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Le pachyderme endormi

Electronic Arts vient de tomber de son piédestal. Il s’est fait ravir la place de premier éditeur de jeux vidéo au monde par Activision Blizzard, groupe…

Electronic Arts vient de tomber de son piédestal. Il s’est fait ravir la place de premier éditeur de jeux vidéo au monde par Activision Blizzard, groupe né de la fusion de Vivendi et d’Activision. Bien sûr, tout cela est avant tout une affaire de gros sous. Et il y a fort à parier que le géant américain ne tardera pas à répliquer. Electronic Arts ne détient-il pas déjà près de 25 % du capital d’Ubi Soft, le ‘ petit ‘ éditeur français qui pèse à lui tout seul 1 milliard de dollars de chiffre d’affaires ? Et, pourtant, au-delà de l’aspect financier que les journaux ont largement commenté, qu’en est-il de l’aspect ludique ? Car, après tout, c’est de jeux vidéo qu’il s’agit. Eh bien, de ce point de vue, on se demande comment Electronic Arts a pu rester si longtemps au sommet. En effet, si l’on se penche sur les jeux développés par le géant américain ces dernières années, que trouve-t-on ?Peu de nouveautés et énormément de déjà-vu. Les Sims 2 illustrent à merveille la philosophie d’Electronic Arts. Lancé en 2004 avec un minimum d’innovations par rapport à la version précédente, le jeu s’est étoffé en trois ans de, tenez-vous bien, 13 extensions, vendues entre 20 et 35 euros pièce. Un maximum de profit pour un minimum de créativité. Ce raisonnement s’applique plus encore aux simulations sportives dont Electronic Arts est un immense pourvoyeur. Les versions de Fifa, NHL ou NBA Live éditées chaque année avec la régularité d’un métronome se suivent et se ressemblent. Et que dire de Tiger Woods PGA Tour 2008, dans lequel les commentaires des chroniqueurs sportifs, identiques d’une année sur l’autre, n’ont jamais été traduits en français ? Mais dans lequel on trouve, tout au long des parcours de golf, d’énormes panneaux publicitaires des Simpsons, le nouveau jeu de l’éditeur. Très classe, et tellement réaliste ! Pourtant, un nouveau jeu en cours de développement pourrait apporter un peu de fraîcheur à cet édifice monolithique. Il s’agit de Spore, développé par le génial Will Wright, à qui on doit Sim City et les Sims. Dans ce jeu de gestion, dont le lancement est prévu pour 2008, il sagit de développer une civilisation galactique ultramoderne à partir du même et unique organisme monocellulaire. Un concept résolument novateur. Il était temps.

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Philippe Fontaine