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La saga des viseurs

L’Olympus E330 bouscule la classification jusque-là bien assise entre, d’un côté, les compacts et, de l’autre, les reflex et leur visée à travers l’objectif. C’est l’occasion de faire un petit point sur la saga du viseur, un des éléments sans doute les plus méconnus des appareils photo et pour tant un de ceux qui a connu le plus grand nombre de déclinaisons.

Le viseur est un des dispositifs peut-être le moins connu des appareils photo. D’un point de vue superficiel, il y a deux options : soit le viseur optique des compacts, soit le système des reflex. En pratique, les systèmes de visée recouvrent des dispositifs à la fois plus nombreux, plus complexes et souvent plus originaux. Saviez-vous, par exemple, qu’il a existé des appareils reflex prenant la photo avec un objectif différent de celui qui sert à la visée, ou encore d’autres dont le miroir immobile était semi-transparent ?Avant de nous lancer dans une énumération des différentes solutions techniques, revenons au point de départ : à quoi sert le viseur ?La question peut sembler stupide : le viseur sert à cadrer la photo ! Certes, il sert à cadrer la photo, mais ce n’est pas sa seule utilité, loin de là. Un viseur, cela peut servir, outre le cadrage, donc, à la mise au point et à l’affichage des paramètres de prise de vue. Cet ensemble de fonctions explique pourquoi les viseurs sont en train de disparaître des compacts, puisque tant le cadrage que l’affichage des paramètres de prise de vue se font désormais sur l’écran. Quant à la mise au point, elle est automatique. À l’heure de l’autofocus roi, la possibilité de faire la mise au point manuellement, en se basant sur ce que l’on voit dans le viseur, peut sembler désuète. C’est pour tant elle qui est à l’origine des nombreuses variations techniques utilisées au fil du temps.On peut classer les viseurs en trois grandes catégories. Première catégorie : les systèmes qui permettent de voir à travers l’objectif par le biais d’un dispositif optique. Deuxième catégorie : les dispositifs qui permettent de viser à travers l’objectif, mais en utilisant un dispositif purement électronique. Enfin, dernière catégorie : les dispositifs qui utilisent une visée à côté de l’objectif, mais toujours à travers un dispositif optique.Les deux premières sont fondamentalement différentes. La visée reflex optique utilise un miroir qui dirige la lumière soit vers le viseur, soit vers le capteur (ce miroir est mobile). Conséquence, lorsque l’on vise, on ne peut pas prendre de photo (puisque la lumière n’arrive pas sur le capteur) et, à l’inverse, pendant la prise de vue, on n’a plus de visée (puisque la lumière n’arrive plus vers le viseur).Chacune de ces deux familles a connu au fil du temps, et connaît encore dans certains cas, des déclinaisons très particulières. La visée reflex porte ce nom parce qu’un système de miroir ou de prisme réfléchit la lumière qui passe à travers l’objectif pour la conduire jusqu’au viseur. Les variantes concernent la façon dont la visée est réfléchie vers le viseur (voir notre encadré).La deuxième catégorie, celle des viseurs avec lesquels la visée se fait à côté de l’objectif, et non plus au travers, est aussi riche que la première. On y trouve de tout, depuis les simples trous ornés d’une va gue lentille en mauvais plastique des compacts bas de gamme, jusqu’aux systèmes télémétriques sophistiqués.

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Luc Saint-Élie