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L’ère du patch

‘ Il est tout à fait logique que votre téléphone mobile ne fonctionne pas correctement, car vous n’avez pas installé la dernière mise à jour de…

‘ Il est tout à fait logique que votre téléphone mobile ne fonctionne pas correctement, car vous n’avez pas installé la dernière mise à jour de son logiciel interne ‘. Implacable. J’ai
donc suivi les instructions du conseiller clientèle de mon opérateur : pour rétablir le fonctionnement normal de mon téléphone, je l’ai ‘ patché ‘. Ça tombait plutôt bien, puisque je devais aussi
‘ patcher ‘ ma platine DivX pour qu’elle accepte de lire certains de mes films et ‘ patcher ‘ le système d’exploitation de mon PC pour éviter les attaques
de pirates. Pendant ce temps-là, mon modem haut débit téléchargeait le dernier ‘ patch ‘ indispensable pour profiter du guide des programmes de la TV par ADSL. C’est un fait : nous sommes entrés
dans l’ère du patch, partout, tout le temps. Et il n’y a pas de quoi s’en réjouir, car le patch représente en réalité le mépris total du consommateur. D’abord parce qu’il permet aux fabricants de livrer des produits mal finis et mal testés, avec la
promesse de réparer ensuite. Si le constructeur de ma machine à laver réussit à fabriquer un produit fonctionnel du premier coup, on ne voit pas trop pourquoi le concepteur d’une platine DivX n’y arriverait pas. Ensuite, parce que le patch permet
aux fabricants de faire supporter à l’utilisateur une partie du coût du contrôle qualité, de le traiter comme un bêta testeur qui signale les anomalies et espère que, dans sa ‘ bonté ‘, le constructeur
lui donnera un patch corrigeant les problèmes et ajoutant des fonctions indispensables. Le patch est devenu symbole d’un système où le client n’est plus roi mais cobaye, et doit se contenter qu’un constructeur veuille bien lui vendre un produit
défectueux.

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Alain Steinmann