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Et si Elon Musk révolutionnait les communications satellites avec des liaisons laser ?

Space X a fait décoller ses premiers satellites avec des liaisons laser pour remplacer en partie les stations au sol et mieux couvrir les zones polaires. Mais Jeff Bezos craint des interférences pour son projet concurrent de constellation.

Space X a lancé 10 satellites munis de liaisons laser lors de son envoi record du week-end dernier. En orbite à une altitude de 560 km, ils permettront de se passer de stations au sol pour couvrir les zones polaires.

« Tous les satellites lancés l’année prochaine auront des liaisons laser », a précisé Elon Musk sur Twitter.

Il s’agit pour le moment d’offrir un service d’accès à Internet aux résidents de l’Alaska et aux utilisateurs du gouvernement américain, comme l’avait spécifié  SpaceX à la Commission fédérale des communications (FCC). 

Comment fonctionnent les liaisons laser ?

Ce n’est pas la première fois que des satellites avec liaisons laser sont envoyés dans l’espace. Mais la technologie, bien que prometteuse, n’a pas encore été adoptée par les industriels. Avec ces liaisons laser, les communications de Starlink vont être transférées d’un satellite à un autre, de façon à minimiser, mais pas supprimer totalement, les stations au sol de la constellation. Starlink en compte d’ailleurs déjà une vingtaine aux Etats-Unis.

La différence, c’est que les stations au sol restantes n’auront plus besoin forcément de se situer dans la même empreinte satellite que les terminaux des utilisateurs. Cela permet d’étendre la couverture aux zones qui ne peuvent en abriter. A terme, cela pourrait concerner aussi les océans, par exemple. Dernier avantage, la latence s’en trouve réduite. Le nombre d’aller-retours entre le sol et les satellites est limité et l’altitude de l’orbite a été baissée de moitié, passant de plus de 1300 km d’altitude à seulement 560.

Reste un gros inconvénient : le coût et la capacité industrielle à produire beaucoup et rapidement des satellites avec liaisons laser. Ce n’est pas le seul problème. Il a aussi fallu convaincre la FCC d’approuver ces changements lors d’une procédure accélérée en 2020. Space X voulait envoyer plusieurs centaines de satellites pour Starlink, mais l’autorité n’en a accepté que dix. En cause : de possibles interférences pointées par d’autres opérateurs en raison de cette altitude plus basse.

Un bras de fer entre Elon Musk et Jeff Bezos

Et l’adversaire le plus redoutable d’Elon Musk sur ce dossier est Jeff Bezos. Avec sa société Blue Origin, il développe un projet de constellation similaire à Starlink baptisé Kuiper, mais il est beaucoup moins avancé. Il s’est battu comme un diable pour empêcher le lancement des dix satellites en question par Space X et n’est pas prêt de baisser les armes concernant les autres autorisations. De quoi agacer au plus haut point Elon Musk, comme il l’a montré dans un tweet.

« Cela n’apporte rien au public de freiner Starlink aujourd’hui pour un système satellite d’Amazon qui en a au mieux pour plusieurs années avant de fonctionner », a pesté le patron de Space X. C’est le début d’un beau bras de fer en perspective.

Source : Ars Technica

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Amélie CHARNAY