Passer au contenu

Le droit de partager ses ?”uvres

Vous pouvez acheter l’ouvrage Du bon usage de la piraterie, de Florent Latrive, journaliste à Libération, en librairie au prix de 18 euros, ou bien le…

Vous pouvez acheter l’ouvrage Du bon usage de la piraterie, de Florent Latrive, journaliste à Libération, en librairie au prix de 18 euros, ou bien le télécharger gratuitement et légalement sur un site spécialisé. L’alternative peut d’abord laisser perplexe : pourquoi la version imprimée serait-elle payante et la numérique, gratuite ? Selon son éditeur, Exils, l’auteur de cette réflexion sur la propriété intellectuelle a souhaité être cohérent avec son livre. Florent Latrive, comme de nombreux artistes dans le monde, utilise en effet la licence Creative Commons (CC). Le principe a de fortes similarités avec la licence GPL (Gnu Public Licence) utilisée dans le monde Linux. Grâce à ces contrats, les auteurs d’?”uvres numériques (texte, image, son, etc.) peuvent préciser à leur public les conditions d’utilisation de leurs créations.Contrairement au copyright qui interdit toute reproduction, la CC vise à fixer à l’avance les possibilités de partage de tout ou partie d’une ?”uvre. L’auteur peut ainsi choisir entre plusieurs types de contrats, établis à partir de la combinaison des quatre conditions suivantes : souhaite-t-il autoriser les internautes à diffuser librement, par exemple, des photos à condition que son nom soit mentionné ? Refuse-t-il tout usage commercial ? Accepte-t-il que son ?”uvre soit modifiée ou exige-t-il au contraire qu’elle soit réutilisée dans son intégralité ? Le magazine américain Wired de novembre livre une compilation de 16 titres sur un CD estampillé CC. L’ensemble de ces artistes (l’ex-Talking Heads David Byrne, le ministre de la Culture et musicien brésilien Gilberto Gil, les Beasties Boys, etc.) autorise donc les auditeurs à copier librement les morceaux, à les échanger, à créer des échantillons et à les remixer. En France, les licences CC ont officiellement été lancées le 19 novembre.Sans attendre que le Centre d’étude et de recherche de science administrative (Cersa) peaufine la traduction de ces contrats, le site Arte Radio a déjà recours à cette licence en vue de soutenir ‘ une diffusion libre de ses créations et reportages hors de la sphère marchande ‘. L’internaute est ainsi autorisé à télécharger, échanger sur des réseaux peer-to-peer et même à graver les 460 fichiers audios MP3 mis à sa disposition. La culture cesserait donc dêtre seulement un produit commercial ?

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Valérie Quélier