lancement, une vive polémique avait agité le web, de nombreux sites refusant d’être ainsi affiliés à Facebook… et à ses outils publicitaires.

Octobre 2010 : The Social Network

Adapté d’un livre de Ben Mezrich, le film de David Fincher est l’un des premiers coups de griffe à l’encontre de la « success story » Facebook. L’auteur puis le réalisateur décrivent la manière dont Mark Zuckerberg aurait floué ses premiers associés – les jumeaux Winklevoss – pour prendre seul le pouvoir au sein de la société.

Septembre 2011 : lancement de la Timeline

Fini, le bon vieux profil. Avec Timeline (Journal, en français) Facebook vous propose tout bonnement d’écrire le journal de votre vie et de tout partager avec vos amis. Le site en profite pour se refaire une beauté et mettre davantage en avant vos photos. Cette nouvelle présentation avait d’ailleurs au passage fait resurgir des publications que l’on pensait privées. Timeline a depuis… diparu. 

Avril 2012 : le rachat d’Instagram

En sortant un milliard de dollars (873 millions d’euros) de sa poche, Facebook a réussi un très joli coup. Instagram n’a alors pourtant qu’un an et demi d’existence et tout reste à faire pour ce réseau social photographique. L’application est désormais l’un des principaux relais de croissance de Facebook et vaudrait maintenant, selon certaines estimations, plus de 100 milliards de dollars.

Mai 2012 : l’entrée en Bourse

Un mois plus tard, Facebook se lance dans le grand bain de Wall Street. Avec une valorisation d’introduction de plus de 100 milliards de dollars, la société veut ainsi trouver un moyen de financer son développement. Après quelques premiers mois difficiles, l’action vaut désormais 160 dollars. Elle avait été lancée à 38 dollars.

Avril 2013 : Home, pour coloniser Android

Bien décidé à réussir son virage vers le mobile, Facebook lance Home, une espèce de surcouche logicielle pour smartphones Android qui n’est « ni un téléphone portable, ni un système d’exploitation, mais bien plus qu’une simple application ». En revanche, ce ne sera pas un succès, mais bien un flop. Les utilisateurs ne souhaitent pas que leur smartphone – l’objet le plus personnel après la brosse à dents – soit totalement dévoué à Facebook. Résultat : seul HTC se lancera dans l’aventure, avec son modèle First, mais qui sera aussi le dernier du genre. Seuls 15 000 exemplaires ont été écoulés.

Juin 2013 : le hashtag entre en scène

Inventé par Twitter, le hashtag est devenu rapidement un phénomène de masse dont Facebook ne veut pas se priver. À son tour, il introduit donc ce symbole qui permet aux utilisateurs de se grouper autour d’un thème, d’un évènement, d’une marque, etc. Mais le succès n’est pas au rendez-vous. Au contraire, les hashtags ont même tendance à faire baisser la viralité des posts sur Facebook, d’après Edge Rank Checker. Bien adapté à la recherche d’informations sur Twitter, le « mot-dièse » s’intègre mal dans les réseaux d’amis Facebook.

Décembre 2013 : Instagram Direct

Face à l’insolent succès de Snapchat et ses messages éphémères, Facebook crée Instagram Direct, un service pour partager ses photos avec un petit groupe de personnes, et non pas avec tous ses followers. L’idée est de donner la possibilité d’envoyer à des proches des moments d’intimité ou de rigolade, qui est le terrain de jeu de Snapchat. Facebook poussera même le bouchon jusqu’à créer un service de stories entièrement copié sur son rival.

Février 2014 : le rachat de WhatsApp

Deux ans après Instagram, Facebook pèse désormais assez pour sortir un immense chèque de 22 milliards de dollars. L’objet de son appétit ? L’application de messagerie instantanée WhatsApp. Contrairement à Instragram Direct et au futur Messenger, les conversations sont ici chiffrées par défaut. Un problème lorsqu’il s’agit de proposer de la publicité ciblée, ce que WhatsApp ne fait toujours pas.

Mars 2014 : Oculus entre dans le giron de Facebook

Pour cette fois-ci « seulement » 3 milliards de dollars (2,6 milliards d’euros), Facebook se diversifie vraiment en rachetant une jeune pousse fabriquant des casques de réalité virtuelle. Sa position de nouveau propriétaire de la marque vaudra d’ailleurs l’une de ses photos les plus célèbres à Mark Zuckerberg. Lors de la conférence Samsung du Mobile World Congress de 2016, il débarque alors que tout le public porte un casque Oculus. Comme une impression d’être sous le contrôle total de Facebook.

Mars 2015 : Messenger s’émancipe

Sous la houlette du français David Marcus, déjà bien connu de la Silicon Valley, les fonctionnalités de messagerie de Facebook se transforment en une application dédiée : Messenger. Alors que les utilisateurs râlent de devoir l’installer au début, elle deviendra finalement incontournable sur nos smartphones. Elle compte désormais à elle seule 1,3 milliard d’utilisateurs actifs.

Juin 2017 : le cap des 2 milliards d’utilisateurs franchis

Pendant ce temps, sa maison-mère cartonne tout autant et regroupe cet été-là plus de 2 milliards d’utilisateurs actifs par mois. Facebook remporte haut la main la palme de réseau social le plus populaire.

Mars 2018 : le scandale Cambridge Analytica

Le point de non-retour pour la confiance accordée à Facebook ? Ce mois-là, Le New York Times, l’Observer et le Guardian révèlent cette impressionnante affaire de détournement de données personnelles. La société britannique Cambridge Analytica a réussi à récupérer celles de 87 millions de comptes. Elle les revendait ensuite à des fins politiques, notamment pour la campagne présidentielle de Donald Trump. L’affaire a ébranlé le réseau social, qui ne cesse depuis de tenter de rassurer ses utilisateurs quant à l’utilisation de leurs données personnelles.

Janvier 2019 : vers une fusion de Messenger, WhatsApp et Instagram Direct

Devant l’ampleur de la tâche, le chantier ne devrait aboutir que l’année prochaine. L’idée de Mark Zuckerberg est de fusionner les plates-formes techniques de ses trois applications de messagerie. Cela permettrait à leurs utilisateurs de correspondre de l’une à l’autre. Ils y gagneraient en praticité et Facebook promet que le chiffrement de bout en bout serait intégré aux trois, ce qui n’est pas le cas actuellement.

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G.K. / E.L.B. / J.-S.Z.