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Des associations américaines se mobilisent contre la reconnaissance faciale généralisée aux frontières

Au nom de la sécurité, les douanes américaines proposent de déployer un système de reconnaissance faciale à l’entrée et à la sortie du pays. Les associations dénoncent un outil trop dangereux pour les libertés. 

Outre-Atlantique, une coalition de groupes de défense des droits civiques dirigée par l’American Civil Liberties Union (ACLU) a déposé une objection à l’expansion proposée de la reconnaissance faciale pour le service de Customs and Border Protections (CBP – soit les douanes et la protection des frontières en français). Le National Immigration Law Center, Fight for the Future, l’Electronic Frontier Foundation (EFF) et douze autres associations se sont associés à la démarche citoyenne. C’était le dernier jour de la consultation publique. 

Une « voie extraordinairement dangereuse »

« L’utilisation proposée par le CBP de la reconnaissance faciale dans les aéroports, les ports maritimes et les frontières terrestres mettrait les États-Unis sur une voie extraordinairement dangereuse vers la normalisation de cette surveillance », a déclaré Ashley Gorski, avocate-conseil à l’ACLU. dans une déclaration aux journalistes citée par The Verge. « Le déploiement de cette technologie […] est inutile et injustifié. »

Cette expansion de la reconnaissance faciale a été proposée en novembre dernier par le service des douanes et des frontières. Elle élargirait l’utilisation du « système de sortie biométrique », autorisant la collecte d’images faciales de tout non-citoyen entrant dans le pays. Pour la coalition, ces mesures sont trop extrêmes.

… pour les autres bureaux fédéraux

L’objection soulève plusieurs interrogations juridiques. « La collecte des empreintes faciales par le CBP pourrait permettre une surveillance systématique par d’autres organismes gouvernementaux et des gouvernements étrangers », soutient la motion. « Cela pourrait révéler où vont les gens, avec qui ils s’associent et même ce qu’ils croient, selon les services religieux, les manifestations ou les réunions auxquelles ils assistent. » 

Comme aux États-Unis, les associations françaises comme La Quadrature du Net ou encore la Ligue des droits de l’Homme se dressent également contre une éventuelle utilisation généralisée de la reconnaissance faciale. Dernièrement, c’est la proposition de loi relative à la sécurité globale qui provoque un tollé – notamment du fait de la généralisation des drones qui pourrait ouvrir la voie à la reconnaissance faciale. De son côté, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) appelle à un encadrement strict et urgent de l’utilisation de la reconnaissance faciale en France. 

Source : The Verge

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Marion SIMON-RAINAUD