Passer au contenu

Espoir pour les oubliés du haut débit

Grâce au CPL et au WiMax, plusieurs régions privées de câble et d’ADSL peuvent enfin accéder à Internet en haut débit. Des initiatives locales qui ne plaisent pas toujours à France Télécom.

Deux millions : c’est le nombre de foyers raccordés à l’ADSL début avril. Mais l’essor spectaculaire du haut-débit par la prise téléphonique (+300 % d’abonnés environ en un an) fait parfois oublier que plusieurs millions de
Français habitent dans des zones non desservies par le câble et l’ADSL. Malgré les promesses de France Télécom (95 % de la population couverte en ADSL d’ici à la fin 2005), ces régions rurales, peu rentables pour les opérateurs, risquent
d’attendre longtemps. Pour les désenclaver, les collectivités locales ont décidé de prendre l’initiative. Après plusieurs années d’expérimentations, le Conseil général de la Manche a obtenu de l’Autorité de régulation des télécommunications (l’ART)
la permission de commercialiser la première offre haut débit basée sur le Courant porteur en ligne (CPL). Cette technologie, qui fait transiter les données informatiques sur le réseau électrique classique, présente un avantage de taille : elle
ne nécessite pas de gros travaux d’infrastructures, puisqu’il suffit simplement d’équiper les transformateurs électriques existants de modems CPL. Les habitants de La-Haye-du-Puits ­ la première commune équipée ­ n’ont ainsi qu’à brancher un modem
CPL sur une simple prise de courant de leur logement pour bénéficier d’un accès Internet illimité à 1 Mbit/s pour 19,90 euros par mois et de dix heures de communications (en voix sur IP) pour 5 euros par mois. L’autre concurrent de l’ADSL,
c’est le WiMax (World wide Interoperability for Microwave Access), une technologie de communication sans fil permettant de fournir du haut débit ­ en théorie 75 Mbit/s à partager entre les PC connectés ­ dans un rayon de 50 km autour d’une
antenne. Après plusieurs expérimentations, Altitude Telecom, seul opérateur à détenir une licence WiMax accordée par l’ART, propose des accès 1 Mbit/s à 39 euros par mois dans l’Orne, le Calvados, l’Eure et la Vendée. Un service qui, dès
septembre, inclura la téléphonie sur IP pour 6 euros par mois. Des initiatives que France Télécom, propriétaire du réseau téléphonique supportant l’ADSL, ne voit pas arriver d’un très bon ?”il. L’opérateur historique en devient même mauvais
joueur : dans le Limousin, il a récemment bloqué un projet en arguant d’un vice de procédure. Les internautes qui auraient pu bénéficier du haut débit devront encore attendre…

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Stéphanie Molinier