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Ayez le bon reflex

Grâce aux boîtiers reflex numériques, les passionnés de photo vont se régaler. Mais le choix est restreint : il n’existe que deux modèles grand public.

C’est un fait : la photo numérique cartonne. Pourtant, ceux qui ont déjà manipulé un reflex argentique ont du mal à sauter le pas. Ils se contentent difficilement d’un compact numérique et trouvent prohibitif le prix des reflex numériques professionnels. Heureusement, Canon a ouvert le marché du reflex numérique au plus grand nombre, avec un boîtier à environ 1 000 euros : le EOS300D. Nikon propose à son tour un boîtier abordable : le D70. Pour savoir quel est le meilleur, nous avons comparé le Canon 300D équipé d’un objectif 18-55 mm (1 199 euros) au Nikon D70 muni d’un objectif 18-70 mm (1 229 euros). Dix critères… un seul gagnant?

Finition : Nikon D70

Même s’il propose le boîtier reflex numérique le moins cher du marché, à près de 1 000 euros, Canon aurait pu faire un effort. Le boîtier en plastique lisse et argenté du 300D n’incite pas à la confiance et semble fragile. Le boîtier du Nikon D70, lui, bénéficie d’une réalisation supérieure, avec une finition noire ‘ caoutchoutée ‘ bien plus agréable.

Réglage : Canon 300D

Sur ces deux appareils, on trouve bien sûr tous les modes de base type Pasm (tout automatique, priorité vitesse, priorité diaphragme ou tout manuel). Mais le 300D est plus convivial, certains diront ‘ bridé ‘, le but étant de ne pas effrayer les débutants. Il offre ainsi une approche des commandes et des réglages beaucoup plus simple. Le D70 propose de son côté de très nombreux réglages. Trop, peut-être, pour un utilisateur débutant. Certes, la mesure de l’exposition ou de la mise au point, l’incrémentation des paramètres de l’image, sont plus précis, mais au prix d’un temps d’apprentissage et d’une lecture minutieuse de la notice (passage obligé pour maîtriser l’appareil).

Vitesse : Nikon D70

Le Nikon surclasse ici son concurrent. Qu’il s’agisse du temps de mise en route, de la vitesse de déclenchement, de la vitesse d’obturation (1/4 000e de seconde contre 1/800e pour le Canon) ou de la vitesse d’enregistrement des données sur la carte mémoire, le D70 bat le 300D.

Mise au point : égalité

Sur le Nikon, la mise au point dépend d’un autofocus qui fonctionne sur cinq zones contre sept pour Canon. Mais pour ce dernier, les diverses mises au point dépendent du mode d’exposition sélectionné. Plus simple, donc, mais plus restrictif.

Sensibilité : égalité

Pour les sensibilités les plus basses (là où les photos sont les plus belles, les plus détaillées), le Canon 300D commence à 100 ISO, contre 200 ISO pour le Nikon D70. Dans de bonnes conditions lumineuses (en extérieur par temps ensoleillé), le Canon offrira donc une utilisation plus souple. Mais à partir de 800ISO, les deux appareils produisent un bruit important (l’image semble ‘ granuleuse ‘), qui augmente avec la sensibilité. Ce phénomène est d’ailleurs plus perceptible dans les zones de couleur rouge pour le boîtier Canon.

Compatibilité des objectifs : égalité

L’intérêt d’un boîtier numérique reflex, c’est d’être compatible avec de nombreux objectifs conçus pour être montés sur des appareils argentiques. Pour les deux modèles en lice, la compatibilité maison est assez bonne. La différence réside dans la taille du capteur des appareils. Les capteurs du Canon 300D et du Nikon D70 sont très légèrement différents, ce qui modifie le rapport de focale : 1,5x pour le Nikon, et 1,6x pour le Canon. Concrètement : un objectif d’une focale de 100 mm pour un argentique équivaut sur le Nikon D70 à un 150 mm, et sur le Canon 300D à un 160 mm. Il existe des optiques conçues spécifiquement pour ces deux appareils, que vous pourrez acquérir si vous optez pour un pack boîtier plus objectif. Chez Nikon, c’est un 18-70 mm (équivalent d’un 27-105 mm). Chez Canon, il s’agit d’un 18-55 mm (équivalent d’un 30-90 mm).

Ergonomie : Canon 300D

Le modèle de Canon, un peu plus petit que son concurrent, bénéficie d’une bonne prise en main. En option, une poignée autorise le cadrage vertical, et le bouton déclencheur est repris sur le côté. Bizarrement, Nikon ne propose pas une telle possibilité. Sur le Canon, à droite se trouvent les commandes ‘ photos ‘, à gauche celles ‘ de lecture ‘. Les boutons sont de bonne taille et clairement identifiés, et l’interface est intuitive. Le Nikon est nettement plus orienté ‘ public averti ‘ (donc beaucoup moins intuitif), public qui aura d’ailleurs peut-être une préférence pour la présence de deux molettes pour les réglages de la vitesse et du diaphragme, alors que Canon n’en offre qu’une seule.

Ecran/viseur : Nikon D70

Chaque écran électronique de ces deux boîtiers a une diagonale de 4,5 centimètres. Celui du Canon est doté de 118 000 pixels, alors que le Nikon en propose 134 000 et est assorti d’un traitement antireflet. L’image est ainsi valorisée sur le D70. Fourni d’origine par Nikon, un protège-écran en plastique se clippe sur le boîtier, pratique ! Pour les viseurs optiques, si le Nikon couvre 97 % de l’image réelle et le Canon 95 %, c’est ce dernier le plus confortable (pour les porteurs de lunettes, notamment) grâce au meilleur dégagement oculaire et au réglage dioptrique plus aisé.

Flash : Canon 300D

Les deux appareils en lice ont une griffe porte-flash (pour flash externe) et un petit flash escamotable. Le D70 peut gérer des fonctions évoluées en rapport avec le flash : compensation d’exposition au flash, très grande vitesse de synchronisation avec celui-ci (au 1/500e de seconde) et iTTL, système de mesure pour un meilleur dosage de la lumière d’ambiance et du flash. Mais ces fonctions, intéressantes pour les amateurs très avertis, ont un revers : seuls les flashes de dernière génération de la marque sont compatibles. La compatibilité meilleure et la gestion plus simple du Canon lui octroient donc sur ce point l’avantage.

Qualité d’image : égalité

Pour les deux reflex, la qualité des images n’a rien à voir avec les modèles compacts. Pourtant, le Canon 300D et le Nikon D70 sont tous deux équipés d’un capteur de 6 millions de pixels, et l’on trouve des compacts évolués (les tout derniers ‘ bridges ‘) dotés de capteurs de 8 millions de pixels. Mais, qu’il s’agisse de photo numérique ou argentique, l’élément le plus important pour la qualité de l’image est l’objectif : les objectifs des reflex sont sans commune mesure avec ceux des appareils compacts. Images piquées, naturelles, fines, détaillées : du bonheur ! En revanche, dans certaines conditions extrêmes (avec un très fort contraste, par exemple), les deux appareils n’échappent pas au ‘ blooming ‘ (phénomène de franges colorées dans les zones de transitions contrastées, en général bleues ou violettes)

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Frédéric Boutier et Marilia Destot