Ayez le bon reflex !

Dans le monde de la photo numérique, les frontières se brouillent : entre les reflex qui rétrécissent et filment en HD et les compacts qui grossissent et optent pour des optiques interchangeables, on ne sait plus vraiment qui fait quoi, qui est reflex et qui ne l’est pas. Et la vérité, c’est qu’on s’en fiche, car tout va dans le sens de l’utilisateur.Par les prix d’abord. La concurrence est féroce, des champions de l’électronique ? Panasonic, Samsung, Sony ? bousculent les acteurs historiques ? Canon, Nikon, Olympus, Pentax ? et le prix moyen d’un reflex (et assimilés) dégringole. Plus besoin de sortir 1 000 euros pour avoir un appareil décent : les modèles les moins chers à 500 euros font d’emblée oublier les simples compacts. Au travers de l’évolution technologique ensuite : n’importe quel reflex ou compact à optiques interchangeables fait de bonnes et belles images, en hautes et basses lumières. Et la plupart des modèles filment en HD 720p (1 280 points par 720), c’est-à-dire de bien meilleure qualité que certains caméscopes DV chèrement acquis il y a seulement quelques années.Par la miniaturisation enfin. Si les reflex pros demeurent lourds et encombrants, nombreux sont les modèles testés qui pèsent moins de 800 g (avec l’objectif, la carte mémoire et la batterie) et certains dépassent à peine les 500 g.Les appareils de ce comparatif sont aussi très agréables à l’œil et leur ergonomie est soignée, tant sur le plan matériel que logiciel. Bref, il est loin le temps des épaules malmenées par un gros truc moche et anguleux !

Vers une fusion des genres

Pour ce comparatif d’appareils photo, nous avons choisi de tester aussi bien des reflex que des compacts à optiques interchangeables, dont nous vous parlions dans le n° 226 de l’Ordinateur individuel. Parce que les formats (de même que les prix) sont très proches et parce qu’à l’usage ils rendent quasiment les mêmes services ; tout en étant à la fois plus simples d’utilisation, plus légers et plus petits. Il est fort probable que l’avenir de l’appareil photo avancé grand public passe par cette nouvelle génération d’appareils au détriment du reflex. Et ce n’est pas Panasonic, Olympus, Samsung et bientôt Sony avec ses NEX-3 et NEX-5 qui sortiront en juin (voir ci-contre), qui nous contrediront.Il convient cependant de préciser les choses : si l’ergonomie, le prix, la portabilité, les capacités vidéo, etc. plaident en faveur de ces appareils, les reflex ont toujours certains arguments pour eux. La vitesse de mise au point en premier lieu : l’autofocus à détection de phase des reflex confère plus de réactivité que l’autofocus à détection de contraste des compacts à objectifs interchangeables. Ajoutez à cela la grande robustesse de leur boîtier pour les moyens et haut de gamme, l’expérience du viseur optique, le parc d’objectifs de grande qualité (voir page 77) et la visée reflex n’a pas encore dit son dernier mot !

Ce que nous prépare Sony

Représenté ici sous la bannière des reflex, le Nippon est récemment venu nous présenter ses premiers modèles de compacts à optiques interchangeables : les NEX-3 et NEX-5. Des APN qui nous ont sérieusement impressionnés. Avec leur capteur APS-C dernière génération, ils devraient donner de bien meilleurs résultats en basses lumières. Ajoutez à cela un boîtier de seulement 3,8 cm d’épaisseur (2,4 cm au plus fin), un écran orientable haut/bas, un étonnant mode rafale de 7 images/s, un panorama par balayage (des fichiers de 23 Mpix !), la vidéo HD en 1080i (NEX-5), la photo 3D en mode panorama et on se retrouve face à un véritable monstre technologique. Vendus à partir de 550 euros dès la mi-juin, ces appareils vont faire parler d’eux !

Comment nous avons testé

Pour évaluer les performances de ces appareils, nous avons utilisé le logiciel DxO Analyser. Au moyen d’une mire spécifique photographiée à 90 cm et 2,5 m de distance, ce logiciel est capable de mesurer le vignettage (obscurcissement des coins de l’image), les aberrations chromatiques (les franges de couleurs visibles quand on zoome sur l’image) et la distorsion (déformation) de l’optique en grand-angle.

Face à un écran à tube balayant rapidement, nous avons mesuré le temps qu’il faut à l’appareil, une fois que le point est fait, pour déclencher et donc prendre un cliché. La pression du déclencheur lance le chrono, l’appareil déclenche et le résultat se fait à la lecture du temps enregistré sur la photo. Vingt mesures ont été prises afin d’affiner le résultat final.

Chaque personne perçoit les couleurs et les images différemment. Nous avons donc choisi de faire évaluer les clichés par cinq personnes, notant de 1 à 10 la qualité des clichés en plein jour (5 images par appareil) et de nuit à 1 600 Iso (un cliché de Notre-Dame de Paris). Toutes les photos et vidéos ont été prises en situation et à main levée, comme le font la grande majorité des utilisateurs.

Rien ne vaut la pratique : loin de nous cantonner à des tests de laboratoire “ froids ”, nous sommes sortis avec les appareils. Tous les clichés ont été faits en série, le même jour, dans les mêmes conditions lumineuses à quelques nuages près ! La volonté de ce comparatif était de se mettre à la place de l’utilisateur et de constater, in situ, les forces et les faiblesses de ces appareils.

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Adrian Branco