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Elon Musk voudrait créer un concurrent de ChatGPT, moins contrôlé

Le milliardaire américain serait en train de constituer une équipe de chercheurs spécialisés dans l’intelligence artificielle afin de développer une alternative à ChatGPT. Son objectif serait de faire en sorte que le chatbot soit capable de « raisonner », afin qu’il ne soit pas nécessaire de lui imposer autant de limites préétablies.

Elon Musk, presque l’homme le plus riche du monde – il a été détrôné récemment par Bernard Arnault – souffre d’une « angoisse existentielle liée aux intelligences artificielles génératives ». C’est du moins ce qu’il disait dans un tweet il y a deux jours. Pour mémoire, ces IA occupent le devant de la scène depuis la fin d’année dernière et le lancement, en novembre, de ChatGPT. L’IA conversationnelle est partout, fait trembler le monde de la tech ou au moins fait bouger les lignes, menaçant d’ébranler ce qui semblait être un ordre établi dans le monde de la recherche en ligne, dans l’éducation ou même dans la création littéraire.

Un concurrent à ChatGPT

Aussi n’est-ce pas totalement surprenant d’apprendre qu’entre deux tweets ou plans de licenciements chez Twitter, ce qui ne lui laisse pas forcément beaucoup de temps, Elon Musk s’intéresse à ChatGPT. Pas surprenant, donc, mais amusant, puisqu’il a cofondé OpenAI en 2015 avant de s’en retirer pour cause de visions divergentes.

Selon The Information, le « Technoking de Tesla » serait, depuis quelques semaines, en train de constituer une équipe de chercheurs en intelligence artificielle pour développer une alternative à ChatGPT. Le milliardaire a déjà par le passé exprimé des positions critiques vis-à-vis du chatbot, et plus particulièrement des limites imposées par son concepteur pour tenter de contrôler ses réponses aux utilisateurs. Dans une conversation sur Twitter, Elon Musk indiquait ainsi, en décembre dernier : « Le danger d’entraîner une IA à être woke – en d’autres mots, à mentir – est mortel ».

Connaissant ses positions libertariennes, à géométrie variable sur la liberté d’expression – comprendre : tout le monde a le droit de dire tout ce qu’il veut, mais si on dit du mal de moi, alors je censure si j’en ai les moyens – on pourrait donc un peu vite conclure que le fondateur de SpaceX envisage un bot conversationnel encadré par moins de limitations sur certains sujets.

Mais ce n’est pas aussi simple, car Elon Musk fait reposer ses propos sur des arguments techniques. Selon lui, les modèles linguistiques comme GPT, qui reposent sur l’apprentissage par renforcement grâce à des retours faits par des humains et évoluent en fonction de ces interactions, souffrent d’une faiblesse. Ils reflètent les biais de leurs développeurs. C’est cette analyse qui lui faisait tweeter il y a une dizaine de jours « Nous avons besoin d’un TruthGPT ».

Un chatbot plus « raisonnable »

Il semblerait toutefois qu’Elon Musk ne souhaite pas lâcher sur le monde un chatbot, comme ChatGPT mais avec moins de « contrôle ». Même si c’était il y a longtemps en « âge tech », on a déjà vu, par le passé, ce que pouvait donner ce genre de tentative. Il suffit de se souvenir de Tay, le chatbot de Microsoft lancé en 2016, et devenu, néo-nazi, machiste et fan d’Hitler en quelques heures seulement…

Selon Igor Babuschkin, chercheur en intelligence artificielle et recruté par Elon Musk pour son projet et interrogé par The Information, « créer un chatbot avec moins de garde-fous n’est pas l’objectif » de son nouveau patron. L’ingénieur, spécialisé dans l’apprentissage machine qui sous-tend ChatGPT, et qui a quitté Deepmind la semaine dernière, indique que « le but est d’améliorer les capacités de raisonnement et l’aspect factuel des modèles de langage ». Autrement dit, réussir à développer une intelligence artificielle suffisamment élaborée pour être capable de fournir des réponses dignes de confiance et fiables sans lui fixer des limites, mais plutôt en lui « apprenant » à faire la part des choses, à mieux traiter les informations qui servent à son entraînement et à son corpus de connaissances. On imagine assez facilement que la tâche ne sera pas simple et que la route sera longue avant d’y arriver.

Le TruthGPT du directeur général de Twitter n’est donc pas à attendre dans les prochains jours, semaines ou même mois. Igor Babuschkin a en effet confirmé à nos confrères de The Information qu’Elon Musk et lui ont eu une discussion pour monter une équipe de chercheurs sur le sujet. Il a également affirmé qu’il aimerait « travailler avec Elon [Musk] sur quelque chose dans le domaine des LLM (pour Large Language Models) ». Il a aussi et surtout précisé que le projet n’en est qu’à ses tout débuts. Aucun plan concret ou produit spécifique n’est pour l’instant établi ou envisagé.

Difficile de savoir où cette intention va mener Elon Musk. Si sa quête aboutit, peut-être souhaitera-t-il proposer son « ChatGPT » alternatif au sein d’une application ou d’un site dédié ? Ou, peut-être envisagera-t-il d’intégrer une IA de ce genre dans Twitter ? Avec toutes les questions techniques et éthiques que cela pose, évidemment. Comme toujours, pour le meilleur, ou pour le pire.

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Source : The Information


Pierre FONTAINE
Votre opinion
  1. Bonjour les dégâts! On sait déjà ce que le débridage et déblocage ont donné sur Twitter… Une IA raciste, sexiste, homophobe… Bref: MOI, MOCHE ET MÉCHANT… mais en moins drôle!

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