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Engagement formel des opérateurs mobiles envers les handicapés

Les trois opérateurs ont signé mardi 10 mai une charte pour faciliter l’usage des téléphones mobiles aux personnes handicapées.

Orange, Bouygues Telecom et SFR se sont engagés officiellement à faciliter l’accès des personnes handicapées à la téléphonie mobile. Ils ont signé mardi 10 mai, au ministère de la Santé et en présence de
Marie-Anne Montchamp, secrétaire d’Etat aux Personnes handicapées, une charte d’engagements.Ce document a été élaboré après un dialogue avec des associations comme l’Union nationale pour l’insertion sociale du déficient auditif et le Groupement pour l’insertion des personnes handicapées physiques. Les opérateurs ont
également profité du travail de l’Autorité de régulation des télécoms, qui avait publié en 2003 un rapport sur le sujet.Marie-Anne Montchamp s’est réjouie de voir un secteur économique se mobiliser pour les besoins des personnes handicapées dans notre société. Selon la secrétaire d’Etat, il y aurait 5,5 millions de personnes en France
souffrant de déficience auditive, d’élocution, motrice ou encore visuelle.Les mots clés de la charte sont ‘ autonomie, insertion et sécurité ‘. ‘ Nous avons voulu être très humbles, pour commencer, et très concrets.
Pour le reste, il faudra nous juger sur la durée ‘,
explique Pierre Bardon, président de l’Association française des opérateurs mobiles (Afom).

Des critères très précis pour l’adaptation des appareils

Premier axe d’engagement : proposer des téléphones mobiles adaptés. ‘ Les critères pour rendre les mobiles accessibles ont été longs à établir car nous voulions être précis sur les fonctions et, en
même temps, avoir une gamme la plus large possible ‘,
raconte Ian Poinsenet, responsable innovation et nouveau responsable de la politique handicap de Bouygues Telecom.Les critères portent sur la taille des écrans, la robustesse des téléphones, la navigation ; et ils peuvent être très précis : ‘ Nous avons ainsi déterminé que, pour les déficients moteurs qui les posent
sur les accoudoirs de leurs fauteuils et éviter qu’ils ne tombent, les mobiles doivent avoir un dos plat ‘,
détaille Pierre Bardon.L’idée est aussi de mieux exploiter certaines fonctions déjà disponibles et susceptibles de faciliter la tâche des handicapés.Ainsi, la vidéoconférence peut servir à une communication en langue des signes. Des factures et documentations en braille sont déjà disponibles. On peut encore citer la conversion des messages vocaux en SMS, utile pour les déficients
visuels qui ne peuvent pas se servir des touches.Autre fonction indispensable pour de nombreux handicapés : des menus vocaux. Fin 2004, les trois opérateurs
avaient déjà progressé sur ce thème, en ajoutant gratuitement une solution de synthèse et de reconnaissance vocale pour une gamme restreinte de mobiles.Pour aller plus loin, les opérateurs devront régler un problème. Celui des systèmes dexploitation de la plupart des mobiles, qui n’acceptent pas, ou difficilement, les modifications logicielles (contrairement aux produits de
type pocket PC ou à ceux tournant sous Symbian).‘ Cette charte est un point de départ commun pour les trois opérateurs. Ils la déclineront ensuite chacun à sa manière dans leurs offres commerciales ‘, explique Pierre Bardon.Une fois les offres de services établies, les opérateurs vont s’efforcer de les faire connaître. Ils se sont mis d’accord sur un système de cinq pictogrammes correspond à cinq types de handicap (auditif,
d’élocution, moteur, mental ou encore visuel) qui seront utilisés de façon commune. Un effort de formation et d’information du personnel accueillant le public dans les agences sera également consenti.

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Karine Solovieff