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A pleins tubes

Des obstacles peuvent encore dissuader d’acheter sa musique en ligne ?” prix toujours assez élevés, gestion contraignante des droits numériques ?”, mais les catalogues se sont étoffés et des efforts ont été faits en matière
d’ergonomie.

Ses débuts furent laborieux mais, ça y est, le téléchargement légal de fichiers musicaux décolle ! Selon le ministère de la Culture et de la Communication, le nombre de téléchargements aurait plus que doublé lors du dernier
trimestre 2005 et 90 % des 100 albums et singles les plus vendus seraient désormais disponibles à la vente en ligne, tous sites confondus. Les progrès sont nets : en un an, si l’on se réfère à notre dernier comparatif
(l’Oi n?’ 169, p. 108), les principaux sites ?” Fnac Music, Virgin Mega, e-compil, les plates-formes de Sony (Europe Connect), d’Apple (iTunes Music Store) et d’OD2 (MSN Music, M6 Music, Cora Music, Wanadoo
Jukebox, entre autres) ?”, ont doublé leur catalogue. Pour autant, il reste difficile de dénicher des enregistrements rares (ceux d’artistes peu connus notamment) et, faute d’accords avec certaines maisons de disques, les tubes d’artistes
populaires (Elton John, Jean-Jacques Goldman, les Beatles…) ne sont pas proposés en téléchargement à l’heure actuelle… Un constat confirmé par le Syndicat national de l’édition phonographique (Snep) : depuis 2004, le nombre de
fichiers ‘ préparés ‘ (encodés et protégés) par les majors a en effet augmenté de près de 80 % mais seulement la moitié serait véritablement disponible, soit 750 000 titres.Du côté des offres commerciales, le frémissement se fait attendre. Outre le téléchargement au titre (environ 0,99 euro) ou à l’album, quelques forfaits ou abonnements sont proposés mais le prix unitaire ne s’en ressent guère. La seule
véritable nouveauté reste l’apparition sur certains sites OD2 ?” Cora Music et M6 Music, par exemple ?” d’un service d’écoute en streaming (sans téléchargement de fichier). Grâce à lui, l’abonné ne paye qu’un centime d’euro pour entendre
un titre. Mais le catalogue des morceaux ainsi disponibles est aujourd’hui limité à 400 000, Universal Music ayant refusé ce type de diffusion en ligne. L’arrivée prochaine des magasins Leclerc sur ce secteur pourrait changer la
donne…Si l’on ne note pas d’évolution majeure en ce qui concerne l’ergonomie, presque tous les sites proposent désormais des systèmes de suggestion de titres qui incitent à découvrir d’autres artistes. Selon les sites, les moteurs de
recherche sont plus ou moins performants, les interfaces plus ou moins agréables et, surtout, la guerre des formats et des systèmes de gestion des droits numériques continue, au détriment du consommateur. Ainsi, Apple utilise le format AAC, lisible
uniquement avec le logiciel iTunes et les iPod ; Sony, le format Atrac3, exploitable seulement avec SonicStage et les baladeurs de la marque ; tandis que les autres restent au WMA, lisible avec Windows Media Player. Quand on sait que
certains artistes ne sont présents que sur une plate-forme, difficile pour l’internaute de se constituer la médiathèque de ses rêves. Heureusement, graver un CD-audio, lisible sur une chaîne stéréo ou un autoradio classique, reste possible. Mais
attention, le nombre de transferts autorisés vers un baladeur est régenté par les majors ! Le téléchargement musical pourrait toutefois amorcer un virage avec l’arrivée de formules ‘ triple play ‘,
qui permettront d’écouter les titres achetés sur l’ordinateur de la maison, sur celui du bureau, et sur un téléphone portable. De quoi donner un nouvel élan à la musique légale et contraindre un site comme iTunes à plus d’ouverture.

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Stéphanie Molinier