Passer au contenu

Bactéries sous contrôle

Depuis qu’ils savent en modifier les gènes, des chercheurs programment des bactéries pour qu’elles exécutent de nombreuses tâches, telles des ‘ micro-usines ‘. Effectués à l’échelle du
nanomètre, ces travaux impressionnants vont bouleverser divers domaines, dont l’informatique.

‘ Bactérie : micro-organisme unicellulaire formant un règne autonome ni animal, ni végétal, de formes très variées, pouvant vivre de matières organiques trouvées dans le sol, l’eau ou des organismes
vivants, ou comme parasites de l’homme, des animaux et des plantes. ‘
Voilà pour la définition du Robert ; mais ce qu’elle ne précise pas, c’est que les bactéries jouent aujourd’hui un rôle important
dans divers secteurs : la biologie et la médecine, bien sûr, mais aussi l’électronique et l’informatique. Les spécialistes des biotechnologies profitent en effet de leurs très nombreuses propriétés (chimiques, électriques, entre autres), de
leur taille extrêmement réduite ainsi que de leur prix de revient, particulièrement bas (on les trouve dans la nature !), pour en faire de véritables outils.‘ Ces organismes naturels exécutent souvent les fonctions très complexes qui ne peuvent pas être facilement obtenues à partir de produits manufacturés tels que des semiconducteurs ‘
notait, en 1998, Paul R. Kolodner, chercheur aux laboratoires Bell. Il songeait alors à utiliser la bactériorhodopsine, une bactérie qui change de couleur sous l’impulsion d’une charge électrique, pour fabriquer de l’encre électronique.

Des travaux menés à l’échelle du nanomètre

A cette époque, les chercheurs s’intéressaient surtout aux propriétés chimiques ainsi qu’aux facultés de duplication et ‘ d’auto-assemblage ‘ des bactéries. Mais avec le décryptage du
génome de ces micro-organismes dans les années 2000, la recherche en bionanotechnologie a pris une autre tournure. Les scientifiques sont en effet intervenus sur le gène des bactéries pour modifier leurs propriétés et le comportement de leurs
protéines. Ces travaux, parfois effectués à l’échelle du nanomètre (rappelons qu’un cheveu a, en moyenne, une épaisseur de 100 000 nanomètres !), ont notamment abouti à la mise au point de véritables usines miniatures, capables d’effectuer
des tâches complexes avec une précision que l’homme ne saurait atteindre. Des travaux d’autant plus impressionnants qu’ils s’effectuent sur des organismes non seulement invisibles à l’?”il nu, mais aussi vivants !

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Anne Lindivat