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Il pilote un Boeing dans son garage !

Passionné par l’aviation, Matt Ford ne pouvait plus se satisfaire de simples vols devant son PC. Ce pilote virtuel ingénieux à construit lui-même un simulateur grandeur nature animé par Flight Simulator.

Avec son golf et ses petites maisons coquettes, Woodlands Hills est un quartier résidentiel de Los Angeles très tranquille. C’est là que vit Matt Ford, 35 ans, un passionné de simulateur de vol. Chef éclairagiste sur les plateaux télé de la chaîne CBS le jour, ce fana d’aviation passe ses nuits et ses week-ends dans son garage… à peaufiner une réplique en taille réelle d’un cockpit de Boeing 737. ‘ Mon père travaillait chez Delta Airlines et je suis donc tombé dans l’aviation très jeune explique Matt. Adolescent, je voulais devenir commandant de bord, mais ma vue ne me le permettait pas et je me suis donc rabattu sur la simulation. Finalement, c’est un bon moyen de marier mes deux passions, l’aviation et l’informatique ‘.

Un cockpit récupéré à la casse

La construction de son simulateur en taille réelle a véritablement commencé en 1999, lorsque Matt a découvert par hasard un cimetière pour avions prêt à lui céder un morceau de carlingue d’un Boeing pour 1 000 dollars. ‘ Le rêve pouvait devenir réalité, se souvient-il, nous avons ramené le cockpit à la maison sous l’?”il médusé des voisins ‘.Plusieurs centaines d’heures de travail et près de 30 000 dollars plus tard, le simulateur est aujourd’hui en état de ‘ voler ‘. Le cockpit est reproduit à l’identique avec des pièces récupérées sur de vieux 737. Tout y est : les deux manches à balai, la manette des gaz, le levier du train d’atterrissage, les deux sièges rustiques, les pédales du palonnier, qui permettent notamment de diriger l’avion sur la piste, ou encore les dizaines de cadrans et de voyants lumineux. Et tout fonctionne parfaitement ! ‘ J’ai câblé un à un tous les boutons et le tout a été connecté à un PC utilisant Flight Simulator 2004 ‘, explique Matt, qui s’est fait aider de quelques amis passionnés et d’une société spécialisée dans les simulateurs. Le rendu de l’image sur un écran géant est là aussi très réaliste : le système de visualisation est un modèle utilisé dans les simulateurs de vol professionnels de Boeing 747. Il permet de reproduire un certain relief, utile pour apprécier les distances. Même le son a été restitué : les moteurs vrombissent et la moindre alerte ou alarme résonne dans la cabine. L’illusion est parfaite. ‘ Mon objectif c’est qu’un pilote de 737 ne trouve aucune différence entre la simulation et la réalité ‘.

Dans l’espace aérien du Web

En parfait commandant de bord virtuel, Matt vole 4 heures par semaine, principalement le week-end. Il a d’ailleurs ses itinéraires favoris. ‘ J’aime relier San Francisco à Los Angeles ou New York à Boston. Ce sont des vols de moins d’une heure avec de très beaux paysages ‘. Pour accroître encore le réalisme, il s’amuse aussi à se connecter au Web via le logiciel Squawk Box, et à voler au milieu d’un trafic virtuel. Les internautes du monde entier se retrouvent dans les airs, sous la surveillance de contrôleurs aériens eux aussi en pleine simulation. Matt ne s’est en revanche jamais lancé dans un vol transatlantique. ‘ Je préfère les vols courts car il se passe plus de choses. Sur un vol de 8 heures, il n’y a plus rien à faire une fois que vous avez atteint l’altitude de croisière ‘, explique-t-il.Teri, la femme de Matt, regarde quant à elle la passion envahissante de son mari avec beaucoup de compréhension. ‘ Moi je suis passionnée par l’opéra, chacun son truc ! ‘, s’amuse-t-elle. Avec un grand-père, un père et un frère tour à tour pilotes dans l’Air Force, Teri n’hésite d’ailleurs pas à prendre de temps à autre les commandes. ‘ Il m’arrive de voler à mon tour mais je suis incapable d’atterrir… Cela finit toujours par un crash ‘. Heureusement qu’un simple clic suffit pour recommencer.Matt doit encore effectuer quelques finitions pour parfaire la ressemblance. Il planche aussi sur un système qui permettra de ressentir les vibrations dans le manche à balai. Encore quelques dollars et deux ans de travaux en vue. En attendant peut-être un jour de voler pour de vrai. ‘ Une fois que mon simulateur sera définitivement terminé, je pense que ma femme et moi nous passerons notre brevet de pilote et nous achèterons un petit avion ‘, prévient Matt. Avec déjà plusieurs centaines dheures de vol sur son simulateur, cela devrait être une simple formalitéwww.737sim.com

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Didier Forray