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Des sénateurs veulent taxer les jeux vidéo pour aider la production française

Concurrencé de plus en plus par les productions étrangères, le jeu vidéo français est en déclin. Un rapport sénatorial préconise la création d’un fonds géré par le CNC pour apporter des financements.

Il faut aider le jeu vidéo français, et vite ! Des sénateurs préconisent la création d’une nouvelle taxe sur la vente de jeux vidéo pour financer des mesures d’aide à la production française de ces jeux qui subit des pertes d’emplois, selon un rapport du Sénat présenté mardi (lire document ci-dessous). Soulignant les difficultés de l’industrie française du jeu vidéo, les rapporteurs André Gattolin (écologiste) et Bruno Retailleau (UMP) suggèrent « la taxation de l’ensemble des jeux vendus neufs sur le marché physique » en France afin de soutenir le secteur.

Le prélèvement, qui représenterait « un montant de quelques centimes ou dizaines de centimes par jeu », « viendrait alimenter un fonds géré par le CNC » (Centre national du cinéma), chargé essentiellement aujourd’hui de financer le cinéma, en vue « d’accorder des financements à la création française dans le secteur du jeu vidéo », selon le rapport d’information des sénateurs. Cette taxe ne toucherait pas les jeux vendus en ligne, ni les jeux d’occasion, précisent les auteurs.

Deux tiers des emplois ont disparu

Alors que l’industrie du jeu vidéo française ne représente plus que quelque 5.000 emplois directs, contre 15.000 il y a quinze ans, et subit de plein fouet la concurrence du Canada notamment, ce rapport fait « des propositions qui essayent de construire une filière », souligne M. Retailleau. « La question de l’emploi est centrale », mais les jeux vidéo représentent aussi « la première pratique culturelle des Français, on ne peut pas laisser ce secteur au bord de la route », ajoute M. Gattolin.

Les sénateurs suggèrent également, pour aider les entreprises du secteur qui ont des difficultés d’accès au financement, la mise en place d’un fonds participatif, financé par la banque publique d’investissement (BPI), qui servirait de levier pour des financements complémentaires. Ils préconisent aussi un « guichet unique » pour les aides au secteur, qui pourraient être renforcées: le fonds d’aide aux jeux vidéo (FAJV) et le crédit d’impôt jeu vidéo (CIJV), une mesure de soutien au secteur à l’impact jusqu’ici limité.

Face aux difficultés de distribution des petits éditeurs, les rapporteurs proposent encore la création d’une plateforme visant à promouvoir et distribuer les jeux « made in France ». Le syndicat national du jeu vidéo (SNJV), représentant les professionnels du secteur, a salué les propositions des sénateurs tout en émettant des réserves sur la nouvelle taxe. « On a des ingénieurs d’une qualité exceptionnelle et des artistes d’exceptions, il n’est donc pas normal que la France ne soit plus un leader du secteur », a observé Nicolas Bensignor, membre du conseil d’administration du SNJV.

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Par : Opera

01net, avec AFP