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Avec les incroyables robots de Boston Dynamics, Hyundai veut abolir les limites de la mobilité

Exosquelette, taxi volant ou voiture autonome, le géant coréen compte embarquer les technologies du fleuron de la robotique sur toutes sortes de solutions autonomes. Pour que plus rien ne demeure inaccessible..

Ce dimanche 6 mars à Paris, le semi-marathon s’est ouvert par une drôle de performance. Le robot Spot de Boston Dynamics a parcouru le dernier kilomètre de la course avant d’entamer une petite chorégraphie sur un air du groupe coréen BTS.

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Les stars de la K-pop s’étaient d’ailleurs déjà affichées dans une vidéo avec la machine en juin de l’année dernière.

A priori, on pourrait se dire que Boston Dynamics est tombé bien bas depuis qu’il a été racheté au mois de décembre 2020 par le constructeur automobile Hyundai. Ses robots en sont-ils vraiment réduits à animer les événements dont le géant coréen est partenaire ? Mais l’actuelle tournée européenne de Spot ne se réduit pas à un affichage. Hyundai a une vision très claire de ce que peut lui apporter Boston Dynamics. Peut-être même que le géant coréen est le premier à savoir que faire de cette pépite.

Le groupe BTS posant avec Spot.
Hyundai – Le groupe BTS posant avec Spot.

Boston Dynamics, une pépite de la robotique

A l’origine, Boston Dynamics était un spin-off du MIT fondé en 1992 par Marc Raibert, actuellement toujours opérationnel au sein de la direction. Ses drôles de robots bipèdes et quadrupèdes vont d’abord intéresser l’armée américaine. C’est grâce à des projets financés par la Darpa que la société développe BigDog ou Atlas, dont les prouesses affolent YouTube.

Les résultats obtenus sont exceptionnels : ces machines se déplacent avec une virtuosité et une fluidité jamais vues. Leur ressemblance avec des animaux, voire des humains, est aussi troublante, voire inquiétante. Elle pourrait laisser croire que ce type de robots pourrait un jour se retourner contre nous, comme dans Metalhead, épisode de la série Black Mirror inspiré par leurs performances.

Le robot humanoïde Atlas
Boston Dynamics

L’échec de Google et Softbank

Mais ces robots sont fragiles, chers à fabriquer, sans véritable application ni marché. C’est la raison pour laquelle les différentes sociétés qui ont repris Boston Dynamics ces dernières années s’y sont toutes cassé les dents. Ce fut le cas de Google en 2013 et de Softbank Robotics en 2017. Le conglomérat japonais avait tout de même tenté de commercialiser Spot en robot-éclaireur capable de surveiller des sites industriels ou de s’aventurer sur des sites accidentés. Mais il n’a écoulé que quelques centaines d’exemplaires depuis sa vente qui a début en juin 2020 après une période de leasing.

C’est donc au tour de Hyundai de s’y frotter. Cette-fois, pas de plan sur la comète, mais un pragmatisme assumé, ce qui n’empêche pas une grande ambition. L’entreprise s’est donnée pour mission de supprimer toutes les limites à la mobilité humaine pour que plus aucun endroit ne demeure inaccessible. Et Boston Dynamics a un rôle primordial à jouer dans cette optique.

Le robot Spot de Boston Dynamics.
01net.com – Le robot Spot de Boston Dynamics.

« Spot est une sorte de laboratoire »

Car vendre Spot à l’unité, cela n’intéresse pas vraiment Hyundai. L’idée est plutôt de récupérer ses technologies et d’en faire profiter les différents projets du groupe.

« Pour nous, Spot est un démonstrateur, une sorte de laboratoire vivant que l’on teste en permanence», nous a confié le patron français. «On veut voir au-delà de ce que fait un constructeur automobile classique et se servir de Boston Dynamics pour enrichir toutes nos offres de mobilité. Cela concernera bien évidemment les voitures autonomes, mais pas seulement. La mobilité de demain consistera à rouler mais aussi marcher ou voler avec des exosquelettes ou des voitures volantes».

La première application de cette stratégie va vite aboutir.

« Nous allons embarquer des technologies de Spot à bord de notre concept automobile Seven », a annoncé le président de Hyundai Motor France Lionel French Keogh lors d’un point presse.
« Réussir à faire cela en seulement 24 mois, c’est vraiment du court terme à l’échelle d’une industrie aussi lourde ».

(MAJ du 04/05/2022) Avec un peu plus de recul, Hyundai précise que les premières applications de SPOT dans l’automobile n’interviendront pas lors de la conception du modèle issu du Concept Seven.

Le concept car Seven.
Hyundai – Le concept car Seven.

Capteurs comme des caméras et des radars ou encore batteries, toute une série de composants est concernée. Hyundai est prêt à perdre de l’argent pour le moment avec Boston Dynamics. Il estime que le retour sur investissement viendra lorsque les solutions de mobilité qui en profitent se seront suffisamment massifiées.

Rendre des objets mobiles

La marque ne se contentera d’ailleurs pas d’accompagner la mobilité des gens. Elle ambitionne aussi de développer des solutions pour la logistique ou la livraison de courriers et de biens. Dans cette optique, elle met en avant depuis peu le concept de MoT, la mobilité des objets. L’idée est de rendre mobiles des objets inanimés.

La plate-forme modulaire Plug & Drive.
Hyundai – La plate-forme modulaire Plug & Drive.

Au mois de janvier dernier depuis le CES, elle a présenté la plate-forme modulaire Plug & Drive (PnD), (voir ci-dessus) qui peut être fixée sur tout type d’objet « depuis les tables jusqu’aux conteneurs », expliquait alors le communiqué de presse.

La plate-forme MobED.
Hyundai – La plate-forme MobED.

Lors du même événement, le Coréen a aussi dévoilé la plate-forme MobED (Mobile Eccentric Droid), (voir ci-dessus) qui intègre le module Drive & Lift (DnL), une solution robotisée tout-en-un basée sur un mécanisme de roue à excentrique pour des robots de service. 

Cette branche de la MoT bénéficiera à coup sûr elle aussi des technologies de Boston Dynamics. Car pour Hyundai, c’est notamment grâce à la robotique que la mobilité évoluera. Le constructeur automobile consacre désormais 20% de ses investissements à ce secteur.

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Amélie CHARNAY