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Bruno Bonnell, robolutionnaire

Il prêche l’arrivée d’une révolution par la robotique. Un monde dans lequel les objets de la vie quotidienne auront acquis une forme d’intelligence qui bouleversera fondamentalement notre rapport à eux.

C’est son mot à lui, sa bataille. Robolution. La révolution robotique. On y croit ou pas, le problème n’est plus là, selon Bruno Bonnell. L’arrivée massive de robots dans notre quotidien n’est plus une question, elle est inéluctable. En revanche, il est urgent, selon lui, d’en prendre conscience collectivement, au niveau national et européen, pour ne pas rater ce marché qui devrait représenter dans cinq ans plus de dix milliards d’euros. “ Tous les ingrédients sont là pour une robolution française. Il ne manque plus qu’une dynamique entre la puissance publique, pour appuyer la recherche, les investisseurs, qui doivent être convaincus qu’il y a un marché, et les entrepreneurs ”, martèle-t-il. Obsédé, depuis toujours, par la diffusion des technologies dans le grand public, il tombe d’abord dans la marmite de la micro-informatique. Très vite, il est persuadé qu’il n’y aura pas un PC dans chaque bureau, mais dans chaque foyer. Lorsqu’il fonde Infogrames, en 1983, c’est pour lancer des programmes de loisirs pour la famille. Et ce fut un énorme succès, jusqu’à l’explosion de la bulle Internet, en 2001. Entretemps, il a lancé le fournisseur d’accès Infonie (1993), premier portail familial et première start-up française sur le nouveau marché ; Infogrames a racheté des monstres comme Philips Interactive Media, Hasbro, GT Interactive, a édité 5 000 programmes, remis sur le marché la console rétro Atari et essaimé plus de 200 entreprises. Lorsqu’un fonds d’investissement prend le contrôle d’Infogrames en 2006, après cinq années très difficiles à essayer de redresser sa société, Bruno Bonnell est débarqué. Sur un coup de tête, “ coup de cœur ” préfère-t-il dire, il achète la boutique française de robots, Robopolis. Retour aux premières amours. “ À dix ans, j’avais créé mon premier robot : un épouvantail animé par le moteur d’une machine à laver ”. Mais à 48 ans, Bruno Bonnell n’est plus le manager qu’il était, il vient d’apprendre que son fils est atteint d’une maladie incurable. Il lève alors le pied professionnellement. Jusqu’à ce que le succès le rattrape. Robopolis voit ses ventes exploser. L’année dernière, la boutique parisienne a fermé, pour se recentrer sur son activité principale: la distribution. Robopolis peut compter aujourd’hui sur 1 300 points de vente (Carrefour, Darty, Fnac…) et est porteuse d’un nouveau message, celui d’une robolution en marche, mille fois plus importante que la révolution informatique. Bruno Bonnell n’en démord pas.

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Delphine Sabattier