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Assurer son mobile… ou pas ?

Quand vous achetez un téléphone mobile, on vous propose souvent de l’assurer. Mais gare aux souscriptions hâtives : garanties, tarifs et conditions varient considérablement d’un point de vente à l’autre. Décryptage.

Pour justifier la souscription à une assurance pour votre téléphone mobile, nombreux sont les vendeurs qui invoquent la prolifération des vols. En soi, l’information n’est pas contestable. Selon l’Afom (Association française des opérateurs mobiles), on dénombre 500 000 déclarations de perte ou de vol pour l’année 2002, contre 150 000 en 2001. Mais cet argument justifie-t-il réellement une dépense supplémentaire ?D’abord, à regarder de près les contrats d’assurance proposés par huit enseignes que nous avons sélectionnées, on se dit qu’en plus de choisir un opérateur et un appareil, il faut aussi bien choisir son point de vente. Ne serait-ce que pour une question de coût : les montants des cotisations pour un contrat d’assurance pour mobile varient de 20 à 115 euros par an !D’autre part, vous ne pouvez souscrire à l’un de ces contrats que lors de l’achat de votre mobile ou de son remplacement dans le cadre d’un programme de fidélité. Et encore : tous les clubs Bouygues Télécom, par exemple, n’offrent pas cette possibilité. Ainsi, l’un d’eux nous a expliqué ne plus proposer de contrat d’assurance suite aux plaintes de clients… mécontents des conditions de garanties ! Celles-ci ne font pourtant pas partie des moins intéressantes. On peut juste regretter que ces offres (Amplitel et Tranquilazur) n’incluent pas la couverture de la perte de l’appareil.Hélas, Bouygues Télécom est loin d’être le seul à ne pas indemniser ses assurés distraits ! Seuls les clients des magasins The Phone House (Ultimate), Orange (contrat Premium) et Auchan, bénéficient de cette couverture, moyennant une cotisation annuelle, des plus élevées en ce qui concerne les deux premiers.

Lire entre les lignes des contrats

La plupart des assurances couvrent les bris accidentels et les vols caractérisés. Cette subtilité sémantique signifie que l’assurance ne prend pas en compte les vols à la tire ou à l’arraché, qui sont pourtant les situations les plus courantes. Chez Bouygues Télécom, l’assuré doit même présenter un certificat médical, attestant d’une agression physique. Mais ­ fait plutôt rare ­ il peut ainsi obtenir une indemnité forfaitaire de 60 euros, portée à 120 euros en cas d’arrêt de travail ou d’hospitalisation de plus de 48 heures, consécutifs à l’agression. Le plus souvent, les prestataires remboursent l’appareil, les frais de renouvellement de la carte Sim et dans certains cas, les appels frauduleux passés entre le moment du vol et celui où la ligne est suspendue par l’opérateur. Toujours en cas de vol, SFR rembourse également jusqu’à un mois de forfait ; Orange la moitié dans le contrat Premium.

Remboursé au prix de l’argus

Quant aux bris accidentels, ils sont eux aussi soumis à des restrictions. Par exemple, beaucoup de prestataires refusent de rembourser un mobile tombé à l’eau. De ce point de vue, la Fnac fait presque exception : la couverture des garanties est, en effet, très large, allant des dommages matériels aux chutes accidentelles, en passant par l’introduction d’un corps étranger. Le tout pour un montant de cotisation qui se situe dans la moyenne de ses concurrents. Cependant, l’assuré pourrait se sentir lésé à deux titres. D’une part, les contrats Fnac souscrits pour un ou deux ans ne sont pas renouvelables. D’autre part, le remboursement du mobile est calculé sur son prix au moment de la déclaration de vol, et non pas à partir du montant de la facture (comme c’est le cas, par exemple, chez SFR). Le plafond n’est, en revanche, pas limité.Ce point est important si l’on regarde d’un peu plus près les offres des autres prestataires. Auchan, qui propose la cotisation annuelle la moins chère, limite à 125 euros le remboursement d’un appareil. Sachant que peu de mobiles sans abonnement sont commercialisés à ce prix, on peut s’interroger sur l’intérêt de l’offre !

Tout dépend du prix d’achat

Ainsi, lors de notre enquête, nous avons interrogé Ludovic, 30 ans, un ingénieur qui s’est récemment fait voler son portable dans le métro parisien. Il n’a pas regretté de ne pas avoir assuré son appareil… du moins pour un contrat limité à un an. Car il avait en effet acquis ce mobile 14 mois plus tôt, à la faveur du programme de fidélité de son opérateur. De plus, deux jours après avoir envoyé la déclaration de vol auprès de son opérateur, cet abonné SFR a reçu une nouvelle carte Sim, remboursée au prix de 18 euros. SFR lui a également proposé de lui prêter un appareil, service dont il n’a pas eu besoin puisqu’il avait déjà un appareil de rechange.Ce cas est certes particulier, et d’aucuns préfèrent assurer leur appareil dès lors qu’il correspond à un investissement élevé. Dans ce cas, on ne saurait que trop recommander de vérifier préalablement si votre assurance habitation ou celle de votre carte de crédit ne prend pas en charge le vol ou la perte de votre téléphone mobile. Ce serait dommage de ne pas lutiliser !

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Valérie Quélier