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Le casse-tête de l’archivage !

Par souci de sécurité, faudrait-il passer sa vie à copier et recopier ses données numériques sur des supports à la pointe du progrès ?

Vous êtes-vous déjà demandé ce que vont devenir les données numériques que vous avez soigneusement stockées ? Dans quelques dizaines d’années, par exemple, si vos enfants trouvent un vieil ordinateur, un vieux disque dur, des CD ou des DVD dans un placard, les fichiers seront-ils encore lisibles ? Le problème est d’autant plus complexe qu’il fait intervenir les médias (CD, DVD, etc.), le matériel (disque dur, graveur) et le logiciel (compatibilité des formats de fichiers).Pour l’archivage des données, les CD et DVD sont devenus les supports les plus utilisés car ils ne coûtent pas cher. Le fabricant Verbatim a effectué des tests de vieillissement sur ces médias et obtenu une durée de vie d’environ cent ans pour les CD-R et les DVD-R. Mais ces tests ont été réalisés dans des conditions de gravure et de stockage idéales, avec des disques d’excellente qualité. Hélas, les consommateurs achètent souvent des disques No name (sans marque) à prix discount, de moins bonne qualité, et sont loin de les manipuler dans des conditions de laboratoire ! C’est pourquoi il est conseillé de vérifier en lecture et, le cas échéant, de dupliquer ses médias tous les deux à trois ans.Une autre approche consiste à archiver régulièrement ses données sur disque dur. Le disque externe devient une solution abordable et pérenne à moyen terme, même si les fabricants ne fournissent pas d’informations sur leur longévité moyenne (uniquement le MTBF, qui indique le temps moyen entre chaque panne et non pas la durée de vie). On ne peut que supposer qu’elle doit être supérieure ou égale à la période de garantie (trois ou cinq ans). Les plus paranoïaques opteront donc pour une unité externe dotée de deux disques en Raid 1 (duplication des données).En ce qui concerne les logiciels, l’émulation (ou la virtualisation) est une solution qui a du sens. ‘ L’émulation consiste à essayer de cloner l’environnement d’un ordinateur, ce qui permet de présenter les données de telle façon qu’elles apparaissent authentiques. Parmi les technologies utilisées dans ce cadre, on trouve les machines virtuelles qui permettent, par exemple, de booter une version de Windows 1.0, si c’est le seul OS sur lequel le format original des données peut être visualisé ‘, explique Bernard Ourghanlian, de Microsoft (voir interview ci-contre). Une solution viable, mais qui nécessite une bonne connaissance des outils de l’époque.Enfin se pose le problème des formats de fichiers. Si nous n’avons aucune certitude sur la disparition de certains d’entre eux, beaucoup sont devenus des standards soit officiels, soit officieux. Citons le JPeg pour la photo, le MP3 pour l’audio, ainsi que le MPeg2 pour la vidéo. Le DivX est plus problématique car il cache plusieurs codecs avec leurs différences et leurs incompatibilités. Problème similaire pour les formats bureautiques de Microsoft, même si une avancée significative a été faite avec les spécifications détaillées permettant de concevoir, par exemple, des convertisseurs. Ainsi, la seule garantie de pérennité pour un document ne contenant que du texte est de l’enregistrer au format… texte ASCII !

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François Bedin