Passer au contenu

Crypto : comment le géant Binance a démantelé une opération d’un cartel de la drogue

Binance, la plus grande plate-forme d’échange de cryptomonnaies au monde, a permis d’entraver une opération d’un cartel de la drogue mexicain. La firme démontre ainsi les nombreux avantages de la blockchain pour les enquêteurs.

Un important cartel de la drogue est passé par la plate-forme Binance pour blanchir une partie de son butin. D’après la Drug Enforcement Administration (DEA), l’agence américaine de lutte contre le trafic de stupéfiants, le gang, spécialisé dans la méthamphétamine et la cocaïne, a blanchi entre 15 et 40 millions de dollars grâce à l’exchange de cryptomonnaies.

À lire aussi : Plus de 350 cryptos frauduleuses inondent le marché chaque jour

Un cartel mexicain a blanchi des millions de dollars sur Binance

Les autorités américaines se sont penchées sur l’appétence du cartel mexicain pour les cryptomonnaies dès 2020. Cette année-là, plusieurs informateurs de la DEA sont entrés en contact avec un internaute qui proposait d’échanger des crypto-actifs contre des dollars. Celui-ci proposait de récupérer des cryptomonnaies sur son compte Binance. Dans un second temps, une rencontre était organisée. L’internaute reversait alors l’argent en liquide à ses partenaires, en soustrayant sa commission. Pour blanchir les fonds, l’homme prétendait que l’argent provenait de « restaurants familiaux et de ranchs de bétail » situés au Mexique.

Dans le cadre de l’enquête, la DEA a sollicité l’aide de Binance. La plate-forme a aidé les autorités à retracer les transactions frauduleuses sur la blockchain. Au total, 75 transactions ont été repérées, totalisant 4,7 millions de dollars. Binance est parvenu à remonter jusqu’à l’entité à l’origine de l’opération. Ensuite, une enquête de la DEA a confirmé que l’argent provenait de la vente de drogues dures, au Mexique, aux États-Unis, en Europe et en Australie. L’agence révèle avoir suivi à la trace 16 millions de dollars sur la blockchain.

Les révélations de la DEA surviennent alors que la justice américaine soupçonne Binance de non-conformité vis-à-vis des lois sur le blanchiment d’argent. Suite à une enquête initiée en 2018, plusieurs procureurs américains se disent prêts à inculper l’entreprise de transfert d’argent sans licence, de complot en vue de favoriser le blanchiment d’argent et de violations de sanctions pénales. Notez que certains procureurs se veulent plus prudents. Ils estiment encore manquer de preuves contre Binance.

La blockchain, une arme contre le crime

Sur son compte Twitter, Changpeng Zhao, fondateur de Binance, a félicité ses équipes pour le démantèlement du cartel. L’entrepreneur a rappelé que la cryptomonnaie est loin d’être l’outil idéal pour les criminels :

« La crypto n’est pas un bon outil pour les activités illicites, contrairement à l’argent liquide. Les blockchains sont transparentes ».

Contrairement à l’argent liquide, les cryptomonnaies conservent une trace de toutes les transactions. La blockchain garde en mémoire l’entièreté des transferts depuis sa création. Ces données sont accessibles publiquement à n’importe qui. Avec de l’expertise, il est aisé de surveiller les transactions de cryptomonnaies. Pour assister les forces de l’ordre sur ce point, plusieurs firmes ont d’ailleurs vu le jour ces dernières années, comme Chainalysis. Évidemment, la mémoire sans faille de la blockchain ne sied pas aux activités criminelles.

« C’est en fait un exemple d’un cas où la transparence des transactions blockchain fonctionne contre les acteurs criminels. Les méchants laissent un dossier permanent de ce qu’ils font », abonde Matthew Price, directeur principal des investigations de Binance.

De facto, la cryptomonnaie n’est pas près de remplacer le cash dans la proche des criminels. Pour Matthew Price, « le blanchiment via les cryptomonnaies est encore complètement éclipsé par l’argent liquide à grande échelle ». C’est loin d’être la première fois que Binance collabore avec les forces de l’ordre. Devenu numéro 1 de l’industrie, l’exchange travaille main dans la main avec les autorités. Depuis quelques mois, Binance s’est même lancé dans l’éducation de la police. La société a ouvert un programme de formation destiné à « aider les forces de l’ordre à détecter les cybercrimes et les crimes financiers ». 

Selon Elliptic, une firme spécialisée dans l’analyse de la blockchain, les criminels ont blanchi 4 milliards de dollars d’argent sale via des services crypto depuis 2020. Dans la plupart des cas, les escrocs ne passent pas par des plates-formes centralisées, comme Binance. Ces plates-formes exigent en effet que l’utilisateur remplisse un formulaire KYC (Know Your Customer). Cette procédure permet à l’exchange de vérifier l’identité de ses clients, ce qui complique fortement la tâche des criminels. Ils se tournent plutôt vers des plates-formes décentralisées ou des ponts de cryptomonnaies.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.

Source : Forbes


Florian Bayard
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *