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Après la fuite, faudra-t-il titrer sur le retour des cerveaux ? L’un des sujets de lamentation de nombreuses économies est de voir leurs élites partir s’épanouir…

Après la fuite, faudra-t-il titrer sur le retour des cerveaux ? L’un des sujets de lamentation de nombreuses économies est de voir leurs élites partir s’épanouir ailleurs. La France, qui pratique l’autoflagellation, n’hésite pas à conspuer son système fiscal qui favoriserait le départ de la crème. Dans son rapport d’information remis au Sénat, il y a environ deux ans, Jean-François Poncet écrivait : “Voir une élite entrepeunariale, ayant bénéficié de formations coûteuses financées par la collectivité nationale, s’installer durablement à l’étranger pour y créer emplois et richesses ne peut laisser indifférent.” Dans ce domaine, l’émoi est permanent. Il touche les deux principaux bords politiques. Ainsi, c’est le député socialiste Michel Charzat qui, en 2001, avait remis au Premier ministre un rapport sur “l’attractivité du territoire”, affirmant notamment que la France avait des “atouts reconnus et suffisants” pour ne pas craindre “une fuite de cerveaux massive “.Les chiffres ne sont pas si durs que cela pour l’Hexagone. En pourcentage de la population totale, l’Allemagne “fuit” presque deux fois plus que la France (5 % contre 2,9 %, chiffres 1999) ; l’Italie, pas loin de quatre fois plus (11,3 %) ; même le Japon souffre du phénomène avec près de 8 % de sa population en état d’expatriation.Quelles leçons, dans ces conditions, tirer de ces retours ? Quelle attitude adopter à l’égard de ces revenants hâlés par le soleil mais dégrisés par la violence du coup de tabac qui a touché l’État de Californie, l’une des premières économies du monde à elle toute seule ?On pourrait par exemple inverser positivement les remarques de Jean-François Poncet. Et considérer que nos compatriotes sont partis compléter leur formation, que leur retour représente une occasion de les retenir enfin, et de rapatrier ainsi leur potentiel de création de richesse. Mais il faut faire vite. Il paraît que les bouchons reviennent sur les autoroutes de Californie. Et qu’il s’agit d’un indicateur avancé du retour des affaires. On ne savait pas que les “expats” étaient devenus au passage des “terrific team players”. Alors, avant de les snober, les entreprises françaises pourraient les retenir un peu par le bras. Juste pour voir l’effet que ça fait.

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Philippe Bonnet