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La gendarmerie prend un groupe de hackers la main dans le crack

Un vaste coup de filet a eu lieu mardi 10 mai au matin contre une communauté francophone de hackers qui s’échangeaient trucs et astuces pour ‘ cracker ‘ les réseaux informatiques des entreprises et s’y
introduire.

L’opération a débuté à six heures du matin. Et en force. Ce sont en effet une centaine de représentants des forces de l’ordre belges et françaises qui ont frappé à la porte de 55 pirates. Un coup de filet d’une ampleur
exceptionnelle qui met fin à un réseau informel, spécialisé dans le piratage des systèmes informatiques.Tout part ici d’un site du nom de TopDivX. ‘ Il s’agit d’un forum auquel on accédait via un code, explique le lieutenant-colonel Serge Guichard, commandant du groupement de gendarmerie des
Hauts-de-Seine. Les participants s’échangeaient des informations pour
“cracker”
des protections de réseaux. Et s’exerçaient sur des réseaux d’entreprise et
d’administration. ‘
Le piratage de films ou de logiciels n’était qu’une activité annexe. Les participants à ce forum utilisaient, en effet, de temps en temps, les serveurs des entreprises visitées pour y stocker leurs propres
fichiers.Un hobby qui a duré jusqu’à ce qu’une société bretonne découvre que son réseau et certains de ses serveurs avaient été compromis. Plutôt que de passer l’affaire sous silence, elle décide de porter plainte il y a un
peu moins d’un an. L’enquête des forces de police et de gendarmerie a permis d’interpeller 46 personnes en France et 9 en Belgique.

Le plus jeune pirate a 14 ans

Pas question ici de vieux de la vieille. Les participants sont jeunes, voire très jeunes. ‘ Un peu moins de la moitié sont des mineurs, le plus jeune ayant 14 ans, poursuit le lieutenant-colonel
Guichard. Des parents sont tombés des nues ce matin, ils savaient juste qu’ils payaient une connexion Internet et n’imaginaient pas ce que leurs enfants pouvaient en faire. ‘ Quant aux majeurs interpellés,
pratiquement tous étudiants, ils sont donc passibles d’une peine de prison pour délit d’intrusion sur des systèmes de traitement automatique de l’information.‘ En Belgique, le seul fait de s’introduire peut occasionner de un à trois ans de prison, précise Luc Beirens, commissaire divisionnaire et chef de service de la FCCU (Federal Computer Crime
Unit)
belge. S’il y a des circonstances aggravantes, par exemple si le réseau piraté a été utilisé à d’autres fins, on peut passer à cinq ans. ‘ Peine à laquelle il faudra ajouter celle prévue pour les
infractions à la législation sur les droits d’auteur.Plusieurs milliers de contrefaçons auraient déjà été repérées sur les serveurs piratés. Les sociétés de droits d’auteur pourraient donc se joindre à une procédure ne concernant initialement que des intrusions dans des réseaux
d’entreprises. D’autant plus que, selon Luc Beirens, des indices laissent supposer que certaines de ces contrefaçons étaient vendues.

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Ludovic Nachury