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Enition s’attaque à la facturation du contenu

La start up française a développé une plate-forme de monétisation pour opérateurs et fournisseurs. Cette dernière repose sur l’émission de jetons sécurisés et anonymes.

La facturation à la consommation réelle de contenu et de services sur internet doit être facilitée”, déclare le Canadien Normand Tremblay, ancien vice-président de Nortel et maintenant président de la start up française Enition. Le constat est simple : l’internet gratuit touche à sa fin, et les systèmes de micropaiement ne sont pas adaptés à la facturation des services. Basée sur un système de jetons, la plate-forme de monétisation NetToll d’Enition propose donc un mode de comptabilisation de la consommation réelle de l’utilisateur, à la durée, en volume ou en temps d’accès.Une passerelle située chez le fournisseur d’accès ou l’opérateur génère à cet effet un jeton unique, sécurisé et anonyme. Il contient des informations sur la valeur du contenu dans le trafic IP de l’utilisateur qui souhaite accéder à une ressource payante sur un site internet. Ce dernier récupère le jeton en l’extrayant du trafic et accepte l’utilisateur. Il cumule ainsi les jetons jusqu’à l’émission d’un ticket de facturation pour obtenir la compensation négociée avec l’opérateur. Directement intégrable dans les systèmes de facturation de celui-ci, le ticket peut donner lieu à l’émission automatique d’un flux financier à l’attention du fournisseur de contenu.

Un système en phase de test chez Reuters depuis août 2000

Afin d’éviter tout désaccord entre l’opérateur et le fournisseur de contenu, la plate-forme de monétisation génère un récapitulatif de tous les jetons acceptés de part et d’autre. Elle permet ainsi aux deux partenaires de comparer automatiquement leurs comptabilisations.En phase de test chez Reuters ?” qui fait partie des premiers investisseurs d’Enition ?” depuis le mois d’août 2000, le système serait en cours de déploiement chez plusieurs opérateurs. “La modularité du produit favorise la multiplicité des modèles économiques entre les fournisseurs de contenu et l’opérateur”, affirme Bernard Maitre, directeur associé de Galileo Partners. En attendant, NetTool ne fait que reproduire le modèle du Kiosque du Minitel dans un contexte technique et économique certes plus complexe.

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Marie Varandat