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Le vrai poids des kilo-octets

Nous l’avons tous constaté, la capacité annoncée des disques durs est loin d’être gravée dans le marbre. Mais où sont donc passés les précieux gigaoctets qui nous ont été vendus ?

On achète un disque dur de 80 Go et voilà qu’on se retrouve avec une capacité de stockage de 78 ou 76 Go, voire moins… Mais avant de se lancer dans la quête des octets perdus sur ce disque dur, il nous faut préciser que toutes les explications qui suivent sont aussi valables pour tous les supports informatiques : disques durs bien sûr, mais aussi CD, DVD, cartes mémoires, disquettes, etc. Tous ces médias enregistrent une foule d’informations sous forme numérique, c’est-à-dire une suite de 0 et de 1 : les bits. Huit bits forment un octet(ou Byte en anglais). Il ne faut donc pas confondre le Byte avec le bit, huit fois moins volumineux.Ce qui est à l’origine d’une première confusion puisque, de même qu’il faut huit bits pour obtenir un octet, il faut 80 Mbits(mégabits) pour faire 10 Mo(mégaoctets) ou MB(pour MegaBytes). Toujours est-il que, quelle que soit l’unité utilisée, les chiffres des unités de stockage actuelles deviennent astronomiques. Pour les raccourcir, on a utilisé des préfixes comme kilo et méga, et maintenant giga et même téra. Mais, dans la vie courante, un homme pesant 70 000 grammes fait bien 70 kilogrammes alors qu’en informatique un disque de 80 gigaoctets ne pèse pas forcément 80 milliards d’octets. Pourquoi ? Parce qu’en réalité, il faut 1 024 octets pour faire un kilo-octet(Ko), puis 1 024 Ko pour faire 1 mégaoctet(Mo) et puis 1 024 Mo pour faire un gigaoctet(Go). Un écart d’environ 7,3 % sépare le chiffre arrondi de la réalité. Ce qui peut être négligeable quand on compte en Ko mais l’est moins en Go, voire en To. Il va sans dire que les constructeurs utilisent celui qui permet d’annoncer les plus gros stockages sur l’emballage des produits.

Un formatage castrateur

Sorti de l’emballage, le disque dur doit être formaté pour pouvoir être utilisable. Ce passage obligé aussi lui fait perdre de sa capacité. Le formatage consiste en un découpage de la surface du disque en une multitude de zones élémentaires(les clusters). Une autre partie du disque est réservée au système d’adressage des fichiers : elle contient les informations sur leur localisation à la surface du disque, et n’est donc pas comptabilisable comme espace libre du disque dur après formatage. Sa taille se réduit donc d’autant. C’est la somme des clusters qui donne donc la capacité réellement utilisable pour le stockage de fichiers. Pour l’exemple, nous avons utilisé un disque de 30 Go que nous avons découpé puis formaté en quatre partitions. Il nous restait au final 27,93 Go d’espace utilisable… Ce n’est pas pour autant que l’on peut y mettre 27,93 Go de données. En effet, chaque fichier dont la taille est inférieure à celle d’un cluster en occupera un entier. De même, un fichier d’une taille supérieure occupera autant de clusters que nécessaire, et le dernier, même à peine utilisé, lui sera entièrement réservé. C’est un peu comme le principe de la minute indivisible quand vous téléphonez : là, chaque cluster entamé est dû.

Méfiez-vous des partitions cachées

Autre cas classique de disparition de capacité de stockage : vous achetez un PC complet chez un grand constructeur et, ô surprise, le disque dur ne donne pas les 80 Go annoncés, même en tenant compte des pertes dues au formatage. Il vous manque encore alors généralement de 2 à 4 Go. Toutes ces pertes ajoutées bout à bout, cela commence à faire beaucoup ! Les grands fabricants rogneraient-ils les capacités des disques durs pour faire des économies d’échelle ? Pas du tout ! En fait, cette fois-ci, c’est la présence d’une partition cachée qui est en cause. La partition de restauration en question permet de récupérer le système d’exploitation tel qu’il était au moment de l’achat de l’ordinateur. Certains constructeurs vous proposent de sauvegarder vous-même les données de la partition de restauration en gravant son contenu sur un ou plusieurs CD. Sinon, il est toujours possible de la faire apparaître et de la supprimer, avec les risques que cela comporte ! Des outils comme Partition Magic sont alors indispensables pour procéder à l’affichage et à la suppression. Mais, en cas de problème, il faudra réinstaller Windows, puis ses pilotes, et enfin les logiciels… si ces programmes sont disponibles ailleurs que dans la partition de restauration. Un point à vérifier avant tout effacement inconsidéré !

Des fichiers cachés bien présents

En additionnant la taille de tous les fichiers visibles dans l’explorateur de Windows, on n’obtient pas la capacité occupée sur le disque dur. De l’espace de stockage a donc encore disparu. Mais où ? Tout simplement dans les fichiers cachés. Ce sont des fichiers système très sensibles qui n’apparaissent pas dans le Poste de travail. Ainsi personne ne risque d’altérer le bon fonctionnement de Windows. Si ces fichiers ne sont généralement pas très gros, deux font exception : le fichier d’échange temporaire et le fichier d’hibernation. Le premier sert à compenser un manque de mémoire de l’ordinateur. Windows utilise alors une partie du disque dur pour stocker des informations dans une sorte de mémoire virtuelle, amputant d’autant son espace libre. Il est déconseillé de désactiver cette fonction, au risque de voir les performances s’effondrer et certains logiciels ne plus fonctionner. Quant au fichier d’hibernation(hiberfil. sys), il recueille le contenu des barrettes de mémoire au moment d’une mise en veille prolongée. La taille de ce fichier est donc égale à la capacité des barrettes mémoire de l’ordinateur : communément 128 à 512 Mo. Pour récupérer cet espace, il suffit de désactiver la mise en veille prolongée dans la fenêtre des options d’alimentation accessibles dans le Panneau de configuration.

Du temporaire qui dure

Les fichiers temporaires créés ici ou là sont aussi une source de perte de place sur un disque dur. La quasitotalité des logiciels en produit pendant leur fonctionnement mais tous ne laissent pas l’endroit aussi net qu’il l’était en entrant. Ce sont sans aucun doute les navigateurs Internet comme Internet Explorer qui sont les plus grands producteurs de temporaire. Chaque fois que l’on se connecte à Internet et que l’on surfe, le contenu des pages visitées est stocké sur le disque dur dans un dossier Temporary Internet Files de Windows. Ce fichier est caché par le système et se remplit régulièrement, pouvant occuper jusqu’à 5 ou 10 % du disque dur. Heureusement, il est facile de le purger en passant par la commande Options du menu Outils d’Internet Explorer. Dans la boîte de dialogue qui s’affiche il suffit de cliquer sur le bouton Supprimer les fichiers de la zone Fichiers Internet temporaires

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Frédéric Métailié