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Etats-Unis: l’échec de Pandesic fragilise les loueurs d’applications

Après trois ans d’activité, la filiale d’Intel et de SAP spécialisée dans l’hébergement de solutions de commerce électronique met la clé sous la porte. Ce dépôt de bilan pose le problème de la solidité financière des ASP.

En fin de semaine dernière, Pandesic, société qui héberge et loue des solutions de commerce électronique (prise de commandes, logistique, intégration avec l’existant…), a jeté l’éponge. Il faut dire que cette filiale d’Intel et de SAP, qui revendique une centaine de clients aux Etats-Unis, au Japon et en Grande-Bretagne, perdait de l’argent depuis sa création, il y a trois ans.Selon ses responsables, la croissance, plus faible que prévue, a balayé les faibles espoirs de sortir du rouge. Et ce, malgré un récent accord d’un milliard de dollars avec PricewaterhouseCoopers aux termes duquel le cabinet de conseil devait aider Pandesic à commercialiser et à mettre en place ses prestations. D’où, après cette annonce, un certain froid sur le marché dit des ” Application Service Provider “, ou fournisseur de services applicatifs.
”  Intel et SAP ne l’avoueront sans doute jamais, mais Pandesic a été créée à une période où l’argent du capital-risque coulait à flot et où l’on pensait que quelques clients suffisaient pour commencer à gagner de l’argent. Aujourd’hui, la rentabilité est redevenue un critère essentiel, ce qui explique la fin tragique de Pandesic et d’autres dot-com “, explique Albert Nekimken, vice-président du cabinet d’études américain Input.

Le marché des ASP est en phase de maturation

Dans un secteur qui devrait atteindre 13 milliards de dollars dans cinq ans, contre 1,1 milliard aujourd’hui selon Phillips Group, l’échec de Pandesic suscite désormais l’inquiétude des clients vis-à-vis de l’externalisation à outrance.” Les entreprises vont devenir plus méfiantes et vont demander à leur fournisseur des preuves de leur solidité financière. Car il en va de leur survie. Mais je ne pense pas que le modèle ASP soit en danger pour autant car il existe un besoin bien réel pour ce genre de services “, estime Albert Nekimken. Et, selon lui, la principale raison de l’échec de Pandesic vient de l’idée, fausse, qu’il est possible d’appliquer la même solution à tous les clients.” Ils ont eu tort, et le coût du sur-mesure est rapidement devenu prohibitif surtout pour un modèle économique qui repose sur de faibles marges “. Et d’ajouter que ” le management est aussi important. Et dans un joint-venture où les deux partenaires ont des intérêts différents, il devient difficile de savoir qui décide. Ce qui explique aussi pourquoi SAP ne semble pas mécontent de voir Pandesic s’arrêter. L’éditeur allemand récupère ainsi une liste de clients qu’il pourra migrer vers son propre service, MySAP.com “.Toutefois, cette prise de conscience des entreprises entraîne une redistribution des cartes dans ce marché en pleine crise de confiance. Et les dinosaures du secteur (EDS, IBM Global Services, Unisys…) ont désormais la cote face aux nouveaux entrants, comme Corio, Exodus ou US Internetworking. “D’ailleurs, tous prévoient une amélioration de leur activité ASP d’ici à la fin de l’année après un début dannée morose”, conclut Albert Nekimken.

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Jean-Baptiste Su, à San Jose (Californie)