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TV sur ADSL le test qualité

Netteté de l’image, respect des couleurs, temps de zapping, nous avons évalué la qualité des trois offres de télévision par la ligne du téléphone. Seulement six mois après son inauguration par Free, la TV sur ADSL est déjà (presque) au point.

La publicité fait rêver : on peut désormais recevoir des centaines de chaînes de télévision avec une ligne de téléphone et un abonnement ADSL. Du cinéma, du sport, des chaînes étrangères et même des films à la demande.Trois opérateurs se sont lancés dans l’aventure de la TV sur ADSL, avec des formules bien différentes : Free, France Télécom et Neuf Telecom. Free a assemblé son propre bouquet de chaînes, accessible à l’aide de son modem haut débit, la Freebox, qui fait aussi office de décodeur télé. L’abonnement à l’ADSL inclut automatiquement une cinquantaine de chaînes, les autres étant proposées à l’unité, en option payante. France Télécom et Neuf Telecom ont préféré s’allier à des diffuseurs traditionnels, respectivement TPS et CanalSatellite. France Télécom commercialise un service spécifique, MaLigneTV qui donne accès à un ‘ portail de télévision ‘ sur lequel on trouve un service de films à la demande et qui permet d’accéder à TPS en branchant un décodeur sur le modem ADSL. Il faut donc souscrire trois abonnements : l’ADSL chez Wanadoo, MaLigneTV chez France Télécom et TPSL chez TPS… Pas facile à comprendre. Neuf Telecom a opté pour une formule plus simple : l’ADSL 2 Mbit/s permet ­ sans option supplémentaire ­ de s’abonner auprès de CanalSatellite et de recevoir la télé en reliant un décodeur au modem haut débit.

La qualité de l’image varie d’une offre à l’autre

Les chaînes proposées par les trois opérateurs n’ont pas non plus beaucoup en commun : du bouquet de Free, assemblage pas très heureux des programmes d’AB et de chaînes étrangères, à l’offre de CanalSatellite reprenant les chaînes les plus regardées sur le câble et le satellite (voir tableau ci-contre).Autre élément de différenciation, et non des moindres : la qualité de l’image et la facilité de navigation, qui varient aussi fortement d’un opérateur à l’autre (voir tableau ci-contre). Notre laboratoire a mesuré l’amplitude du signal composite envoyé à la télévision : en théorie, il ne doit pas dépasser 1 volt. Si les décodeurs de TPS (France Télécom) et CanalSatellite (Neuf Telecom) se conforment à la norme, Free la dépasse régulièrement. Nous avons observé que la Freebox générait des parasites sur le téléviseur ; un phénomène peut-être lié à l’amplitude hors norme du signal.Enfin, nous avons aussi évalué, avec un jury composé de journalistes et d’ingénieurs, la qualité de l’image (netteté, respect des couleurs, etc.). Variant sensiblement d’une offre à l’autre, elle est directement liée à la technique de compression du flux vidéo mise en ?”uvre. La majorité des chaînes sont produites à un débit variant de 2 à 8 Mbit/s. Pour les diffuser par l’ADSL, il faut les compresser pour ne pas dépasser 3,5 Mbit/s. Le savoir-faire des diffuseurs et la qualité des encodeurs utilisés rentrent alors largement en jeu. En plus de l’encodage, la qualité de l’image finale est aussi étroitement liée à la source d’acquisition des programmes : Free récupère les siens à partir du satellite, et pâtit donc des défauts de compression causés par ce mode de diffusion ; TPS et CanalSatellite encodent une partie des chaînes depuis leur centre de diffusion et bénéficient donc d’une source de meilleure qualité. Globalement, ce test est positif : les trois offres fonctionnent après seulement six mois d’expérimentation. D’ici à la rentrée, France Télécom devrait proposer les programmes de CanalSatellite sur MaLigneTV, tandis que Tiscali devrait ouvrir un service de vidéo à la demande avec des films issus de plusieurs catalogues, vendus soit à l’acte, soit avec un abonnement forfaitaire.

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Alain Steinmann