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5. Les constructeurs, encore incontournables

Seuls les grands constructeurs disposent, pour l’instant, des moyens de proposer ou de tester des solutions hétérogènes.

Force est de constater que, depuis l’émergence des SAN, les constructeurs de serveurs, de baies de disques ou de bibliothèques de cartouches se sont montrés extrêmement actifs. Ayant admis leur incapacité à développer l’ensemble de la chaîne technologique, ils se sont mus en intégrateurs de produits hétérogènes, n’hésitant pas à monter des centres dont les coûts se chiffrent en dizaines, voire en centaines de millions de francs. Ces infrastructures répondent à trois objectifs. Le premier : la certification d’ensembles de produits hétérogènes, dont l’interopérabilité est systématiquement testée dans des laboratoires souvent situés aux États-Unis. Une tâche si complexe qu’aucun client final n’envisagera de la mener à bien lui-même.
Deuxième objectif : la construction de configurations standards, répondant à tel ou tel besoin, comme la sauvegarde ou la mutualisation des espaces disques. Troisième objectif, qui requiert l’ouverture de centres nationaux, la construction de maquettes pour le compte de clients afin de tester à la fois les performances et la compatibilité d’un SAN avec l’existant. Il n’est toutefois pas toujours possible de reproduire à l’identique l’infrastructure complète du client.
Forts de ce déferlement de moyens, les constructeurs se posent souvent en maîtres d’?”uvre. Et les gros éditeurs d’outils de gestion des données, comme Legato ou Veritas, nouent des partenariats avec eux. Quant aux revendeurs à valeur ajoutée et autres SSII, ils sont généralement réduits à s’appuyer sur les compétences et les infrastructures des constructeurs, qui sont d’ailleurs aussi à leur disposition. “Nous ne pouvons pas gérer seuls des projets de SAN, confirme Philippe Crances, responsable des activités Unix chez Origin. Et nous nous appuyons sur les compétences et les laboratoires de tests des constructeurs et sur le savoir-faire de spécialistes comme Veritas ou Network Appliance.”

Quelques exceptions notables du côté des SSII : Synstar, ECS ou Cap Gemini montent à leur tour des structures dédiées aux SAN. Et quelques revendeurs spécialistes du stockage, comme 2AI ou Distrilogie, marchent sur les traces des constructeurs, mettant en avant leur indépendance. Mais Distrilogie, par exemple, s’appuie partiellement sur les moyens d’IBM, tandis que 2AI est une filiale de Bull.
À moyen terme, les constructeurs seront toutefois contraints de s’adosser à leur réseau de partenaires qui, à leur tour, commencent à maîtriser le sujet. Compaq délègue ainsi déjà la maîtrise d’?”uvre à des distributeurs comme Antéméta, Allium ou Computacenter, jugés plus proches des clients. Socopa s’est ainsi initialement adressé à l’un d’entre eux. “Nous avons confié une prestation globale à Antéméta, qui s’est lui-même appuyé sur les moyens de Compaq”, confirme Henri Lanon, responsable des systèmes d’information de Socopa.

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Thierry Lévy-Abégnoli