Depuis le 20 août, les abonnés en haut débit de Neuf peuvent télécharger à volonté de la musique, sans aucun supplément ! Le FAI vient en effet d’ouvrir un tout nouveau service, baptisé Neuf Music, permettant de récupérer
tout ou partie du catalogue numérique d’Universal Music en toute légalité. Un joli pavé dans la mare, histoire d’attaquer la rentrée en beauté…En pratique, ce nouveau service se décline en deux formules. La première, estampillée Neuf Music Initial, est incluse dans l’abonnement ‘ 100 % Neuf Box ‘, nouveau fer de lance du
FAI. Facturé 29,90 euros par mois, il comprend l’accès à Internet en haut débit (en ADSL pour le moment), la Neuf Box (avec son interface Wi-Fi), le dégroupage total (avec les appels téléphoniques illimités vers les postes fixes en France
métropolitaine), la télévision (avec plus de 200 chaînes, de la haute définition et un service de vidéo à la demande) et un système de stockage en ligne, auxquels s’ajoute désormais le téléchargement de musique. Précision importante, si l’abonné
peut effectivement récupérer autant de titres qu’il le souhaite, il ne peut faire son marché que dans l’une des neuf catégories proposées (Variété française, Pop, World, etc. ). Pas question de varier les genres selon les humeurs ou les
envies : on est ‘ prié ‘ de rester dans le style que l’on a sélectionné…
De la location, pas d’achat…
Pour lever cette limitation, et disposer d’un choix bien plus vaste, il faut adopter la seconde formule, dénommée Neuf Music Optimal, qui donne accès à l’ensemble du catalogue musical d’Universal Music (vidéoclips compris), sans
contrainte de genres. A la différence de Neuf Music Initial, il faut cette fois mettre la main au porte-monnaie et s’acquitter d’un abonnement supplémentaire de 4,99 euros par mois (sans engagement de durée précise le FAI). Une somme tout à fait
raisonnable quand on songe qu’elle permet de piocher à volonté parmi quelque 150 000 titres, tous styles confondus…Attention toutefois : quelle que soit la formule adoptée, le service Neuf Music s’apparente davantage à de la location qu’à de l’achat. En effet, selon un principe inauguré il y a exactement deux ans par Yahoo! (avec la formule
Yahoo! Music Unlimited), l’abonné ne peut ‘ utiliser ‘ les morceaux qu’il a téléchargés que pendant la période où il paye son abonnement. Dès qu’il l’interrompt, sa discothèque devient
inexploitable ! Rien à voir donc, avec l’achat de musique tel qu’il se pratique chez les disquaires en ligne comme iTunes Music Store ou FnacMusic. Pour autant, le système mis en place par Neuf se montre assez souple au quotidien ; il
autorise l’abonné à télécharger les morceaux sur trois ordinateurs et à les transférer sur autant de baladeurs et de téléphones mobiles qu’il le souhaite. Ou, plus exactement, qu’il le peut… En effet, à l’instar de plusieurs sites de
téléchargement légal de musique, Neuf a opté pour la technologie de Microsoft, qui repose sur le format WMA protégé par DRM. Un choix qui impose l’emploi du Lecteur Windows Media 10 ?” et donc la plate-forme Windows ?”, qui limite les
transferts aux appareils compatibles, en excluant de fait les utilisateurs de Mac et d’iPod… En outre, les abonnés devront connecter leurs baladeurs et leurs téléphones au moins une fois par mois pour mettre à jour leurs droits.Toutefois, malgré ses contraintes et ses limitations, le service Neuf Music est intéressant à plus d’un titre. D’abord, il apparaît au moment où Nicolas Sarkozy compte s’attaquer au problème du téléchargement illégal. Le gouvernement
a en effet chargé une commission spéciale de trouver de nouveaux moyens de lutte contre le piratage d’?”uvres audiovisuelles, en envisageant à la fois un système de ‘ riposte graduée ‘ et le
développement de l’offre légale. Ensuite, même s’il n’en prend pas le nom, il s’apparente à la fameuse ‘ licence globale ‘ souhaitée par de nombreux internautes et refusée par les majors ?”
suivies par le gouvernement qui ne l’a pas inscrite dans la loi DAD VSI (sur le droit d’auteur et les droits voisins dans la société de l’information). En clair, l’autorisation de télécharger à volonté, des ?”uvres cinématographiques ou musicales
contre le paiement d’une redevance ?” qui serait reversée ensuite aux divers ayant droit. Selon les calculs et les sondages effectués par plusieurs associations, la plupart des internautes seraient prêts à payer 5 euros par mois pour cela.
Soit, à un centime près, le prix de l’offre Neuf Music Optimal…Bien sûr, le service de Neuf n’offre pas toute la souplesse dont rêve les adeptes du téléchargement libre, d’autant qu’il se limite pour le moment au seul catalogue d’Universal Music. Mais rien n’interdit de penser qu’au-delà des six
mois sur lesquels porte l’accord d’exclusivité signé entre les deux sociétés, le FAI étoffe son offre avec d’autres partenaires… Ni d’imaginer qu’elle s’étende un jour, une fois que les mentalités auront évolué et que les modèles financiers
seront validés, vers le cinéma… Après tout, il ne s’agit que d’un premier pas…
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