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Acheter sur des sites étrangers : bonne ou mauvaise affaire ?

Taux de change favorable, TVA plus faible, taxes inexistantes… en faisant ses emplettes sur des sites étrangers, on peut réaliser de très bonnes affaires. A condition de savoir éviter certains pièges…

Caméscopes, imprimantes, baladeurs MP3 : pour économiser sur le prix de leur matériel, de plus en plus d’internautes font leurs emplettes à l’étranger. Avec le Web, pas besoin de prendre l’avion pour arpenter les rues de Tokyo ou
chiner dans une boutique américaine. Les marchands du monde entier ouvrent leur échoppe en ligne, à portée de clic de l’internaute français. Et, dans certains cas, les tarifs pratiqués permettent de réaliser de substantielles économies. Ainsi, on
peut acheter un portable sur un site espagnol et le payer 15 % de moins qu’en France, ou se procurer un disque dur ou une barrette de mémoire et réaliser 10 à 20 % d’économie… Les différences de prix sur certains matériels
s’expliquent le plus souvent par une rivalité plus vive entre marchands au sein d’un pays. Ainsi, en Allemagne, on trouvera du matériel audio bradé, car les marchands sont plus nombreux et le marché, plus développé qu’en France. Sur quelques
produits, les tarifs pratiqués sont si bas que, même en incluant des frais de livraison internationale, le gain réalisé reste intéressant.

Pas de taxe aux Etats-Unis

D’autres raisons expliquent les écarts constatés entre les sites français et étrangers. Les systèmes d’impôts, notamment, jouent un rôle important. En achetant à l’étranger, on peut ainsi éviter de payer l’une des multiples taxes
instituées en France, celle sur la copie privée qui frappe les baladeurs MP3 à disque dur par exemple. Plus intéressant encore, en achetant dans un pays de l’Union européenne, on ne paie pas la TVA française mais la TVA de l’Etat dans lequel on fait
ses emplettes, qui varie de 15 à 25 % (voir encadré). Hors de l’UE, on peut aussi faire de bonnes affaires, même s’il ne faut pas oublier d’inclure, dans le prix de revient, des frais de port plus élevés que pour une commande passée au sein de
l’UE. Dans plusieurs pays, tels les Etats-Unis, on n’acquittera pas de taxe du tout. Et lorsque le taux de change entre euro et dollar est favorable, acheter aux Etats-Unis représente une très bonne affaire !Toutefois, s’il ne faut pas omettre le coût de la livraison quand on achète à l’étranger, il faut également inclure les frais de douane, applicables à toute commande effectuée hors UE. Pour en calculer le montant, les douaniers se
basent sur la valeur déclarée des colis, précisée sur un bordereau rempli et appliqué sur le paquet par l’expéditeur. Bien sûr, on peut y ‘ échapper ‘ si le colis passe à travers les mailles du filet,
ce qui est de plus en plus rare. On peut aussi ‘ ruser ‘, car les douaniers ne s’assurent pas toujours que le montant déclaré correspond à la valeur réelle de la marchandise. Certains cybercommerçants
‘ arrangeants ‘ indiquent ainsi, sur le bordereau d’expédition, un prix inférieur au montant de la commande. Certains précisent même qu’il s’agit d’un cadeau d’une valeur de 1 euro (la mention
‘ zéro ‘ est interdite) : cela permet de réduire, voire d’annuler les frais de douane. Mais cette astuce peut se retourner contre l’acheteur. Ainsi, en cas de perte du colis, le montant du
remboursement sera calculé sur la valeur déclarée du paquet… A ce petit jeu, les clients des sites qui font appel aux transporteurs UPS ou FedEx sont perdants à tous les coups. Ces entreprises, qui ont passé des accords avec les douanes, se
chargent en effet elles-mêmes de la perception des taxes. Et aucun colis n’y échappe.

Marché ‘ gris ‘ : attention, méfiance

Si acheter à l’étranger est souvent synonyme d’économie, cela peut se révéler risqué. Surtout quand il faut faire jouer la garantie. ‘ Les spécialistes de l’électronique ne pratiquent pas les mêmes tarifs dans
tous les pays : ils réalisent leurs marges surtout en Europe et, dans une moindre mesure, aux Etats-Unis, où ils vendent leurs produits plus chers. Au Japon, leurs marges sont moindres, car le marché est très concurrentiel. Afin d’éviter que
des Européens se fournissent en Asie et limiter les importations parallèles, certains d’entre eux, comme Canon, ont trouvé une ruse : la garantie peut être exercée uniquement dans le pays ou la région d’achat. Pour faire réparer un appareil
acquis au Japon, il faudra donc traiter avec la filiale japonaise de la société, la filiale française refusant de reprendre le produit ‘
, explique Gonzague-Alexandre Gay, l’un des responsables de
GeekStuff4U.com, un site de vente de matériels importés du Japon. Mieux vaut également se méfier de certaines bonnes affaires trop belles pour être vraies, notamment si l’on achète sur le marché
‘ gris ‘ d’Internet. Ce marché, essentiellement chinois, est constitué de pièces fabriquées et commercialisées par des sous-traitants de grandes marques qui produisent des quantités plus importantes que
ce qui leur est commandé. Ils revendent leur surplus sur le Net à un tarif équivalent au quart ou au tiers de la valeur des biens. Il est par exemple possible de trouver sur des sites chinois des amplificateurs hi-fi de la marque haut de gamme
Jolida, proposés au tiers de leur prix français. Bien évidemment, ces matériels ne bénéficient que rarement d’une garantie. Et, dans certains cas, le fabricant n’a pas l’accord de la marque pour écouler ses surplus. Du coup les appareils sont
assimilés à de la contrefaçon.Garantie, taxes, droits de douane, frais de port… les points à vérifier et les calculs à effectuer sont multiples. Mais avant de passer en revue ces divers aspects, assurez-vous que le site livre en France les produits
high-tech, ce que ne font pas les sites américains
buycentral.com et
amazon.com !

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Benjamin Cherrière