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BlackBerry 10 dans les startings blocks [1/3]

Après une année de transition, la démission de ses créateurs et des parts de marché qui se sont effondrées aux USA, RIM prépare son retour et dévoile son BlackBerry 10 lors de la BlackBerry World 2012.

Si on se focalise sur le marché américain, on pourrait penser que rien ne va plus chez RIM, et depuis quelque temps déjà. Ses smartphones sont en perte de vitesse aux Etats-Unis ainsi que sur les terres canadiennes du fabricant. Ses créateurs et co-présidents ont dû démissionner en début d’année. Quant au Playbook, il n’a pas trouvé la place escomptée sur le marché des tablettes, alors même que l’appareil est une vraie réussite technique.

Pourtant, le nombre de terminaux BlackBerry a augmenté de 75 % en 2011 en Europe. Il se vend cinq fois plus de BlackBerry que d’iPhones en Amérique latine. Et RIM est leader au Moyen-Orient notamment parce que dans certains pays comme l’Arabie Saoudite, les adolescents adoptent en masse la messagerie sécurisée BBM pour draguer au nez et à la barbe de la police religieuse.

Comme Microsoft, RIM fait table rase du passé

Pour RIM, l’avenir passe déjà depuis plusieurs mois par BlackBerry 10, la nouvelle version du système d’exploitation de ses smartphones qui rompt littéralement avec le passé (les apps ne sont pas compatibles). BlackBerry 10 est, en réalité, une évolution du système d’exploitation de la tablette Playbook et n’a plus rien en commun avec l’ancien BlackBerry OS dont il ne reprend que les services (comme BBM et les fonctions emails).


L’ancien système était arrivé à bout de souffle, incapable de suivre le rythme effréné des innovations technologiques de la concurrence et offrant aux développeurs un marché terriblement fragmenté par trop d’évolutions depuis ses origines. Pour contrer ce mal, RIM a finalement adopté la même stratégie que Microsoft : faire table rase du passé et repartir d’une feuille blanche, quitte à arriver très tard dans le jeu…

Epater l’utilisateur par l’innovation

RIM a parfaitement conscience que, pour reconquérir ses parts de marché, il ne faut pas seulement de beaux terminaux, mais aussi de vraies innovations. Pour contredire tous ceux qui pensent qu’Apple a déjà tout inventé, et qu’en matière de mobilité plus rien ne peut nous surprendre, RIM s’est livré à un étonnant exercice. Sans rien vraiment révéler de sa nouvelle interface utilisateur, le constructeur a littéralement ébahi les observateurs avec trois petites démonstrations.


Trois petites démos pour montrer non seulement que RIM est encore capable d’innover, mais surtout qu’en matière de scénarios mobiles, il reste encore beaucoup de choses à créer et à inventer.  Trois petites démos présentées façon « teaser » pour allécher sans réellement rien dévoiler de l’interface finale. La première a démontré le concept Flow qui régit les interactions entre les applications, la deuxième un clavier tactile révolutionnaire, et la troisième la fonction photo qui permet de remonter au moment parfait que l’on n’a pas sû saisir.

Nouvel OS, nouveau SDK

Durant la BlackBerry World 2012, RIM a donc non seulement levé (en partie) le voile sur sa nouvelle interface utilisateur, mais également livré aux développeurs la première version du kit de développement de ses futurs smartphones et tablettes. La pièce centrale de ce SDK (Software Development Kit, soit kit de développement), c’est le Framework Cascade. C’est lui qui inculque la fluidité et la richesse visuelle aux applications BB10. C’est aussi lui qui définit les grandes lignes de la nouvelle ergonomie avec sa barre d’action, la barre latérale et surtout cette fameuse philosophie « Flow » (héritée du concept Super Apps de BB OS 7) et qui permet aux applis de s’enchaîner en toute transparence et sans que l’utilisateur n’ait l’impression (ni même conscience) d’en avoir changé. Cette fluidité évite l’usage du copier-coller et le basculement manuel entre plusieurs apps (une chose que la plupart des utilisateurs d’iPad n’ont toujours pas compris comment mettre en œuvre).


En réalité, il faudrait plutôt dire « des SDKs » plutôt qu’un SDK. L’idée de BlackBerry est de permettre à chaque développeur de venir avec ses codes existants plutôt que d’imposer un nouveau framework ou un nouveau langage. L’objectif est évidemment de rendre le portage d’applications si facile que les développeurs ne verront aucune raison de bouder la plateforme :

– La plupart des développeurs mobiles adopteront la solution de développement sous QT et QML qui simplifie la création cross plateforme d’apps mobiles.

– Pour les développeurs HTML5-JavaScript, la nouvelle version de WebWorks permet de créer des applications natives qui reprennent le look & feel des applications natives BB10.

– Pour les développeurs de jeux, les outils peuvent totalement s’intégrer dans Visual Studio. Résultat, les développeurs peuvent directement cibler Playbook et BB 10 en même temps qu’ils créent leurs jeux pour Android, iOS, Windows, Mac, etc.

Un prototype qui ne dévoile rien

Chaque développeur présent à la conférence s’est également vu remettre un prototype de téléphone BlackBerry 10. Cet appareil ne préfigure en rien ce que seront les véritables terminaux BlackBerry 10 à leur sortie fin 2012. Ils sont équipés d’une version alpha du système dénudée de toutes applications et de toute interface (l’appareil utilise l’interface du PlayBook OS 2.0, mais incorpore Cascade et les APIs de BB 10). Ils sont exclusivement destinés à simplifier le travail de découverte et d’expérimentation des développeurs qui tenteront de s’embarquer dans l’aventure en pionniers.

Un démo du Blackberry 10 en vidéo :

Lire la suite “Les détails du prototype « Alpha Dev » de BlackBerry 10 [2/3]“.

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Loic Duval