Test : Razer Blade 15, ce PC portable ultra compact est-il le joueur talentueux qu'on attendait ?

Le Blade 15 de Razer est le premier PC portable 15,6 pouces de la marque et espère bien s'imposer comme la référence des modèles ultrafins pour gamers fortunés, face aux modèles MSI, Asus ou encore Gigabyte. Un pari ambitieux, peut-être même un peu trop ?
L'avis de 01net.com
Razer Blade 15 (RZ09-02386)
- + La finition exemplaire
- + Une configuration musclée
- + L'écran Full HD mat à bord fin 144 Hz
- + L'endurance
- - Un boîtier qui aime les traces de doigts
- - La chauffe !
- - La disposition de la connectique
- - La luminosité trop faible de l'écran
- - Le clavier au confort particulier
3
Note publiée le 18/07/2018Performances
Mobilité
Affichage
Confort d'utilisation
Appréciation générale

De prime abord, difficile de ne pas trouver le Blade 15 séduisant. Razer est connu pour le soin particulier apporté à la conception et aux finitions de ses produits. Son boîtier noir en aluminium est donc très réussi, ses lignes affûtées impressionnent et, enfin, l'assemblage ne souffre d'aucun défaut. De plus, son poids de 2 kilos demeure très raisonnable pour un 15,6 pouces. Même celui de son chargeur est presque « léger » pour un PC gamer puisque évalué à 802 grammes. Et, petit conseil, ne l'oubliez pas lorsque vous partez en déplacement. Mais nous reviendrons sur l'endurance un peu plus loin.
Très séduisant, le boîtier Blade souffre toutefois d'un gros défaut. Il adore les traces de doigts. Quelle plaie ! Après plusieurs jours à manipuler la machine, elle est maculée, du dos de l'écran aux imposants reposes-mains. Il faut donc garder un chiffon à portée de main et penser à briquer l'appareil régulièrement, surtout si vous souhaitez épater vos amis ou briller en société, appareil en main.



Lors de notre première découverte de la machine, nous avions tout de suite critiqué la disposition de la connectique. Nous persistons et signons. Les sorties vidéo n'ont pas leur place sur le côté droit, là où la souris externe a toutes les chances de venir cavaler et de heurter les câbles des éventuels écrans externes reliés à la machine.
De plus, le fait que le Blade 15 fasse à la fois l'impasse sur la prise réseau filaire - pour les joueurs - et le lecteur de carte SD - pour les photographes et autres vidéastes - finit de nous chagriner.
Un clavier très déstabilisant, un touchpad agréable mais très grand



Si les joueurs utiliseront une souris externe à coup sûr, ce ne sera pas forcément le cas des autres utilisateurs qui se rabattront plus surement sur le touchpad. Sa surface de glisse est très, très importante comme on peut le voir sur la photo ci-dessus. Et pour ne rien gâcher, elle est très agréable à utiliser, réactive et réagit vraiment très bien aux manipulations à plusieurs doigts.
Petit conseil aux gamers, pensez à activer l'option Windows qui désactive le touchpad dès qu'un mulot externe est associé ou connecté à la machine et que vous lancez un jeu. Une précaution pour éviter qu'un mouvement de pouce malencontreux ne fasse changer l'angle de vue de la caméra alors que vous êtes sur le point d'abattre un adversaire dans un jeu de tir à la première personne.
Un écran qui donne le change en apparence
Lors de la présentation du Blade 15, Razer avait mis l'accent sur la fiche technique de son écran 15,6 pouces Full HD. Le revêtement mat pour lutter contre les reflets indésirables, le rafraîchissement à 144 Hz pour assurer plus de fluidité dans les jeux, une colorimétrie maîtrisée et la présence de bords ultrafins devaient le placer au-dessus de ses concurrents. Et, de prime abord, ces quatre caractéristiques font mouche, c'est indéniable.

En revanche, une fois passée à la sonde, la dalle IPS montre ses faiblesses et ses caractéristiques techniques viennent donc ternir le tableau idéal peint par Razer. La luminosité plafonne à 279 cd/m2 (moyenne maximale), une valeur en dessous de la moyenne généralement constatée.
Le taux de contraste, lui, est de 1018:1 ce qui explique que les couleurs soient aussi vives sur la photo ci-dessus. D'ailleurs, côté colorimétrie, nous n'avons pas décelé de faiblesse sur nos photos et vidéos témoins. Bilan, la machine obtient une mention Passable en Affichage mais de justesse. Et vu son prix, nous ne pouvons pas lui pardonner du tout.
Razer opte pour le traditionnel cocktail de composants pour PC gamer ultrafin
Pour contenter les appétits féroces des applications de retouche, de montage et, bien sûr, des jeux vidéo, Razer met le paquet. La configuration se compose d'un processeur Intel dernière génération, un Core i7-8750H à six coeurs, de 16 Go de mémoire (extensibles), d'un SSD de 512 Go (PCIe Gen 3 NVMe, remplaçable) et d'une carte graphique Nvidia GeForce GTX 1070 de type Max-Q.

Soumis à nos traditionnels tests, le Blade 15 se défend bien. Ce sont bien entendu ses prestations en jeu qui nous ont intéressés. Nous avons comparé les prestations du Blade 15 à celles de l'Asus Zephyrus M et du MSI GS65 Stealth Thin, toutes trois des machines ultrafines et haut de gamme.
Comme on peut le voir, dans nos titres références, la configuration génère entre 70,5 et 91 images par seconde dans les plus récents (The Division en Ultra, Rise of the Tomb Raider à fond en DX11 et DX12). Sachez également que la puce graphique génère entre 174 et 231 ips dans les références les plus anciennes ou dont le moteur graphique n'est pas gourmand.
En clair, les prestations offertes sont très satisfaisantes et ce, malgré une puce 3D moins puissante que son alter ego « classique ». Max-Q Design oblige, elle a vocation à se loger dans des machines fines, qui doivent moins consommer d'énergie pour rester nomades et, aussi, ne pas se transformer en barbecue géant dès que l'on lance un jeu. D'ailleurs...
Ce PC portable reptilien a le sang chaud
Pendant nos tests, nous avons été très surpris de constater deux choses. La première, c'est le relatif silence de la machine en fonctionnement et en jeu. Et ce, même en coupant le Whisper Mode de Nvidia qui, rappelons-le, permet de brider un peu plus la puce 3D pour que celle-ci ne chauffe pas trop et que, de fait, la ventilation reste sous le seuil des 40 dB. Nous avons mesuré un niveau de nuisances sonores de 42 dB maximum ce qui est, somme toute, audible mais raisonnable pour une machine aussi fine et puissante.
Seconde surprise, nous avons été pris de violentes crises de sudation palmaires pendant que nous testions la machine. Nous qui pourtant n'y sommes pas très sujets, nous avons mis cela sur le compte de la température estivale. Toutefois, même dans des pièces bien climatisées, nos mains demeuraient moites. Ni une, ni deux, nous avons empoigné notre pistolet à imagerie thermique.
Comme on peut le voir sur la photo ci-dessous, la chaleur monte jusqu'à 56°C sur le haut du clavier et se diffuse, minute après minute, sur une très grande partie de ce dernier. Ainsi, il fait vite très chaud sur le plateau... de quoi se tenir les mains à température cet hiver !


En clair, la marque aux trois serpents sacrifie le thermomètre sur l'autel du silence. Et la chaleur ressentie sur le boîtier n'est que la partie visible de l'iceberg. Est-il vraiment utile de préciser que le processeur est victime de crises de throttling ? Dès que l'on chatouille très fortement la plateforme et plus particulièrement le processeur et le GPU en même temps, le Core i7 est obligé d'abaisser ses fréquences à des valeurs comprises entre 1,8 et 2 GHz pendant 10 minutes puis, ensuite, entre 1,65 et 1,9 GHz.
Le CPU agit de la sorte pour éviter un gros coup de chaud et se voir contraint de réduire encore la voilure voire se mettre en sécurité et éteindre la machine. Selon nos relevés, en phase de stress, les coeurs atteignent tous des températures assez élevées comprises entre 87 et 95°C de façon constante et ce, au bout de 5 minutes de sollicitation soutenue. Pour rappel, la limite maximale de température donnée par Intel est de 100°C.
De son côté, le GPU atteint 90°C en moins de 6 minutes, y plafonne mais n'abaisse pas ses fréquences. En revanche, le mode GPU Boost, lui ne s'enclenche pas car l'enveloppe thermique ne le lui permet pas.
Rappelons que nos tests sont très lourds et ne reproduisent pas forcément la sollicitation matérielle causée par la plupart des applications, souvent moins exigeantes. Toutefois, un jeu bien gourmand en ressources, poussé à fond pourra aisément provoquer ce type de comportement.
Avant de parler de l'endurance de la machine, faisons un dernier détour par le wattmètre. Il affiche 13,3 watts lorsque la machine ne fait rien de particulier, et 175,2 watts en pleine activité, avant que la plateforme ne throttle, bien entendu.
Autonomie confortable
Soumis à nos traditionnels tests d'endurance, le Blade 15 tient plus de 6 heures en utilisation polyvalente. En lecture vidéo HD, écran à fond, il parvient à atteindre 6 h 44 mais, dès qu'on lui demande d'afficher des films en 1080p (x265), l'autonomie redescend à 4 h 37.
Précisons enfin qu'à la suite de commentaires lus sur différents sites francophones ou anglo-saxons ayant testé le Blade 15, nous avons fait varier le taux de rafraîchissement de la dalle pour voir si cela impactait ou non l'endurance de notre unité de test. Nous avons constaté un écart de 17 minutes au pire.
Fiche technique Razer Blade 15 (RZ09-02386)
Processeur | Intel Core i7-8750H |
Mémoire vive (RAM) | 16 Go |
Capacité de stockage principal | 512 Go |
Taille d'écran | 15.6 " |
Puce graphique | Nvidia GeForce GTX 1070 Max-Q |
Les plus
- + La finition exemplaire
- + Une configuration musclée
- + L'écran Full HD mat à bord fin 144 Hz
- + L'endurance
Les moins
- - Un boîtier qui aime les traces de doigts
- - La chauffe !
- - La disposition de la connectique
- - La luminosité trop faible de l'écran
- - Le clavier au confort particulier