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Coup d’envoi pour la Google TV en France

Sony vient de lancer le premier boîtier Google TV en France. Basé sur Android, il permet de naviguer avec Chrome et d’accéder à la boutique applicative Google Play. Mais l’usage reste à démontrer.

Les paris sont ouverts. Google TV a été lancée en France aujourd’hui, 27 septembre 2012, sous forme d’une « box » fabriquée par Sony. La grande question est : cette nouvelle approche de la TV connectée aura-t-elle une chance de prendre pied dans les foyers ? Vendu aux alentours de 200 euros, ce nouveau boîtier permet de connecter n’importe quelle télé à Internet, même s’il ne s’agit pas d’un « téléviseur connecté ». Il suffira, pour cela, qu’elle dispose d’une prise HDMI.

Une fois branché, le « NSZ-GS7 » – c’est son nom – vous ouvrira alors les portes de l’univers Android. Et c’est là tout le but de Sony et Google. « Nous voulons proposer la même expérience utilisateur que sur un smartphone ou une tablette, avec à la clé des milliers d’applications adaptées à la TV. L’idée est de retrouver le foisonnement applicatif qui a fait le succès des terminaux mobiles », explique Christophe Lapacz, directeur marketing et développement chez Sony France. Parmi les applications spécifiques, on trouve : France Télévisions (catch-up TV d’émissions enfantines), Euronews, France 24, AuFeminin (webTV), Tele7Jours (guide des programmes), etc. La VOD n’est pas en reste, avec l’application Sony Video Unlimited.

Naviguer « comme sur un PC »

Autre argument commercial mis en avant : l’intégration du navigateur Chrome et du célèbre moteur de recherche de Google, afin de pouvoir naviguer « comme sur un PC », précise le directeur marketing et développement. D’ailleurs, pour rendre le surf sur le Net plus agréable, Sony a développé une télécommande à double face, écran tactile d’un côté et clavier azerty de l’autre. Ce qui devrait faciliter la recherche et l’entrée de données sur Web, même si l’on est vautré dans un canapé. La télécommande dispose, en outre, d’un gyroscope pour les jeux.

Néanmoins, le doute est permis quant au succès futur de ce nouveau boîtier. Google et Sony s’aventurent en terre inconnue, voire hostile. Les foyers français ont la particularité d’être équipés, dans une large proportion, de box triple play qui fournissent déjà des services et des applications. Certains, comme la Freebox Revolution, disposent même d’un navigateur. Pas facile, avec un tel chevauchement fonctionnel, de justifier un prix de 200 euros.

Des interactions à définir

Par ailleurs, l’usage du surf Internet sur la TV n’est pas démontré. « Souvent, on constate que les téléspectateurs préfèrent naviguer sur le Web au moyen d’un deuxième écran, telle que la tablette. Le domaine de la TV connectée est encore très expérimental. Il faut imaginer une nouvelle interface pour dialoguer avec le téléviseur », estime Frank Abihssira, directeur des offres fixe contenu et service au sein de Bouygues Telecom.

De son côté, l’opérateur est également en train de développer un navigateur pour sa Bbox, mais au design simplifié. Il planche également sur une application pour tablette multimédia permettant, par exemple, de lancer un enregistrement, de consulter le catalogue VOD ou d’accéder aux chaînes de la Bbox.

Autre bémol concernant la Google TV : la réticence des chaînes TV nationales qui, quelques exceptions mises à part, ne préfèrent pas coopérer avec Google, de peur qu’il ne mette la main sur le marché publicitaire du petit écran. Résultat : pour regarder TF1 ou M6, il faut déconnecter le boîtier.

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Gilbert Kallenborn