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Assemblée Nationale : vers un code de bonne conduite pour tweeter

L’usage de Twitter à l’Assemblée Nationale devient anarchique. Son président, Claude Bartolone, incite les parlementaires à apprendre à s’en servir.

Avec Twitter, nos élus ont trouvé un nouveau moyen de s’invectiver. En plus des joutes verbales qui sont une forme d’expression artistique, nos députés tweetent pour écrire en 140 signes ce qu’ils ne peuvent pas, ou ne veulent pas, se dire à haute voix.

Depuis quelques jours, ce sont insultes, moqueries et dénonciations passent par le site de microblogging. Les débats ont même été interrompus plusieurs fois à cause de certains messages. Hier, un tweet de du député UMP de Marc Le Fur a mis le feu aux poudres. Il y a dénoncé un collègue PS qui jouait au Scrabble sur son iPad pendant les débats sur le mariage homo. Problème, Le Fur n’a pas dénoncé la bonne personne. Il s’agissait en fait d’un membre de son groupe.

Devant cette cacophonie, que l’on peut aussi appeler l’extension numérique du débat démocratique, des élus parlent de brouiller le signal dans l’hémicycle. Le député Philippe Gosselin évoque plutôt une régulation des usages pendant les séances. Pour lui, « publicité des débats ne doit pas rimer avec dispersion des députés en 140 caractères. » Il ajoute que le tweet « nuit à la sérénité de nos travaux et assez rapidement à la qualité de la loi. »

“Je veux une règle du jeu”

Directement interpellé, Claude Bartolone, président de l’Assemblée, dont la tâche est de veiller à ce que les débats respectent les règles de l’hémicycle a réagi. Pour lui, il n’est pas question d’interdire le WiFi et encore moins Twitter. Il répond aussi qu’il ne faut pas demander « à la présidence d’assumer autre chose que les propos qui sont tenus dans l’hémicycle. »

Il poursuit la réflexion en rappelant que « les méthodes de communication électronique font partie de la vie. Il va falloir que les parlementaires apprennent à l’utiliser ». Il exprime sa volonté de ne pas laisser s’installer une jungle des micromessages. S’il ne parle ni de loi, ni de régulation, il indique plutôt vouloir une règle du jeu.

Pour la définir, Claude Bartolone a évoqué la création d’un groupe de travail chargé entre autres de réfléchir sur l’utilisation des réseaux sociaux à l’Assemblée. En fait, selon Le Lab, il s’agirait plutôt « d’un groupe sur le fonctionnement de l’Assemblée nationale de manière générale, et pas uniquement sur la question des réseaux sociaux. En revanche, comme le suggère le président de l’Assemblée nationale, cette question pourra être traitée. »

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Pascal Samama