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Le long parcours d’un programme TV

1 – La naissance chez les éditeurs de chaînes de télévisionParallèlement à sa diffusion ‘ normale ‘par ondes hertziennes, câble ou satellite, chaque programme TV est…

1 – La naissance chez les éditeurs de chaînes de télévision

Parallèlement à sa diffusion ‘ normale ‘par ondes hertziennes, câble ou satellite, chaque programme TV est transmis en numérique au fournisseur d’accès. Ces flux vidéo sont encodés en DVB, le format utilisé pour la télévision par satellite.

2 – La mise en forme chez le fournisseur d’accès à Internet

Les programmes envoyés par les chaînes de TV sont reçus en continu par le centre de diffusion télévisuelle du FAI, où des ordinateurs les convertissent à la volée en MPeg2 avant de les rediffuser sur le réseau. Le centre de diffusion télévisuelle du FAI héberge le serveur qui gère l’accès aux chaînes payantes. Il peut accueillir des serveurs de vidéo à la demande.

3 – Le transit dans le réseau du fournisseur d’accès

Le réseau en fibres optiques du fournisseur d’accès véhicule les programmes du centre de diffusion télévisuelle jusqu’aux centraux téléphoniques des différentes villes où le service de télévision par ADSL est proposé. Ce réseau est par ailleurs relié à Internet et aux infrastructures des opérateurs de téléphonie.

4 – La distribution dans les centraux téléphoniques

Tous les concentrateurs de lignes ADSL (Dslam) du FAI reçoivent en permanence la totalité des programmes proposés aux abonnés. Mais ils ne transmettent à chaque abonné que le flux vidéo correspondant à la chaîne regardée. Avant de délivrer des programmes payants, les Dslam contactent le serveur de gestion des droits d’accès situé dans le centre de diffusion pour vérifier que les abonnements correspondants ont bien été souscrits.

5 – La réception chez l’abonné

La restriction de distance entre l’abonné et son central téléphonique est un peu plus importante que pour un simple accès à Internet haut débit par ADSL : pas plus de 2 km (contre 3 km). Sinon, le seul équipement spécifique est le décodeur TV sur ADSL qu’on relie au téléviseur par un câble Peritel. Ce boîtier se branche sur le modem ADSL ­ ou sur la prise téléphonique murale, lorsqu’il dispose d’un modem intégré. Le modem se charge de séparer les différents types de données (Internet, TV et téléphone dans le cadre des offres ‘ triple play ‘) et envoie le flux vidéo au décodeur pour qu’il le décompresse à la volée grâce à son circuit MPeg2.La télécommande fournie avec le décodeur permet de zapper d’une chaîne à l’autre. Le décodeur transmet chaque demande de changement de chaîne au Dslam auquel il est rattaché. L’opération prend environ une demi-seconde. Il y a quand même une difficulté : faire cohabiter harmonieusement les trois types de flux (vidéo, trafic Internet et voix) dans les mêmes tuyaux. Le transit des paquets de données contenant de la vidéo ou de la voix ne doit pas être ralenti par les opérations d’acheminement de ceux qui correspondent à des séances de surf, des échanges de courriels, des téléchargements de fichiers, etc. Sinon, les conversations téléphoniques seraient hachées et la réception des programmes, qui s’effectue en streaming (diffusion continue, sans téléchargement de fichier) manquerait de fluidité.

Deux méthodes en compétition

Deux méthodes s’opposent. La première consiste à identifier la nature de chaque paquet (en leur associant une sorte d’étiquette, ce que permet, par exemple, la technologie MPLS) et à demander aux routeurs du réseau de travailler ‘ intelligemment ‘pour transmettre en priorité ce qui est urgent. C’est, a priori, l’approche de France Télécom, qui doit composer avec les équipements ATM de son réseau. La seconde est plus simpliste, mais tout aussi efficace : allouer à chaque type de flux plus de bande passante qu’il n’en exige et les véhiculer dans des tuyaux séparés en les transmettant sur des longueurs d’onde différentes. C’est la démarche revendiquée par Free, qui utilise des liaisons Gigabit Ethernet, comparables à celles des réseaux des grandes entreprises.Dans les centraux téléphoniques, où les concentrateurs de lignes ADSL (Dslam) effectuent la jonction entre les réseaux des FAI et les lignes téléphoniques des abonnés, les débits sont plus comptés que dans le c?”ur des réseaux : tout juste 5,5 Mbits/s par abonné, à condition d’habiter à moins de 2 km de son central téléphonique. Ces 5,5 Mbits/s sont juste suffisants pour les offres de type ‘ triple play ‘(Internet à 1 024 Kbits/s + téléphone + TV) : en limitant à 3,5 Mbits/s la bande passante allouée à la télé, ils n’autorisent qu’une définition de 576 ?- 480 points (on est loin de la haute définition !) et interdisent aux décodeurs TV sur ADSL de recevoir deux chaînes à la fois. Impossible d’enregistrer une émission tout en en regardant une autre. Cruel défaut ! La télévision sur ADSL nécessite donc une fine orchestration des dialogues entre les concentrateurs de lignes ADSL (Dslam) et le modem ADSL de l’abonné pour empêcher que les accès Internet nuisent à la qualité de réception TV en empiétant sur la bande passante affectée à la télé. France Télécom utilise la technologie MultiVC pour éviter ce type de problème. Seuls les modems ADSL compatibles avec cette technologie peuvent être utilisés. Pour sa part, la Freebox (le modem décodeur de Free) semble s’en remettre aux mécanismes de gestion de qualité de service intégré au protocole de communication IP (QoS). L’efficacité de l’approche reste à vérifier : lors de l’ouverture du service, de nombreux abonnés Free ont goûté à des débits Internet de 5 Mbits/s… avec, en contrepartie, un écran noir sur le téléviseur ! La technologie n’en est qu’à ses premiers balbutiements.

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Eric Larcher