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Haut débit par les airs

Pour ne pas oublier les exclus de l’ADSL et du câble, Micro Hebdo a scruté les différentes possibilités d’accès à Internet venant du ciel.

Si 79 % de la population française peut bénéficier du haut débit par l’ADSL, les 21 % restants n’y ont pas accès. Le fossé se creuse entre les habitants des grandes villes, où le haut débit devient du très haut débit (jusqu’à 2 048 kbit/s), et ceux des villages où l’ADSL reste virtuel et le câble impossible. En attendant le développement du CPL (courant porteur en ligne) utilisant le réseau électrique, le satellite peut apporter une réponse. Ici, la transmission est assurée par un satellite géostationnaire dont la zone de couverture dépasse nos frontières. Dans le cas le plus favorable, la liaison est bidirectionnelle : les informations circulent dans les deux sens entre la parabole de l’abonné et le satellite. Mais cette solution est onéreuse : l’abonnement mensuel est à plus de 100 euros et le matériel de départ coûte environ 2 000 euros. Ce type d’offre s’adresse donc en priorité aux collectivités locales ou aux entreprises isolées, désireuses de partager une connexion à haut débit entre plusieurs micros.Le particulier peut opter pour une solution moins chère avec l’accès unidirectionnel. Le satellite envoie les données vers le sol, mais ne reçoit rien. Pour envoyer ses propres données, l’internaute utilise une liaison téléphonique classique. Cette solution permet de jouir de débits de réception équivalents à ceux de l’ADSL. Mais aucun fournisseur d’accès par satellite n’inclut la partie téléphonique dans son offre : un abonnement à un FAI classique (en plus de celui au satellite) est donc obligatoire pour communiquer avec son fournisseur ! D’autre part, recevoir Internet par satellite nécessite un matériel adapté. Cela commence par une antenne parabolique de 60 à 80 cm diamètre. On en trouve à 30 euros, mais il faut y ajouter l’installation et l’orientation par un spécialiste. Car, même si vous recevez la télévision par satellite, vous ne pouvez pas utiliser la même parabole, celle-ci n’étant pas orientée convenablement. Il est néanmoins parfois possible de lui ajouter une double tête.Vient ensuite le modem DVB (la norme du signal émis par le satellite), qui sert à convertir le signal du satellite en données informatiques. Vous pouvez opter pour une carte PCI (environ 100 euros) ou un modèle USB (autour de 150 euros). Allez faire un tour sur les sites des fournisseurs d’accès à Internet par satellite : certains proposent un catalogue de produits à commander en ligne, d’autres (Netsystem, par exemple), consentent des ristournes sur le matériel en fonction du forfait choisi.

Des débits pour quoi faire ?

Du côté des offres, celles d’accès unidirectionnel sont hétéroclites. Les débits proposés varient de 256 kbit/s à 2 000 kbit/s et les conditions d’utilisation sont parfois très différentes. Les offres de Netbysky permettent un accès illimité, celles de Netsystem donnent droit à un volume de données limité entre 1,5 et 6 Go par mois. Chez Netup Sat, l’accès est illimité, mais le débit moyen est garanti pour une quantité de mégaoctets spécifiée : au-delà, vous partagez la bande passante du satellite avec les autres internautes.Certaines de ces offres donnent aussi accès à un bouquet de chaînes de télévision et à un kiosque de téléchargement de logiciels ! Difficile de s’y retrouver ! Mais Tiscali pourrait mettre un peu d’ordre. Le FAI promet une offre satellite pour mars. Affaire à suivre…

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Olivier Lapirot