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Ventes des fréquences 700 MHz, Free pourrait vraiment y trouver son intérêt

En mettant la main sur les fréquences qui seront mises en vente aux enchères en 2015, Free Mobile pourrait refaire son retard dans la 4G et offrir une offre bien plus solide.

La semaine dernière, François Hollande annonçait qu’il souhaitait que l’Arcep entame la procédure d’attribution des fréquences 700 MHz aux opérateurs télécoms dès 2015. Derrière cette procédure, il faut bien entendu entendre enchère et donc gros sous. C’est un peu plus de deux milliards d’euros que l’Etat espère récupérer avec cette cession, coquette somme déjà inscrite au projet de loi de Finances 2015, indiquait Les Echos ce week-end.

Manque de motivation

Pourtant les plans du gouvernement pourraient bien rencontrer une sorte de résistance passive. Si les 700 MHz s’inscrivent bel et bien parmi les fréquences en or, les opérateurs se trouvent tous dans une position qui les voit peu enclin à remettre la main au portefeuille. Après avoir largement craché au bassinet en 2012, plus de 3,5 milliards d’euros pour les fréquences en 800 et 2600 MHz, destinées à permettre le développement de la 4G, chacun traîne des pieds. Orange n’a pas vraiment besoin de fréquences supplémentaires pour améliorer sa couverture. SFR se trouve dans une situation similaire – en sus de son changement de propriétaires qui complique un peu les choses. Bouygues lui règne sur la 4G avec ses propres fréquences en or.

Une chance pour Free Mobile

Pour autant, tous les opérateurs ne se font pas signe de se désintéresser de ces enchères à venir. Free Mobile a en effet tout à jouer dans cette affaire. Après que son projet de rachat de Bouygues Telecom a fait long feu, l’opérateur mobile a certainement très envie de faire son retard en fréquences – il a trois fois moins de fréquences que Bouygues Telecom –, ce qui lui permettra de rattraper (au moins partiellement) ses concurrents et d’en être moins dépendant. Si l’opérateur a érodé les marges de ses concurrents, leur laissant moins de possibilités pour investir, sa santé financière pourrait lui permettre de miser gros. A condition que ses yeux ne soient pas totalement tournés vers le rachat de T-Mobile aux Etats-Unis.

Le positionnement de Free Mobile sur cette enchère pourrait en tout cas obliger ses trois concurrents à prendre une décision. La montée en puissance de la 4G et de la consommation de données dans les années à venir va contraindre les opérateurs à utiliser tout leur spectre de fréquences disponibles. Reste maintenant à savoir si l’Etat obtiendra les 2 milliards qu’il attend de cette vente.

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Source :
Les Echos

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Pierre Fontaine