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Test Samsung QE75Q900 : la magie de la 8K suffit-elle pour qu’on craque pour ce téléviseur géant ? 

La 8K est d’ores et déjà prête à se faire une place dans nos salons avec ce téléviseur Samsung. Faut-il pour autant l’adopter alors qu’il n’y a pas encore de contenu vraiment disponible ? Pour le savoir, nous avons testé cette nouvelle génération de QLED affichant plus de 33 millions de pixels.

L'avis de 01net.com

Samsung QE75Q900

Les plus

  • + La qualité de l'image 8K
  • + L'efficacité de l'upscalling
  • + La puissance lumineuse de la dalle
  • + La fidélité des couleurs
  • + La fluidité du mode jeu

Les moins

  • - Les fuites de lumières qui réduisent les angles de vision
  • - Le prix astronomique

Note de la rédaction

Note publiée le 21/11/2018

Voir le verdict

Fiche technique

Samsung QE75Q900

Technologie QLED
Diagonale de l'écran (cm) 190 cm
Label HD 8K Ultra HD
Définition de l'écran 7680 x 4320
Aspect de la dalle Brillant
Voir la fiche complète

Le Samsung QE75Q900R est un téléviseur de rêve, pas pour son design assez classique mais plutôt pour ses technologies 8K avant-gardistes. Une chose est sûre, il n’ambitionne pas de concurrencer les modèles 4K actuellement en vogue. Evacuons de suite ce petit détail qui fâche : son prix ! Dans cette version 75 pouces, ce téléviseur est vendu 6990 euros.

Vous pensez que cela n’a aucun sens ? Vous allez peut-être vous raviser. Ce produit peut paraître cher au regard des promos qui ont fait leur apparition pour la coupe du monde de football (cet été), avec des modèles 4K LCD qui se négociaient autour 1500 euros environ (on en trouve même encore à moins de 2000 euros). Mais avec un peu de recul, on remarque que 7000 euros, c’est le prix public du téléviseur LG OLED65W8 dans une version… 65 pouces, plus petite donc. Pas si délirant ce tarif finalement, non? 

Pour autant Samsung a-t-il raison de proposer un téléviseur aussi en avance sur son temps du fait de sa compatibilité Ultra HD 8K ? Car c’est évident, ce Q900R est un véritable monstre, capable d’afficher une définition de 7680 x 4320 pixels – ce qui est légèrement inférieur à la 8K cinéma qui est de 8192 x 4320 pixels. Est-ce que cela a du sens en l’absence de contenu vidéo dédié ? Ce modèle est-il par ailleurs capable de restituer proprement les vidéos 4K voire Full HD sur son immense dalle ? Vérifions cela ensemble.

Pas si mal, même sur la TNT

Lors de la présentation du Q900R à l’IFA de Berlin, Samsung insistait beaucoup sur les capacités d’upscaling (la mise à l’échelle d’un signal vers de la 8K) de son « Quantum processor ». Alors forcément lorsque nous avons reçu ce téléviseur au labo, nous nous sommes intéressés au rendu des programmes TNT sur ce modèle de 75 pouces – 1,90 m de diagonale tout de même !

Nous étions très sceptiques. Nous le sommes un peu moins après l’avoir essayé… mais nous ne sommes pas complètement emballés pour autant. Nous reconnaissons volontiers la qualité du travail effectué par le processeur pour rendre cette image « propre » sur une si grande dalle. Mais ce n’est pas parfait pour autant. Les pixels refont surface sur cette image d’une qualité tout juste HD, issue d’une source TNT (voir ci-dessus).

On a tendance à préférer le rendu des vidéos Netflix qui, même en Full HD à 5 Mbits/s, nous paraissent parfois meilleures. Evidemment, c’est bien mieux dès que la vidéo passe en 2160p et c’est encore meilleur avec un vrai blu-ray Ultra HD.

Comme vous pouvez le voir dans notre vidéo, ce téléviseur 8K nous en a mis plein la vue avec les quelques boucles de démonstration en 8K disponibles, mais aussi avec de simples vidéos 4K YouTube « upscalées ».

Sur la photo ci-dessous, si vous avez l’œil (pas facile pour nous de partager ce point au travers d’une photo), vous remarquerez la différence de précision entre la dalle 8K (à gauche) et une dalle OLED 4K (à droite). Les lignes courbes sont bien plus lisses et régulières sur le téléviseur 8K qui, contrairement à la dalle UHD, n’affiche pas de crénelage (effet d’escalier).  A noter que cette photo est extraite d’une mire en 3840 x 2160 pixels, affichée sur les deux téléviseurs – et donc upscalée de manière très efficace par le téléviseur Samsung.

C’est tout l’avantage de la multiplication des pixels (33 millions en l’occurence) qui permet d’atteindre une plus haute résolution. En l’occurence sur ce 8K 75 pouces, la résolution est de 117 points par pouces, là où un téléviseur Ultra HD 55 pouces affiche une résolution de 80 ppp. 

Une belle fidélité des couleurs

Comme nous l’écrivions lors du test du Q9 de Samsung (lire notre test complet du Samsung QE65Q9FN), lorsque l’on parle de colorimétrie, les dalles QLED de Samsung n’ont désormais plus grand-chose à envier aux TV OLED proposées maintenant chez de nombreux constructeurs. Notre sonde de mesure est une nouvelle fois formelle : le mode cinéma de ce QE75Q900R est vraiment très bien calibré. En termes de justesse des couleurs et de fidélité des gris, le Delta E moyen en mode cinéma n’est que de 1,91, ce qui place cette télé devant certaines concurrentes OLED. Rappelons que plus le Delta E s’approche de 0, plus les couleurs sont fidèles.

En revanche, en mode standard ou dynamique, c’est beaucoup… beaucoup moins bon. L’image devient tout de suite beaucoup trop saturée.

Outre notre sonde dédiée à la mesure de fidélité des couleurs, celle que nous utilisons pour mesurer la luminosité et le taux de contraste est formelle elle aussi : les noirs sont (quasiment) parfaits et d’une régularité étonnante.

Sur les neuf mesures que nous avons réalisées sur notre mire AINSI, la mesure de noir varie à peine et, surtout, elle s’avère quasiment nulle. De 0,03 (0 étant le noir parfait) à 0,07, autant dire que les noirs sont… noirs. Ce qui n’empêche pas à ce téléviseur de bénéficier d’une intensité lumineuse hors normes.

Une dalle vraiment lumineuse…

Dans sa version 75 pouces, ce téléviseur intègre une dalle dont la luminosité maximale annoncée est de 4000 nits. Un pic lumineux que nous avons pu vérifier, à quelques dizaines de nits près (3989, exactement) à l’aide d’une sonde Konica Minolta CA 410. Rappelons que ce pic lumineux se mesure sur une mire blanche qui n’occupe qu’environ 10% de la surface d’affichage totale, avec la luminosité réglée à fond. L’intérêt de cette mesure pour le grand public reste toutefois discutable. C’est pourquoi nous mesurons aussi la luminosité moyenne, là encore en affichant sur l’écran une mire ANSI, quadrillée de noir et de blanc. En mesurant les neuf zones blanches, on obtient une luminosité moyenne de 600 cd/m².

voire un peu trop éblouissante

Si vous êtes plutôt du genre à regarder vos films et séries en version originale, avec les sous-titres, vous ressentirez alors rapidement les problèmes générés par cette dalle QLED. Les sous-titres étant de couleur blanche, l’électronique du téléviseur les interprètes comme « un appel de luminosité » pour rendre ce blanc bien éclatant. Cela provoque malheureusement deux effets indésirables. 

Le premier est l’impression d’être un peu aveuglé, ou en tout cas agressé par ces sous-titres trop lumineux – même en mode cinéma et surtout si vous regardez votre programme dans le noir.

Le second inconvénient est l’apparition d’un halo lumineux autour du texte. Un défaut propre à ce type de dalle utilisant un rétroéclairage par zone. Sur ce sujet, la technologie OLED sur laquelle chaque pixel produit sa propre lumière reste la plus efficace pour réduire tous les effets désagréables (blooming, clouding, etc.). 

Il est possible d’atténuer cet effet en activant le capteur de luminosité ambiante via les options du téléviseur. Il devient moins visible si vous êtes bien en face de la dalle, mais pas si vous êtes un peu excentré. Plus on se positionne en biais par rapport au téléviseur, plus l’effet de halo devient en effet perceptible.

Une véritable immersion dans les jeux 

Concernant les jeux vidéo, on ne va pas y aller par quatre chemins : ce téléviseur est très bon. Nous avons déjà publié un article dans lequel nous vous donnions nos impressions sur le jeu en 8K. Une expérience inédite rendue possible grâce à une machine de guerre que seules quelques personnes très aisées pourront se payer. C’est donc assez naturellement que nous sommes revenus sur un usage plus basique en connectant au téléviseur une Xbox One X, une PS4 Pro, mais aussi un PC équipé d’une NVIDIA GeForce RTX 2080 TI… s’il vous plaît !

Quelle que soit la source, l’expérience est assez dingue. D’abord parce que cette image de 1,9 m de diagonale provoque une véritable immersion, ensuite parce que le traitement de l’image est bon… voire très bon.
En mode « jeu vidéo », sur PC comme sur console, l’image est plutôt fluide et même avec des titres un peu datés, on peut se faire plaisir. C’est évidemment avec des jeux de dernière génération, à l’image de Red Dead Redemption 2, que ce téléviseur nous en met vraiment plein la vue. Ce qui n’empêche pas pour autant de relever des effets de déchirements dans l’image sur certains plans très rapprochés.

À lire : On a essayé un PC gamer taillé pour le jeu vidéo en… 8K

Samsung assure les mises à jour

Si le QE75Q900R a indubitablement déjà quelque chose de magique, il est évident qu’il n’exprime pas à plein ses possibilités en raison de l’absence de contenu 8K. Sur les critiques que nous portons à la gestion du rétroéclairage de la dalle (qui provoque des halos lumineux) comme sur la qualité de l’upscaling des sources en HD SDR (la TNT), Samsung promet que les prochaines mises à jour amélioreront son dernier-né. Une importante mise à jour devrait d’ailleurs être déployée d’ici la fin de l’année pour optimiser encore le traitement du Quantum Processor.

Mais la mise à jour plus importante arrivera plus tard et concernera le remplacement du boîtier One Connect. La connectique étant déportée, Samsung peut assurer la migration de ses connecteurs au standard HDMI 2.0 vers des connecteurs HDMI 2.1. Cette norme, dont le cahier des charges devrait être finalisé dans les prochaines semaines, permettra à Samsung de faire le nécessaire pour que son téléviseur supporte nativement le 8K, notamment à 60 images par seconde.

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