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Coronavirus : faut-il géolocaliser les malades par le biais de leurs smartphones ?

Israël et la Chine s’appuient sur des outils de surveillance étatique pour lutter contre la diffusion du virus. Dans d’autres pays, la géolocalisation mobile est explorée sur la base du volontariat.

Face à la diffusion du Covid-19, le gouvernement israélien a pris une mesure radicale, à savoir la géolocalisation des malades du coronavirus ainsi que de ceux qui pourraient l’être. Cette surveillance vient d’être décidée par un décret gouvernemental et a été confiée au Shin Bet, le service de renseignement intérieur. Celui-ci compte s’appuyer sur des « technologies avancées, généralement utilisées dans la lutte contre le terrorisme », explique le quotidien Haaretz. Le but est de suivre la progression de la maladie, d’alerter les personnes qui auraient pu entrer en contact avec un porteur du virus et de façon ponctuelle, de faire respecter les mises en quarantaine.

Conscient qu’il s’agit là d’une intrusion majeure dans la vie privée des utilisateurs, le gouvernement israélien précise dans son texte de loi que les données récoltées ne peuvent pas être utilisées pour un autre motif que sanitaire et qu’elles seront effacées à la fin de l’épidémie. Par ailleurs, les e-mails et les SMS ne seraient pas surveillés. On est rassuré.

Avec cette mesure, l’État d’Israël marche dans les pas de la Chine, qui procède non seulement à une géolocalisation des malades, mais aussi à un diagnostic probabiliste. Comme l’a montré un article du New York Times, chaque citoyen dispose d’une application mobile qui enregistre les déplacements et affiche le risque d’avoir été contaminé au moyen d’un code couleur qu’il faut montrer aux forces de l’ordre. Si le résultat est rouge, on est bloqué.

Xinhuanet

En Corée du Sud, les applications mobiles sont également utilisées pour géolocaliser les malades, mais sur la base du volontariat. Grâce à des applis telles que « Corona 100m », « Corona Doctor » ou « Corona Map », les utilisateurs peuvent voir s’il y a beaucoup de cas positifs aux alentours et, ainsi, adapter leur comportement.

Mais ces pays ne sont pas les seuls à se pencher sur la géolocalisation mobile. En Allemagne, la faculté de médecine de Hanovre collabore avec la start-up Ubilabs pour développer GeoHealth, une application mobile qui, à l’instar des logiciels chinois, enregistre les déplacements et indique le niveau de risque avec un code couleur. Le patron de l’institut épidémiologique Robert Koch approuve totalement cette démarche, car selon lui, elle permettrait de mieux lutter contre la progression du virus.

Aux États-Unis, plusieurs projets sont en train d’émerger. C’est le cas, par exemple, des projets CoEpi et MIT/Private Kit. Évidemment, toutes ces démarches suscitent beaucoup d’interrogations. Qui collecte les données et comment sont-elles stockées ? Comment être certain qu’elles ne sont pas utilisées pour autre chose ? Et puis, est-ce réellement efficace ?

En effet, la géolocalisation mobile n’a au mieux qu’une précision d’une dizaine de mètres, alors que le coronavirus ne se propage pas au-delà de quelques mètres. Difficile aussi de tenir compte de tous les passages antérieurs de malades potentiels qui auraient pu souiller un objet dans l’entourage. Mais cette piste semble néanmoins intéressante, à condition de ne pas se prendre pour Big Brother.

Sources : Haaretz, CNN, NYT

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Par : Opera

Gilbert Kallenborn