Finie la gonflette artificielle de l’audience sur Twitter. Le réseau social a publié mercredi de nouvelles règles censées limiter l’influence des « bots », ces programmes informatiques qui envoient automatiquement des messages et largement incriminés dans la diffusion de la propagande politique sur les réseaux sociaux.
Les « bots » sont utilisés par exemple pour envoyer simultanément le même message depuis des dizaines voire des centaines de comptes, pour s’abonner à d’autres comptes, interagir avec des publications (« like », « retweet »,…), ce qui a pour effet de d’augmenter l’importance de certains sujets ou utilisateurs, que ce soit à des fins de manipulation politique ou dans un but promotionnel.
Twitter avait, ces derniers mois, reconnu que les « bots » étaient très présents sur le réseau et avaient servi à propager de fausses informations et des sujets clivants pour semer la discorde au sein de la société américaine au moment de l’élection présidentielle de 2016. En janvier dernier, l’entreprise avait identifié plus de 50.000 comptes de robots-trolls russes impliqués dans cette affaire.
Toute automatisation est interdite
Le durcissement des règles annoncé mercredi « constitue une étape importante dans le but de s’assurer que nous avons une longueur d’avance sur les activités malveillantes ciblant les débats cruciaux qui se déroulent sur Twitter, notamment les élections aux Etats-Unis et dans le monde », écrit le groupe dans une note de blog.
« Que ce soit clair: Twitter interdit toute tentative d’utilisation de systèmes automatiques dans le but de publier ou diffuser du spam », poursuit le réseau social américain, qui précise que la seule exception concerne les applications diffusant des alertes d’urgence ou météorologiques. Les développeurs d’applications usant de systèmes automatiques ont un mois pour se conformer à ces nouvelles règles, sous peine de se voir interdire de réseau.
Le procureur spécial chargé de l’enquête russe Robert Mueller a détaillé vendredi dernier une vaste opération de propagande – menée notamment grâce à de faux comptes Twitter – dirigée depuis la Russie pour favoriser la victoire du candidat républicain Donald Trump à la présidentielle de 2016, des accusations vigoureusement niées par Moscou. Les « bots » sont également accusés d’avoir servi à jeter de l’huile sur le feu dans le débat sur les armes aux Etats-Unis, après la fusillade qui a endeuillé un lycée de Floride.
Les « followers » fondent comme neige au soleil
Soucieux de montrer qu’il agit contre les usages malveillants, Twitter s’expose néanmoins aux foudres de certains utilisateurs, furieux de voir fondre leur nombre d’abonnés (« follower ») depuis que le réseau social a commencé à faire le ménage. Cette purge touche particulièrement les membres de la droite et l’extrême-droite américaine (« alt-right »). Certains ont ainsi perdu plusieurs milliers d’abonnés du jour au lendemain. C’est le cas, par exemple, de Richard Spencer, co-dirigeant de AltRight.com, ou de Bill Mitchell, un fervent supporter de Donald Trump et animateur d’une web TV.
I've lost close to 1,000 followers offer the past few hours.
Major purge underway.
— Richard Spencer (@RichardBSpencer) February 21, 2018
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